L'Algérie vient d'acquérir deux nouveaux remorqueurs

L'Algérie a réceptionné, mercredi, deux remorqueurs réalisés par les Chantiers Piriou (France). Deux autres devraient être livrés au printemps. Le point sur la stratégie du groupe avec Pascal Piriou, président du directoire du groupe Piriou.
Ouest-France : Que représente la livraison de ces deux remorqueurs algériens ?
Pascal Piriou : Quand on gagne un appel d'offres face aux chantiers méditerranéens, on sait que cela ne va pas durer. Ce qui nous intéressait, c'était accrocher le client. Nous voulons le suivre et être au coeur de la ruche.
Quelles perspectives avez-vous en Algérie ?
On a répondu à un appel d'offres international en 2008. On était sélectionné pour s'implanter sur le port d'Oran. Mais on a rencontré des difficultés avec les chantiers locaux. Le ministère algérien a donc suspendu l'appel d'offres. On ira où on est les bienvenus. On ne préfère pas s'implanter en territoire hostile. Mais il y a un vrai potentiel. L'Algérie possède environ 50 remorqueurs qui doivent être carénés tous les cinq ans. Il y a aussi un potentiel de renouvellement de la flotte. Plus le secteur de la pêche.
Quels autres pays visez-vous ?
Il n'y a pas de pays spécifiques. Nous venons de recruter un directeur commercial et marketing haut de gamme qui déterminera les pays cibles. Mais on a une carte à jouer en Algérie. Les installations dans les ports sont aux normes internationales. Et la loi impose que les coques des bateaux ne doivent pas être construites ailleurs que sur son territoire.
Où en sont les tractations ?
Les appels d'offres sont identifiés. Les ports algériens apprécient la qualité de notre travail. Ils sont plutôt partants pour nous accueillir. Maintenant ça va se jouer au niveau politique.
Avez-vous des projets avec la Marine nationale ?
On se positionne sur les Bâtiments de soutien et d'assistance hauturiers (BSAH). Nous avons répondu avec Bourbon à un appel d'offres de la Direction générale de l'armement pour quatre patrouilleurs, de 60 à 80 m. Mais aussi pour le Maintien en conditions opérationnelles (MCO) de bateaux. Dans le militaire comme dans le civil, nous pensons que la baisse des compétences, notamment dans les métiers techniques embarqués, va jouer en notre faveur. Nous devons être capables d'envoyer sur le quai un mécanicien le dimanche. On le constate avec Piriou Naval Services, dont l'activité a explosé grâce à ça. La construction dépendra de la qualité du service. C'est plus rassurant pour l'armateur que l'on assure le service après-vente sur nos chantiers. Et c'est la seule façon de se différencier des chantiers low cost.
Propos recueillis par Thomas Seg
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Seront-ils capables de remorquer le gouvernement vers le large ?