Syrie : neuf morts dans des opérations militaires

Même les enfants ne sont pas épargnés par la répression.
Même les enfants ne sont pas épargnés par la répression.

L'armée syrienne poursuit ses impitoyables exactions contre les manifestants. En dépit de toutes les promesses faites pour l'ONU et la Ligue arabe Bachar Al Assad s'enfonce dans le crime de masse et la répression de plus en plus aveugle.

En Syrie chaque jour avec son lot de morts. "Trois civils ont été tués et sept autres ont été blessés durant un assaut donné par l'armée et des agents de la sécurité contre le quartier Bayyada à Homs", troisième ville de Syrie, située à 160 km au nord de Damas. L'assaut a été donné après que des soldats insoumis ont incendié un char dans ce quartier, précise l'OSDH.

Plus tôt dans la journée, l'OSDH avait rapporté la mort de deux civils à Djabal Al-Zaouiya, dans la province d'Idlib située près de la frontière turque, à la suite de tirs des forces de sécurité syriennes. Les forces de sécurité sont à la recherche de militants et de militaires insoumis, ont indiqué des militants sur place.

Par ailleurs, "un civil a été tué à l'aube et cinq autres blessés par les tirs des forces de sécurité" qui ont perquisitionné depuis lundi soir dans la localité de Tafas, dans la province de Deraa, dans le sud du pays. Dans la même région, "neuf personnes ont été arrêtées dans la localité de Tsil lors d'une campagne de perquisitions", selon la même source.

L'armée entre dans Al Rastan

Au moins vingt personnes ont été blessées mardi par l'armée syrienne qui mitraille depuis l'aube Al-Rastan, une ville située à 180 km au nord de Damas, rapporte l'OSDH. "En outre de fortes explosions sont entendues dans la ville", a indiqué l'OSDH. Pour sa part, la Coordination des comités locaux, qui chapeaute les manifestations en Syrie, a fait état d'un "déploiement massif à Al-Rastan".

Les forces syriennes, appuyées par des chars et des hélicoptères, ont pénétré aux premières heures dans la ville d'Al-Rastan à la suite de combats contre des déserteurs, lors d'une vaste opération destinée à mettre fin aux manifestations dans le centre du pays, ont rapporté des habitants. Des dizaines de chars et de véhicules blindés sont entrés dans cette ville de 40 000 habitants. Auparavant, l'armée avait assiégé quarante-huit heures durant la ville, tirant à la mitrailleuse à partir de blindés ou d'hélicoptères d'attaque.

Des déserteurs de l'armée ont pris fait et cause pour les manifestants à Al-Rastan, ville située entre Homs et Hamah, sur la grand-route menant vers le nord et la Turquie. Un nombre croissant de déserteurs s'organisent à Homs et dans les environs, menant des attaques de type guérilla contre des positions fidèles au régime.

Par ailleurs, à Talbisseh, le bruit des armes automatiques a été entendu mardi matin durant 90 minutes et vingt-cinq barrages ont été érigés dans cette région, selon l'OSDH. Près d'Alep (nord), deuxième ville de Syrie, "des agents de sécurité et les milices loyales au régime" du président Bachar Al-Assad ont investi la localité de Tal-Rafaat, selon la coordination des comités locaux.

Débats à l'Onu

Les Occidentaux essaient de semer "le chaos total" en Syrie en vue de "démanteler" le pays, a accusé, lundi 26 septembre, à l'ONU le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid al-Mouallem. Tandis que l'Europe et les Etats-Unis font pression en faveur de sanctions de l'ONU contre la Syrie, le chef de la diplomatie de Damas a affirmé devant l'Assemblée générale des Nations unies que les manifestations étaient devenues le "prétexte à des interventions étrangères". M. Mouallem a ajouté que des gouvernements étrangers cherchaient à saboter la cœxistence entre les différents groupes religieux en Syrie.

L'Union européenne et les Etats-Unis ont déjà imposé des sanctions au régime du président Bachar Al-Assad en raison de la répression sanglante des manifestations, qui a fait plus de deux mille sept cents morts. Ils font pression sur le Conseil de sécurité pour adopter des sanctions à son tour mais la Russie et la Chine, deux membres permanents, s'y opposent. M. Mouallem a assuré que le peuple syrien était "déterminé à rejeter toute forme d'intervention étrangère".

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a invité la Chine à apporter son soutien à une résolution du Conseil de sécurité lors d'un entretien avec le ministre des affaires étrangères chinois, Yang Jiechi. M. Yang a adressé une mise en garde voilée contre toute action internationale contre la Syrie lors d'un discours, lundi, devant l'Assemblée générale. "La communauté internationale doit respecter la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie, agir et réagir avec prudence afin d'éviter de nouveaux bouleversements qui menaceraient la paix régionale", a-t-il plaidé.

Le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a quant à lui demandé au Conseil de sécurité d'agir, soulignant que l'Europe imposerait davantage de sanctions contre le régime syrien si la répression continuait. "Les hommes et les femmes courageux en Syrie méritent un signal clair de notre solidarité", a-t-il dit.

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