Moatassem Billah Kadhafi aurait été capturé à Syrte

Moatassem Billah Kadhafi
Moatassem Billah Kadhafi

Moatassem Kadhafi, l'un des fils du dicatateur déchu, capturé mercredi aurait été transféré à Benghazi. Si l'information est confirmée, il sera le premier membre de la famille Kadhafi aux mains des nouvelles autorités libyennes.

Moatassem Billah Kadhafi, un des fils du dirigeant libyen déchu Muammar Kadhafi, aurait été arrêté mercredi à Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli. "Moatassem Kadhafi a été capturé et il a été transféré à Benghazi", dans l'est du pays, a déclaré Abdelkarim Bizama, conseiller du chef du CNT Mustapha Abdel Jalil. "Nous n'avons pas annoncé cette capture plus tôt pour éviter toute tentative (par ses proches) de le libérer", a-t-il ajouté. Toutefois, Ahmed Bani, porte-parole du conseil militaire du CNT, a indiqué ne pas être en mesure de confirmer cette information. Des tirs de joie et des concerts de klaxon ont résonné mercredi soir à Tripoli et à Misrata pour célébrer l'évènement. Cependant, il faut avouer que plusieurs déclarations d'arrestations, comme celle du porte-parole de Mouammar Kadhafi il y a quelques jours ont été démenties sur le terrain.

Né en 1975, médecin et militaire de carrière, Moatassem Kadhafi a été formé par des officiers égyptiens. Il avait été promu par son père à la tête du Conseil de sécurité nationale en 2007. À ce titre, il dirigeait sa propre unité d'élite. Il était, avant le début de la révolte, le principal concurrent de Seif al-Islam, un autre fils de Kadhafi. Des responsables du CNT avaient indiqué à plusieurs reprises qu'ils soupçonnaient que Moatassem Kadhafi se réfugie à Syrte. Dès la mi-septembre, des combattants sur le front s'étaient déclarés certains que Moatassem Kadhafi se trouvait à Syrte. Dans des conversations radio interceptées par les pro-CNT, un lieutenant pro-Kadhafi avait ainsi déclaré : "Maître, maître, nous allons vous protéger, comme nous l'a ordonné votre père."

Une ville en ruines

Aïcha Kadhafi, ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safia et de nombreux membres de la famille, surtout des enfants, ont été autorisés fin août à entrer en Algérie pour des "raisons strictement humanitaires", selon Alger. Le trublion Seif Al-Islam, le fils le plus en vue du colonel Muammar Kadhafi, se trouverait, selon des combattants, à Bani Walid, où il dirigerait les opérations militaires contre les pro-CNT.

Les combattants du nouveau pouvoir cernaient, mercredi dans le centre-ville de Syrte, le tout dernier carré de fidèles de Muammar Kadhafi, désormais réduit à trois pâtés de maisons en bord de mer. Après quatre semaines de bombardements puis d'intenses combats de rues, Syrte est à l'état de ruines. Le CNT, ex-rébellion qui a renversé le régime du dictateur Kadhafi, attend la chute de Syrte pour proclamer la "libération totale" du pays et reprendre ses discussions en vue de former un gouvernement chargé de gérer la transition. Les combats à Syrte se sont concentrés dans l'après-midi dans le "quartier °1", non loin du bord de mer dans le nord-ouest de la ville. Les affrontements, qui ont fait au moins 6 morts et des dizaines de blessés, ont été particulièrement durs autour d'une école, où un groupe de pro-Kadhafi s'est réfugié. Les combattants pro-CNT se sont ensuite retirés de cette zone, pour permettre un bombardement à l'arme lourde.

Venus de l'ouest, les combattants pro-CNT ont pris mercredi le "Quartier n°2" (près du bord de mer, juste à l'est du Quartier n°1) et le "Quartier Dollar" (plus au sud), qui tient son nom des maisons luxueuses construites par les apparatchiks de l'ancien régime. Plusieurs hommes ont été faits prisonniers au cours d'opérations de reconnaissance et de nettoyage, réalisées au hasard des rues et dans le plus grand désordre, selon un journaliste de l'AFP. Comme chaque jour, des dizaines de familles apeurées, avec parmi elles des hommes en âge de combattre, ont pu être évacuées sous le feu par les pro-CNT.

Un prisonnier des pro-Kadhafi, le visage tuméfié et le corps marqué par les tortures, a aussi été libéré. Hagard, à peine conscient, l'homme a raconté avoir été interrogé par Mouatassim Kadhafi il y a moins de dix jours. Pour marquer la quasi-libération de Syrte, les combattants du CNT ont détruit à coups de canons le monument pyramidale symbolisant la "révolution" du colonel Kadhafi sur la place centrale de la ville.

Avec AFP

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