Yémen : reprise des accrochages armés à Sanaa

Opposition et armée s'affrontent à coups de mitraillettes.
Opposition et armée s'affrontent à coups de mitraillettes.

Des accrochages à l'arme automatique et aux obus entre forces rivales ont éclaté mardi à Sanaa, la capitale du Yémen, où deux protestataires ont été tués et 7 autres blessés dans un bombardement de la place du Changement, épicentre de la contestation, selon le comité d'organisation de la révolution.

"Les forces de sécurité et la Garde républicaine ont violemment bombardé ce matin la place du Changement, tuant deux protestataires et en blessant 7 autres", a déclaré un membre du Comité d'organisation. Des affrontements engageant les soldats du général dissident Ali Mohsen Al-Ahmar se poursuivaient dans la matinée dans plusieurs quartiers limitrophes de la place du Changement, a-t-on ajouté.

En raison de l'intensité des tirs, "les habitants se terrent chez eux. Ils ne peuvent s'aventurer dans la rue", a déclaré un activiste. Ce regain de violences intervient au lendemain de la mort de 27 personnes lundi à Sanaa dans la répression par les forces de sécurité yéménites des manifestations réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh.

Après une accalmie de plusieurs heures dans la nuit, les affrontements ont repris vers 5h du matin (2h00 GMT) entre les forces de sécurité et les soldats du général Ahmar sur la rue Al-Zoubeiri où campent des protestataires depuis dimanche, a-t-on ajouté de mêmes sources. En outre, des positions des hommes du général Al-Ahmar, rallié à la contestation en mars, ont été la cible de bombardements depuis le quartier Heddah, dans le sud de la capitale, où sont déployées des unités de la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée, dirigée par le fils aîné du président Saleh, Ahmed, selon des témoins. Ces bombardements ont pris pour cibles des positions du général Ahmar près de la place du Changement, dans le nord de la capitale, a-t-on ajouté.

"Deux obus sont tombés dans la nuit sur la place du Changement, faisant plusieurs blessés", a déclaré à l'AFP un porte-parole des jeunes protestataires, Walid Al-Amari.

En outre, une personne a été tuée et 10 blessées dans la chute lundi soir d'un obus sur l'université Al-Iman à Sanaa de l'influent chef islamiste, cheikh Abdelmajid Zendani, soupçonné par Washington de soutenir le terrorisme, a indiqué l'entourage du religieux. Une source de sécurité à confirmé l'attaque, précisant qu'un bâtiment touché par l'obus contenait un stock d'armes et de munitions.

A Taëz (sud-ouest) où quatre manifestants ont été tués lundi, un habitant a trouvé la mort dans la nuit après la chute d'un obus dans une rue de la ville, la deuxième plus grande du Yémen, selon une source médicale. Des accrochages nocturnes entre forces gouvernementales et hommes armés des tribus ont fait trois blessés dans différents quartiers de Taëz, selon des militants.

Sur le plan diplomatique, l'opposition yéménite n'a pas encore rencontré les émissaires de l'ONU, Jamal Benomar, et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) Abdellatif al-Zayani, arrivés lundi à Sanaa pour, selon un diplomate occidental, accélérer un accord sur une sortie de crise. "L'opposition ne peut pas les rencontrer au moment où le sang coule à Sanaa", a déclaré un dirigeant du Forum commun, une coalition de l'opposition parlementaire.

AFP

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