Complot présumé à New York : les suspects iraniens inculpés

Adel Al Djoubeir, l'ambassadeur saoudien qui serait visé par l'attentat.
Adel Al Djoubeir, l'ambassadeur saoudien qui serait visé par l'attentat.

Les deux hommes auraient fomenté une tentative d'assassinat contre l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis.

Un grand jury à New York a inculpé les deux Iraniens soupçonnés d'un complot qui aurait visé à assassiner l'ambassadeur saoudien à Washington, a indiqué, jeudi, le bureau du procureur. L'inculpation en cinq points est conforme à la plainte initiale contre Manssor Arbabsiar, actuellement en prison, et son complice présumé Gholam Shakuri, qui est toujours recherché, a précisé la même source. Les poursuites contre les deux hommes avaient été annoncées la semaine dernière par le ministre de la Justice, Eric Holder.

L'Iran a fermement démenti son implication dans ce que les États-Unis ont qualifié de complot dirigé par l'unité Qods (forces spéciales des gardiens de la Révolution) pour tuer l'ambassadeur. La lecture de l'acte d'accusation contre Arabsiar, 56 ans, sera faite lundi matin à New York. Il devrait alors annoncer s'il plaide coupable ou non. Son avocat avait annoncé immédiatement que cet homme, qui dispose de la double nationalité américaine et iranienne, plaiderait "non coupable".

1,5 million de dollars

Selon l'acte d'accusation, il a, avec Shakuri, comploté pour "tuer l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, pendant que l'ambassadeur se trouvait aux États-Unis". Le projet d'assassinat devait être réalisé contre la somme de 1,5 million de dollars par des hommes recrutés dans des cartels de la drogue au Mexique. Selon l'acte d'accusation, Arabsiar aurait organisé le versement d'un premier virement de 100 000 dollars. Les deux coaccusés sont également poursuivis pour avoir planifié l'utilisation d'"une arme de destruction massive" contre l'ambassadeur, créant "un risque substantiel de graves blessures corporelles à d'autres victimes en détruisant et en endommageant les édifices".

Avec les accusations américaines, les relations entre les États-Unis et l'Iran se sont de nouveau dégradées. Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques il y a plus de trente ans, peu après la révolution islamique de 1979. Mais la tension n'a cessé de monter ces dernières années, notamment à cause du programme nucléaire controversé de l'Iran.

"Stupidités manifestes" (renseignement iranien)

Le chef du renseignement iranien Heydar Moslehi a estimé jeudi que les allégations américaines étaient "trop médiocres pour être crues". "Quand on les regarde du point de vue du renseignement, il y a trop de contradictions pour croire qu'un gouvernement comme les États-Unis puisse établir des allégations si médiocres et s'attendre à ce qu'elles soient crédibles." "La réaction initiale de nos responsables du renseignement à cette plainte a été une authentique surprise devant la profusion de stupidités manifestes dans ce scénario", a-t-il dit à la télévision d'État. Il a notamment raillé le fait que Arbabsiar puisse avoir des discussions non protégées par téléphone avec des responsables iraniens sur ce complot présumé.

Selon le ministère de la Justice et le FBI, Arbabsiar aurait admis après son arrestation sa participation au complot pour assassiner l'ambassadeur Adel al-Jubeir, probablement avec des explosifs dans un restaurant, et aurait confié avoir été "recruté, payé et dirigé par des hommes qu'il pensait être des hauts responsables des Qods". L'attentat a été déjoué, car Arbabsiar aurait rencontré à plusieurs reprises un informateur américain qu'il croyait être membre d'un cartel de la drogue mexicain. Il lui avait confié que son cousin, "grand général" dans l'armée iranienne, lui avait demandé de "trouver quelqu'un pour perpétrer l'assassinat".

Avec AFP

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