Algérie-Libye : vers la normalisation des relations

La diplomatie algérienne a mal géré le dossier CNT.
La diplomatie algérienne a mal géré le dossier CNT.

Après des mois de suspicions et de tensions diplomatiques larvées, Alger et Tripoli reviennent à de meilleurs sentiments.

Plus Alger que Tripoli en fait. La première a jusqu’à cette semaine refusé de reconnaître le CNT, traînant les pieds, exigeant d’abord la mise en place d’un nouveau gouvernement. L'accumulation des maladresses diplomatiques envers les insurgés du CNT avait fini par paralyser l'action d'Alger. On avait même parfois le sentiment qu'elle ruait dans les brancars. Pourtant Alger avait vite reconnu les nouvelles autorités tunisiennes et égyptiennes issues des révoltes populaire, mais pour Tripoli, ce fut plus laborieux.

Néanmoins, changement de discours diplomatique depuis le début de la semaine. En marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU, qui a eu lieu le week-end dernier, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci a rencontré à deux reprises le président du Conseil exécutif du CNT libyen, Mahmoud Jibril.

Relance des relations

Ainsi, l'Algérie et les nouvelles autorités libyennes vont former prochainement des commissions de travail qui se pencheront sur plusieurs dossiers, pour donner aux relations bilatérales un caractère officiel et continu, a rapporté mardi l'agence de presse algérienne APS en citant le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci.

"Il n'y a pas de doute que la décision du gouvernement algérien de travailler étroitement avec les nouvelles autorités libyennes afin d'asseoir une coopération bilatérale féconde, va permettre aux deux pays de travailler ensemble d'une manière plus franche car, jusqu'à présent, nous n'avions que des contacts à caractère officieux et discontinus", a expliqué M. Medelci qui est à New York dans le cadre de la 66e assemblée générale de l'ONU.

"Nous allons maintenant donner à nos relations un caractère officiel et continu", a précisé M. Medelci, admettant qu'il existe des défis "extrêmement importants" au vu de la situation en Libye. Le ton de la diplomatie algérienne s’est considérablement adouci. Il est devenu compréhensif, on est désormais loin des déclarations comminatoires de l’été dernier, où Alger sommait les nouvelles autorités à peine installées à Tripoli de surveiller les frontières et l’activité d’Aqmi.

"Les Libyens sont placés devant des défis extrêmement importants dont celui de ramener la paix sur l'ensemble du territoire libyen et de constituer un gouvernement d'union nationale, représentatif et inclusif où tous les Libyens se reconnaîtront dans ce gouvernement", a déclaré le ministre des Affaires étrangères. "L'unité de la Libye est probablement la chose la plus sacrée qui soit, et les Libyens ont l'intention de consolider cette unité", a-t-il ajouté.

Pour autant, Aïcha Kadhafi réfugiée depuis fin août en Algérie avec des membres de la famille du dictateur déchu, a failli jeter le trouble dans les relations avec le CNT. La déclaration énergique de Medelci sommant Aïcha Kadhafi de se taire ou de quitter le pays est l’expression du malaise de la diplomatie devant la sortie belliqueuse de la fille de Mouammar Kadhafi.

Yacine K. et agences

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Commentaires (7) | Réagir ?

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Atala Atlale

Ne croyez-vous pas que la meilleure des normalisations devrait être entre les gouvernants et les gouvernés ? Pensez-vous vraiment que nos rapports ces gouvernants, sont normaux ? Abordons le vrai problème : où vas l'Algérie où vont nos ressources et comment sont elles gérées, et quelles seront les moyens de financer nos besoins en cas de chute brutale du prix du pétrole. Maintenant s'il faut chercher à savoir si tel responsable a pris son café ou non, s'il a froncé les sourcils. C'est un peu comme cette jeunesse qui passe son temps à se poser des questions sur la conformité de leurs actes par rapport à celles de notre prophète. (salut...) Ces derniers auront oublié l'essentiel : vivre comme s'ils allaient demeurer l'éternité et penser à Dieu comme s'ils allaient mourir demain. Nos besoins actuels sont ailleurs : l'emploi, le logement, la santé, l'instruction, les loisirs, etc.

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Aziz FARES

Entre nous (mais chhhutttt!!) ... Les relations avec la Libye ont elles été un jour normales ?

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