Yémen : violents combats à Sanaa

Deux combattants sont tués.
Deux combattants sont tués.

De violents combats ont opposé jeudi des forces rivales dans des quartiers du nord de Sanaa où deux combattants tribaux ont été tués, marquant un regain de tension après une accalmie en début de semaine.

Des accrochages à l'arme automatique, ponctués de fortes explosions, ont secoué toute la matinée des quartiers du nord de Sanaa où s'étaient barricadés des forces de la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée, et des soldats d'un général dissident rallié à la contestation du régime, selon des témoins. Les combats se sont déroulés notamment dans la rue Amrane, où sont déployées des forces de la Garde républicaine, dirigée par le fils aîné du président Ali Abdallah Saleh, Ahmed, et la rue Thalathine qui mène au siège de la première division blindée du général dissident Ali Mohsen al-Ahmar, a-t-on ajouté.

L'intensité des combats a dissuadé des dizaines de milliers de manifestants, partis de la place du Changement, épicentre de la contestation, de poursuivre leur marche jusqu'à la rue Hedda dans le sud de la capitale où se trouve notamment la résident du président Saleh, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Ne pouvant s'aventurer dans le centre de la capitale, où les forces gouvernementales ont déployé des renforts, les manifestants ont défilé dans des rues autour de la place du Changement où ils sont revenus en scandant : "Mouvement pacifique, non à la guerre civile". Plus tôt dans la matinée, des combats ont eu lieu à Al-Hassaba, un quartier du nord de Sanaa, entre les forces loyales au président Saleh, déployées autour du ministère de l'Intérieur, et des combattants armés de l'influent chef tribal, cheikh Sadok al-Ahmar, selon des sources tribales. Deux combattants tribaux ont été tués et cinq autres blessés dans ce quartier déjà théâtre en mai/juin de sanglants combats, selon ces sources.

En outre, un obus est tombé jeudi matin dans l'enceinte d'un institut relevant du Congrès populaire général (CPG), le parti au pouvoir, dans le centre de Sanaa, faisant deux blessés, selon des sources de sécurité. Ce regain de tension à Sanaa fait suite à une accalmie de quelques jours, qui a suivi une semaine de violents combats entre forces rivales qui s'était soldée par 173 morts, pour la plupart des civils.

A Taëz, au sud-ouest de Sanaa, une personne a été tuée et cinq autres ont été blessées mercredi soir par des tirs depuis une position des forces fidèles au président Saleh contre des quartiers de la ville, l'un des foyers de la contestation du régime, ont indiqué des témoins et des sources médicales. Ces développements surviennent au lendemain d'un avertissement lancé par le vice-président yéménite Abd Rabbo Mohsen Hadi contre le risque d'une guerre civile au Yémen, où un mouvement de protestation réclame en vain depuis janvier le départ de M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans.

M. Mohsen Hadi a tenu ces propos devant les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Cité par l'agence officielle Saba, M. Hadi, qui a évoqué avec les diplomates le plan de sortie de crise proposé par le CCG, a averti que "si la situation explose, cette initiative et toute solution pacifique s'arrêteront et le Yémen entrera alors dans une période de guerre civile". Selon l'agence, la rencontre était destinée à marquer "le début d'un processus qui conduira à une entente sur un mécanisme" d'application du plan du CCG en vue d'une transition du pouvoir.

AFP

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