Les protestataires ont reçu des tirs de mortiers et ont été la cible de tireurs embusqués, ont rapporté des manifestants et des médecins. Au moins une personne est morte et plusieurs autres ont été blessées. On rapporte aussi des combats dans d'autres quartiers de Saana.

Plus tôt vendredi, le président Ali Abdallah Saleh avait pourtant appelé à un cessez-le-feu et à des pourparlers pour résoudre la crise dans le pays. Il n'y a "aucune autre solution que le dialogue et les négociations pour arrêter l'effusion du sang et parvenir à un règlement", a-t-il dit dans un communiqué, diffusé par l'agence de presse officielle de l'État.

Le président Saleh était en Arabie saoudite depuis plus de trois mois, où il a été hospitalisé à la suite d'une attaque contre son palais. Il a été gravement brûlé lors de l'attaque.

Pas d'images du retour

Ce retour a été annoncé vendredi par la télévision yéménite, qui n'a pas diffusé d'images récentes du président au pouvoir de 33 ans, mais plutôt des archives. Selon la télévision d'État, Ali Abdallah Saleh est en bonne santé.

Il "est revenu pour diriger la guerre et conduire le pays dans une guerre civile totale, estime Abdallah Obal, un dirigeant de l'opposition. Les canons ne parlent pas [...] L'opposition ne peut pas se rencontrer dans cette atmosphère. Les militaires sont les maîtres de la situation actuellement". Le retour d'Ali Abdallah Saleh intervient sur fond de violents combats entre ses partisans et opposants, qui ont fait une centaine de morts en une semaine dans la capitale Sanaa. Les combats opposent les troupes du général dissident, Ali Mohsen Al-Ahmar, à des unités de la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée