Le roi est mort, vivre le roi

Le roi est mort, vivre le roi

Je vous réponds par votre biographie M. Youcef Yousfi, votre progression autour de la Sonatrach et la politique énergétique algérienne me laisse perplexe quand à votre silence durant les années de massacre à la tronçonneuse de cette richesse nationale.

Votre réaction de ce jour prouve : "Laisser pour faire afin d’assurer mon retour, une analogie à la stratégie de notre raïs face à la montée de l'intégrisme et son retour au pouvoir..."

En réponse à vos arguments de retour sur le compte d’un homme qui était dans un passé proche un homme de confiance du raïs et pour le compte de votre réintroduction une fois de plus dans l'équation du pouvoir, je vous renvoie à la lecture de l’ouvrage de Hocine Malti : Histoire secrète du pétrole algerien pour comprendre que votre présence est une continuité biologique du système en place. Avec votre permission, je vous présente votre CV et je vous rappelle que vous êtes septuagénaire, "Allah Ibarek" et J'aurai souhaité vous voir prendre une décision sage et algérienne : refuser votre poste pour une jeunesse pleine d'énergie capable de relever le défi et développer le secteur énergétique à la dimension de la grandeur de notre pays.

Votre CV Monsieur Youcef Yousfi

Avant d’être nommé à New York, M. Yousfi était l’ambassadeur de son pays au Canada, poste auquel il avait accédé en 2001. Il a également occupé plusieurs fonctions au sein du gouvernement, dont celle de ministre délégué auprès du chef du gouvernement de 2000 à 2001, ainsi que celle de ministre des Affaires étrangères de 1999 à 2001. En 1996, M. Yousfi avait été nommé chef de cabinet du Président Liamine Zeroual. Un an plus tard, il devenait ministre de l’Energie et des Mines et en 1997, il était élu à l’Assemblée populaire nationale. En 1998 et 1999, il a présidé l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Youcef Yousfi a commencé sa carrière comme maître de conférences puis professeur d’ingénierie chimique à l’École nationale polytechnique d’Alger où il a également occupé la fonction de dDirecteur de l’Institut de chimie. Parallèlement à ses activités d’enseignement, il était en charge des affaires pétrolières au ministère de l’Industrie et de l’énergie. En 1985, M. Yousfi avait été nommé administrateur de la Sonatrach, compagnie pétrolière nationale, où il avait auparavant occupé la fonction de vice-président en charge du marketing. Il était devenu président du conseil d’administration du Fonds des mines, du pétrole et des hydrauliques en 1988.

Diplômé de l’École nationale supérieure des industries chimiques en France, Youcef Yousfi a obtenu en 1973 un doctorat en physique à l’Université de Nancy, en France. Né à Batna, en Algérie, le 2 octobre 1941, il est marié et père de trois enfants. A la lecture de votre vie dans les coulisses du pouvoir, je comprends votre retour salutaire pour le raïs afin de lui garantir la continuité dans la continuité. Votre présence dans les différentes marmites politiques à titre de gestionnaire responsable d’une partie de la "stratégie" économique du pays et la situation dramatique de la patrie me donne froid dans le dos pour ne pas dire que la tronçonneuse une fois de plus a fait l’objet de passation de consignes.

Des dirigeants grabataires

Au lieu de ne pas donner une chance à la jeunesse algérienne compétente et nationaliste par égoïsme et égotisme, j'aurais souhaité vous voir écrire vos mémoires pour laisser de la matière aux générations futures et éviter par votre expériences les erreurs du passé. A titre indicatif l'Algérie importe son kérosène, son gasoil et son essence de l'étranger... Je vous laisse déduire le résultat de cinquante années de bricolage, de corruption, d'incompétence et de dépendance en mettant hors circuit les compétences nationales et nationalistes.

En réponse à l’adresse de votre prise de pouvoir, je vous présente la conclusion du dernier chapitre du livre de Hocine Malti : La démocratie, seul remède à la "maladie hollandaise" de l'Algérie "... C’est pourquoi l’Algérie, où plus de la moitié de la population a moins de 25 ans, est dirigée en 2010 par des septuagénaires. A titre de comparaison, depuis 1962, année de l'indépendance de l’Algérie, les États-Unis ont changé dix fois de présidents qui étaient tous jeunes lors de leur accession à la magistrature suprême. De plus, l’URSS avec ses dirigeants grabataires a cessé d’exister ; les nouveaux dirigeants russes, les Poutine, Medvedev et autres, sont des hommes jeunes. L’Allemagne ou l’Argentine sont dirigées par des femmes qui n’étaient que des fillettes en 1962. Il est temps que les septuagénaires au sommet de la pyramide du pouvoir en Algérie rentrent à la maison (...). Il existe en Algérie des hommes jeunes et compétents, en mesure de prendre en main les destinés de leur pays. Mais ce n’est qu’à partir du moment où la parole sera redonnée au peuple, où il lui sera permis de choisir librement ses dirigeants lors d’élections sans fraude, réellement propres et honnêtes - car la véritable légitimité s'acquièrent par les urnes-, que le pétrole redeviendra ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d'être, un bienfait. Seule le démocratie pourra guérir l’Algérie de son Dutch disease."

Demos

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Commentaires (2) | Réagir ?

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cheguevara bengavroche

du n'importe quoi !! mais par quels tours de magie arrivez vous à faire endosser à des gens, pour le moins, honnetes, les fautes de autres, comme si ce Yousfi etait responsable de son rappel ? dans ce cas il aurait pu empecher son éviction avant !!! s'il y a malhonnêteté dans cette histoire c'est bien la votre en omettant de blamer les veritables maitres à bord, ceux qui ont rappelé Mr Youdfi !!!

le monde à l'envers !

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Atala Atlale

Ok M. Demos. Voulez-vous à présent nous présenter le parcours de M. Chakib Khelil avant son installation à Sonatrach et pendant son règne à cette dernière. Je ne défends pas particulièrement le ministre actuel de l'Energie, mais je ne pense absolument pas qu'il ait quoique ce soit à se reprocher sur le plan de la gestion de cette compagnie, poumon de l'Algérie, ce qui n'est pas le cas de l'ex-ministre. Cordialement.