FLN : 50 années de naufrage politique

FLN : 50 années de naufrage politique

Faut-il que la révolution, expression légitime d’un peuple opprimé, préparée au foyer du sacrifice, de l’amour, des lumières et des besoins pour sauver la patrie de la tyrannie et pour changer l’ordre établi arrive avec des milliers de martyrs au sommet de la libération et de la gloire et tourne au délire.

Faut-il que la révolution, arrivée à la fin de son parcours pour offrir la liberté à ses enfants, soit l'otage de son ombre, perde sa mémoire collective et assassine une partie de son corps ! Le Front de libération nationale, fondé le 10 octobre 1954, est la résultante conjoncturelle d’un engagement patriotique et nationaliste de toutes les sensibilités ethniques, politiques et idéologiques de l’avant 1954 pour libérer la patrie du colonialisme et restituer le pays au peuple dans sa diversité et ses appartenances et ce, en vue de construire une politique de gouvernance propre dans le cadre du respect et du partage, la création d’un État algérien démocratique et populaire.

Les architectes de ce front national et nationaliste sont : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben M’hidi.

Le bateau de cette glorieuse révolution populaire arrivé à bon port pour livrer le fruit du sacrifice suprême fut interceptée par les pirates de l’ouest. Il est poussé à l’exil en haute mer pour l’isoler de son peuple et permettre à cette piraterie de continuer tranquillement l’ouvrage de liquidation physique et morale du spectre de la révolte et de prise de conscience.

De ces architectes, Ben Boulaïd, Didouche et Ben M’hidi ont été tués par l’armée française pour la libération du pays, Bitat tourna le dos aux acquis de la révolution par vengeance sur Ben Bella ; Krim Belkacem avec Mohamed Boudiaf ont été assassinés par la piraterie de l’Ouest pour la démocratie.

Le FLN en rade, sous l’œil attentive des putschistes, est exposé à toutes les tempêtes politiques et aux dangers de la mer. Houari Boumédiene chargea Cherif Messaâdia pour l’exploser en organisations de masse et le remettre sur les rails de l'idéologie dominante. Sous les règnes de cette première dynastie (1965-1978), avec les autorisations de sortie du territoire national, la restriction absolue des droits et libertés, la répression, les assassinats politiques, absence de justice, etc., le FLN avec l’ensemble de ses raccordements (UNFA, UNJA, UNPA, UGTA, etc.) était la tribune du discours officiel. Cette dérive fut l’expression d’un naufrage politique pour ce front porteur d’espoir et de liberté. En se retrouvant entre les mains de dictateurs, il fut réduit à prononcer des discours contraire aux valeurs de sa création. (El hissabat fi essebiinat), une phrase fataliste pour Houari Boumédiène devant les assises de l’UNJA avant la rencontre historique du FLN pour son baptême en post indépendance.

Sous le règne de la deuxième dynastie plus libérale et libératrice avec Chadli Bendjedid (1978- 1992), le FLN plonge dans un autre naufrage politique avec l’article 120 qui avait exclu toutes les sensibilités politiques de la gestion des affaires politiques, économiques et sociales du pays. Cherif Messaâdia garde jalousement l’exclusivité de ce front, un héritage à vie et pour la vie.

De la révolution de Novembre à la révolution d’octobre, le FLN et contre sa propre volonté paie le prix de la piraterie, subit une lourde défaite aux "premières élections libres de 1991". Un autre naufrage politique à la dimension d’un suicide historique.

Le FLN cède la place au FIS et plonge dans la convalescence.

L'Algérie est en guerre civile, le FLN est dans le coma, mis à l'écart par l’ensemble des acteurs politiques qui l’avaient utilisé durant des années pour exister au nom de la révolution et avoir le droit de parler au nom de Novembre. Un autre naufrage politique à la dimension de tous les mensonges orchestrés jusque-là.

A la place du FIS, le RND meuble l’espace politique en alternance avec ce Front à l’état de rééducation, un front qui a offert sa jeunesse à une des plus belles révolution pour libérer un peuple, une flamme pour briser les chaînes du colonialisme et de l’injustice.

De la politique de l’isolement par Boumédiene à la politique de l’exploitation par Chadli, de la propriété privée de Messaâdia à une succession de Belkhadem. Le FLN vit dans la décomposition et le démembrement permanents. Un autre naufrage politique à la dimension de lynchage.

Le Front de libération nationale est la propriété historique du peuple. Laissez ce patrimoine commun au peuple et à son histoire ; arrêtez de lui faire subir d’autres naufrages SVP.

Demos

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Commentaires (2) | Réagir ?

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oziris dzeus

50 ans de gâbegie des usurpateurs et faussaires tenant du pouvoir en Algérie. Les planqués des frontières ont pris le pouvoir en Algérie de force, avec le mateériel de guerre qui devait servir à combattre les armées françaises en Algérie. chers planqués, vous avez fini par faire votre guerre, vous avez mené une guerre sans répit et avec haine pendant 50 ans contre le peuple algérien. Bravo. 50 ans après, vous devriez vous reposez et méditer.

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Atala Atlale

Il faudra bien, un jour, juger ceux qui ont confisqué notre liberté, acquise pour quelques jours seulement un été 1962. Et demander aussi des comptes - à ceux qui ont réduit le Front de libération nationale, le vrai l'historique, celui de 1954 ! Celui qui était animé par des idéaux de liberté et de prospérité pour tous - à un simple club d'affairistes véreux en tous genres. Messieurs osez faire un état des lieux non de vos bureaux feutrés, mais sur le terrain ! Vous avez réduit à la misère morale et physique un grand et riche pays !

Le glorieux Fln est devenu un simple appareil de propagande et d'imposture, l'ancien colonisateur rit sous cape, car la génération actuelle, désespérée par vos mensonges, n'en veut plus, et aussi parce que au nom du FLN vous avez tout sali !