Fils de Mazigh souviens-toi !

Enfant d’Algérie, digne fils de Mazigh souviens toi du jour ou tu es né. Ce n’était pas en 1962 ni en 1954, non c’était bien plus loin, des milliers d’années plus loin.
Enfant d'Algérie, Souviens-toi, homme de la protohistoire, aube de l’humanité balbutiante, tu as marqué, il y a 10 000 ans par tes gravures sur le roc et ta peinture indélébile mêlé de sang et de vie, ta naissance sur cette terre sacrée et mille fois meurtrie.
Enfant d’Algérie, Gétule, numide ou maure, tu étais là avant même l’existence de Rome. Mêlés aux phéniciens et aux hommes de Mésopotamie, homme libre, Amazigh tu régnais sur la Méditerranée, de Carthagène à Tripoli en passant par la Sardaigne et la Sicile.
Enfant d’Algérie, souviens toi, de ta patrie, il y a plus de 2000 ans déjà elle s’étendait de Siga à Cirta la millénaire avec Syphax et Massinissa qui chacun à sa manière ont écrit les plus belles pages de ton histoire.
Enfant d’Algérie, fils des massiles et des massaessiles, tu étais là, il y’a plus de 2000 ans pour défendre ta terre contre l’envahisseur romain, tu as traversé avec Hannibal le carthaginois, les Pyrénées et les alpes pour affirmer jusqu’aux portes de Rome ta volonté de vivre libre.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu de la bataille de Cannes. Tu étais là en 216 avant Jésus Christ, redoutables cavaliers numides aux côtés d’Hannibal. En une journée de combat tu as décimé la légendaire légion romaine selon un plan de bataille, resté à jamais gravé dans la mémoire de l’humanité.
Enfant d’Algérie, tu étais aussi là à cette bataille de Zama contre le général romain, Scipion l’Africain où s’est jouée en un jour l’histoire du monde. Ce jour là tu n’as pas été le vainqueur, non faute de ta bravoure, mais faute d’unité dans les rangs de tes frères numides.
Enfant d’Algérie, souviens-toi tu étais de ceux des gens du livre, Djeraoua dans les Aurès guidé par El Kahina, ta reine-générale, première femme dans l’histoire à occuper ce rang. El Kahina comme Sidi Okba, font partie de l’histoire de ta nation. C’est sur ta terre qu’ils reposent.
Enfant d’Algérie, souviens-toi de Tarik Ibn Ziad, c’est avec lui, armé de ta nouvelle foi musulmane, tu as traversé le détroit, qui porte à jamais son nom. Tu as fondé en Europe l’une des plus grandioses civilisations sur les plus hautes valeurs humaines du croissant, de la croix et de l’étoile. L’Andalousie, avec ses cathédrales, ses mosquées et ses synagogues, résonne à ce jour dans notre mémoire collective.
Enfant d’Algérie te souviens-tu de la tribu kabyle des Kotama dont les fils ont porté jusqu’au Caire la dynastie des fatimides et dont l’histoire intimement mêlée à la dynastie Ziride a donné naissance, avec Bologhine Ibn Ziri à Alger notre capitale sur les ruines d’Icosim la phénicienne.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu, il y a 1000 ans, avec Youcef Ibn Tachfine, chef de la dynastie des Mourabitoune, enfants des Lemtouna, hommes en litham, tribu des Sanhadja tu érigeas la grande mosquée d’Alger, scellant à tout jamais, ta double appartenance à ta berbérité et l’islamité.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu en ces années 1100, avec Abdelmoumen, le fils du pauvre artisan berbère, humble fabricants de soufflets de forge, enfant de la grande tribu des Masmouda, calife des Mouwahidines, visionnaire de génie, tu as déjà construit le Maghreb uni, de Marrakech à Tripoli.
Enfants d’Algérie, te souviens-tu de tes frères andalous qui ont donné au monde Ibn Rochd et Ibn El Maimoun. Face à l’inquisition, devant l’apostasie ou la mort, ils ont choisi l’exil. C’est auprès de toi, leur patrie d’origine, qu’ils ont trouvé refuge. Tu leur as ouvert tes portes à Tlemcen, à Blida, Médéa, Alger, Bejaïa, Constantine, Annaba …. C’est sur ta terre que le dernier prince de Grenade, repose. Abouabdil, tombe profanée, épitaphe disparue, un génocide de l’être et de la mémoire.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu de Baba Arroudj et de Kheir Eddine. Ils n’étaient pas de ton sang, mais au nom des mêmes valeurs qu’ils partageaient avec toi, au nom du même symbole, le croissant, qui marque ton drapeau aujourd’hui, afin que nul n’oublie, tu t’es allié à eux, pour repousser les attaques de la reconquista.
Enfant d’Algérie, te souviens tu de l’émir Abdelkader, de Cheikh Bouamama, De Cheikh El Mokrani, Cheikh Ben Haddad, Cheikh Ben Yellès, et de tant d’autre patriotes, loyaux serviteurs de ta farouche soif de liberté. Exilés ou mort au combat, leur noblesse n’avait d’égal que la bassesse de leur ennemie. 50 000 morts parmi les tiens, enfumés dans les grottes, brulés, tués, massacrés, femmes, enfants, vieillards, par l’armée de Bugeaud qui prétendait venir te civiliser. C’était en 1830 et encore bien des années plus tard.
Enfant d’Algérie, tu étais Touareg, à Bir El-Garama, armés de lances et de sabre, en ce mois de février 1881, tu as barré pour près de soixante ans la route du Sahara à la conquête coloniale. Bir El-Garama se souviendra de ta victoire sur la mission Flatter.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu, quand par le feu et par le sang, ta conscience s’est forgée dans cette guerre mondiale qui n’était pas la tienne. Avec Abdelkader HadjAli et Messali El-Hadj, tu as définitivement dis NON au régime colonial et exigé ton indépendance. C’était en 1927, l’Étoile Nord Africaine, qui donna naissance à ton drapeau.
C’était à Belcourt en 1937 que tu l’as brandit pour la première fois à la face de tes oppresseurs et de ceux qui voulaient t’assimiler. C’était aussi à Sétif en ce jour sanglant du 8 mai 1945.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu de ce grand poète Moufdi Zakaria, fils de Ghardaïa et de la vallée du Mzab. C’est de sa plume qu’est née "Kassamen", ton hymne nationale.
Enfants d’Algérie, te souviens-tu de nos pères et de nos mères morts et mortes au combat pour ta patrie. De Jugurtha et Takfarinas à Fatma N'Soumer, de Abane Ramdane, Amirouche, Didouche Mourad, Larbi Ben M'hidi, Ahmed Zabana, Mostepha Benboulaïd, à Hassiba Ben Bouali et tant d’autres…
Enfants d’Algérie, te souviens-tu de tes sœurs et de tes frères, Maurice Audin, Henri Maillot, Fernand Yveton, Félix Collosi, Georges Accampora, Jacqueline Guerroudj, Raymonde Peschard, Marylise Benahaiem, Frantz Fanon et tant d’autres, moudhahidines, moudjahidates, chouhada, morts au combat ou sous la guillotine pour que vive l’Algérie libre.
Enfant d’Algérie te souviens-tu de ce 5 juillet de l’année 1962, quand tu as cru enfin accueillir ton indépendance. Tu t’es mis alors à l’ouvrage pour reconstruire … Durant toutes ces années 1960 et 1970, tu construisais et tu rêvais aux horizons de justice jusqu’à ce jour du 5 octobre 1988. Trahi dans ton Algérie indépendante, tu es tombé sous les balles assassines d’un pouvoir illégitime.
Pour t’accaparer ce que tu as construit, tu as été pris au piège d’une illusoire démocratie. A l’acte civique de vote libre que tu exerças enfin pour la première fois en ce jour de décembre 1991, tu as eu pour réponse, les Camp de concentration, le génocide de 200 000 Algériens et un déplacement de population plus terrible que celui connu aux heures les plus sombres de la colonisation.
Enfant d’Algérie, Tu ne te souviens pas, tu ne te souviens plus. De ton histoire tu as été spolié, de ta mémoire tu as été spolié, de ta terre tu as été spolié, de ta liberté tu as été spolié et aujourd’hui c’est de ta dignité que tu es spolié, c’est de ta vie que tu es spolié.
Enfant d’Algérie, ton indépendance a été confisquée et ton histoire falsifiée par un pouvoir illégitime qui te prend en otage avec ruse et répression. A ta soif de liberté et à l’idéal des fils de novembre, il répond par le déni de tes droits à la justice et à la démocratie, par une fraude électorale généralisée et institutionnalisée, par la gestion aventuriste le "trabendisme" économique et la "chacalisation" de tes richesses, par la division de la nation et la marginalisation de ses forces de progrès, par l’érection de l’assassinat politique, la torture et la répression en mode de gouvernance, par ton appauvrissement et ta "misérabilisation" dans un des pays les plus riche au monde. Tu es opprimé, étouffé au point que la mort par les flammes et la noyade t’apparaissent une délivrance. Aujourd’hui, tu es pris en otage par un gouvernement qui a transformé ton beau pays en prison à ciel ouvert.
Enfant d’Algérie, ta terre est sacrée, bénite par le sang et la souffrance de ses martyrs. Le devoir de mémoire t’interpelle pour ne pas oublier tes aïeux, l’avenir de tes enfants, ton honneur et la mémoire de tes martyrs trahis.
Pour ne pas oublier tous ceux qui ont été assassinés pour raison de pouvoir, tous ceux pour qui ce pouvoir avait le droit de vie et de mort pour avoir aimer notre patrie, ces patriotes qui sont la fierté de notre peuple, ces acteurs incontournables de notre belle histoire, qu’ils reposent en paix notre Algérie restera leur Algérie à jamais. parmi ces grandes figures qui dérangent encore et encore, sont: Abane Ramdane, Amirouche et Si El Houes, Mohamed Khemisti, Colonel Chabani, Krim Belkacem, Mourad Terbouche, Ahmed Medeghri, Ali Mecili, colonel Azzi, Ali Melah, Mohamed Seddik Benyahia, Belkaïd Aboubekeur, Abdelkader Hachani, Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider, Abdelmalek Benhamouda, Maatoub Lounes, Abdelakader Alloula, Tahar Djaout, Cheikh Raymond Leyris, Bachir Hadj Ali, Kateb yacine, Mouloud Mammeri, Saïd Mekbal, Mahfoud Boucebci, Mhamed Issiakhem, El Hadj Mhamed El Anka, pour le frère Luc Dochier et tous les moines de Thibirine, pour Djilali Liabès, Ismaïl Yafsah, Hassan Hadri et pour tant d’autres … et tant d’autres.
Demos
Commentaires (8) | Réagir ?
Moi je dis, ce fils tant scandé n'est qu'un gâchis, sa voie vers son anéantissement est tracé par cette religion qui te consume.
Le fils de Mazigh est-il devenu Maso.. gh. ?
Il se charcute avec rage et découpe des tranches entières de son histoire. Il choisit de manière sélective les héros qu'il veut bien adopter et jette tous les autres à la poubelle de l'Histoire. Il en a tellement jeté que celle-ci est bien remplie. Notre Maso a aussi tracé ses limites temporelles, au-delà desquelles votre ticket perd sa valeur en vous poussant dans le camp des rebelles anti-nationaux. Notre maso est sado parce que gorgé d'un sang nouveau puisé des sources auxquelles on l'a ponté, à son insu peut-être, et son plaisir c'est de faire couler du véritable sang mazigh, hérité des sources ancestrales, celui-là.
Notre sado-maso s'est fait une plaisir jouissif de renier ses racines et sa langue originelle. Son complexe de 'désidentifié 'lui procure un immense plaisir de dénier à l'autre la recherche et la reconquête de ses valeurs authentiques.
Vous citez beaucoup de noms, êtes-vous sûr qu'ils sont tous de véritables fils de Mazigh?