Aqmi exige 90 millions et le retrait français d'Afghanistan pour libérer les otages

Les otages détenus par Aqmi
Les otages détenus par Aqmi

L'organisation terroriste Aqmi met sur la tables ses conditions pour libérer les otages français qu'elle détient depuis une année quelque part au Sahel. La France est déjà prête à payer. Reste le retrait d'Afghanistan.

La question du retrait des soldats français d'Afghanistan retarde la libérations des quatre otages français retenus depuis plus d'un an dans le Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a appris vendredi l'AFP de source proche des négociations en vue de les libérer.

"Nous avons eu récemment des nouvelles des otages, ils sont séparés, mais ils se portent bien", a indiqué cette source, membre de l'équipe de médiation chargée de négocier la libération des otages, rencontré dans la région de Gao (nord du Mali).

"Mais leur libération coince sur la question du retrait des troupes françaises d'Afghanistan", a-t-elle ajouté, en précisant que "le gouvernement français a donné un calendrier de retrait des troupes", alors que "l'opposition a demandé un retrait plus accéléré".

"C'est l'une des clés pour comprendre pourquoi les otages sont toujours retenus", selon ce médiateur, ajoutant qu'en "période électorale en France, une affaire d'otages qui se termine mal ou bien peut avoir des répercussions".

Le retrait des troupes françaises d'Afghanistan et le paiement d'une rançon de 90 millions d'euros font partie des exigences d'Aqmi pour libérer les otages enlevés le 15 septembre 2010 dans le nord du Niger et détenus, depuis, dans un pays du Sahel.

En juillet, le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé que le retrait commencera "dès cette année et s'étalera jusqu'en 2013". En revanche, selon le médiateur, "la rançon ne pose pas de problème", car "on finit toujours par trouver de l'argent.

Selon des recoupements de l'AFP, les négociations sont menées par le Niger, avec l'appui du Mali, à trois niveaux: présidence de la République, autorités régionales à l'intérieur du pays et trois intermédiaires principaux, dont un ancien militaire français.

"Les négociations avancent et tant qu'il n'y a pas d'ultimatum des ravisseurs, c'est une confirmation que les otages se portent bien", affirme le médiateur qui dit avoir récemment rencontré des messagers des ravisseurs.

Un élu malien de la région de Gao se montre également optimiste. "Il y a eu deux preuves de vie directes des otages depuis leur kidnapping. Les ravisseurs ont, de leur propre chef, par des intermédiaires, confié que les otages sont en vie, en bonne santé" et "ont accepté au moins une fois que des effets personnels et des médicaments soient donnés aux otages".

Les faits

Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, sept travailleurs de l’entreprise française Areva ont été enlevés sur le site minier d'Arlit, au Niger. Un enlèvement revendiqué par Al-Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi).

Françoise Larribe (Française), Jean-Claude Rakotoarilalao (Malgache) et Alex Awando (Togolais) ont été libérés le 24 février. Quatre Français restent aux mains d'Aqmi : Daniel Larribe, 59 ans, ingénieur d'Areva ; Thierry Dol, ingénieur de 29 ans pour un sous-traitant d'Areva, originaire de la Martinique ; Pierre Legrand, 26 ans, originaire de Couffé, en Loire-Atlantique, qui travaille pour une filiale de Vinci, et Marc Ferret, 43 ans, un salarié du groupe Vinci au Niger qui réside à Madagascar.

La dernière preuve de vie, une vidéo des quatre otages, remonte à avril. Fin août déjà, un négociateur nigérien a assuré que les otages se portaient bien.

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