Ouyahia : "Faux, il n'y aura pas d'amnistie générale en faveur des terroristes"

Ahmed Ouyahia
Ahmed Ouyahia

Le démenti de l'existence d'un projet d'amnistie générale pour les terroristes repentis est venu du premier ministre Ahmed Ouyahia, en marge de la tripartite hier.

Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a écarté vendredi toute possibilité d'amnistie générale pour les terroristes, au lendemain du sixième anniversaire de la "politique de réconciliation nationale" adoptée par référendum le 29 septembre 2006 pour tourner la page de la guerre civile des années 1990.

"J'ai lu dans certains journaux qu'il va y avoir une amnistie générale en faveur des terroristes. Faux, faux sur toute la ligne. Je démens le plus solennellement du monde", a déclaré le chef du gouvernement lors d'un bref point de presse au terme d'une réunion à Alger entre le gouvernement, le patronat et les syndicats. La mise au point est nette, mais appelle au moins à une observation. Farouk Ksentini n'est pas homme à lancer au journalistes une information aussi capitale sans avoir eu des assurances. S'il a évoqué le projet d'amnistie c'est qu'il est dans les cartons de la présidence. Alors comment expliquer la sortie du premier ministre ? Y a-t-il réellement un désaccord en haut lieu sur le traitement du dossier des terroristes "repentis" ? Ou il s'agit tout simplement d'un partage des rôles pour encore une déminer le terrain ?

La veille, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, avait ardemment plaidé pour une amnistie générale en faveur des terroristes, faisant valoir l'exemple d'autres pays.

"Je ne vois pas pourquoi (l'amnistie) ne s'appliquerait pas en Algérie, dès lors que d'autre pays qui ont vécu des drames l'ont adoptée", avait avancé Me Ksentini, précisant s'exprimer en son nom personnel "car la décision de l'appliquer ou non revient au seul président de la République", Abdelaziz Bouteflika.

Mais la hiérarchie militaire algérienne, dont le Premier ministre est connu pour être proche, s'oppose à l'idée d'une amnistie générale qui ouvrirait la porte à un retour sur la scène politique des anciens cadres du FIS (Front islamique du salut), tenu pour responsable de "la tragédie nationale" qui a fait plus de 200.000 morts.

Alors que le Parlement algérien est en train d'examiner une réforme portant sur les partis politiques, une certaine tendance du pouvoir incarnée par l'ex-chef du gouvernement et du FLN (Front de libération nationale), l'islamo-conservateur Abdelaziz Belkhédem, paraît pousser en faveur de l'amnistie générale qui permettrait aux cadres de l'ex-FIS, actuellement interdits d'activité politique, de fonder un parti politique.

Avec A.P

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Commentaires (6) | Réagir ?

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kouider

Oui il n'y aura pas d'amnistie en faveur des terroristes, mais un non-lieu.

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madjid ali

C'est vous qui êtes dans le faux eux ils ont gagné les élections

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