Relogement à Alger : une jeune fille a tenté de s'immoler à Diar Echems

Diar Echems (Alger)
Diar Echems (Alger)

Tard dans la nuit d'avant-hier, les forces de police ont investi les lieux de la cité Diar Echems dans la commune d’El Madania à Alger pour déloger des personnes ayant squatté des caves ainsi que certaines familles ayant introduit des recours en vue d'être relogées dans des logements plus spacieux que les F2.

Le drame du relogement ne fait pas que des contents contrairement aux antiennes officielles dont nous abreuvent la télévision. A Diar Echems, il y a longtemps que de nombreuses familles ont perdu leurs illusions. Devant l'incursion des forces de police, une jeune fille a tenté de s'immoler et un jeune a tenté aussi de se suicider en se jettant du troisième étage. Ils ont été dissuadés par les voisins et la compassion exprimée par le commissaire de police diligentant l'opération.

Des cages à poules pour familles nombreuses

Elles sont les déclarations enflammées du wali d'Alger qui promettait de reloger les familles dans des F4 alors qu'elles vivaient dans des F2. Ainsi donc, on octroie toujours des F2 pour des familles de 6 ou 8 personnes, voire plus.

La construction de F2 et leur attribution à des familles nombreuses continuent de faire des mecontents et alimentent des polémiques. C'est, en partie, sur cet aspect que s’appuyent 13 familles de ce quartier récalcitrantes qui demeurent sur les lieux de leurs anciens logements en dépit du fait que bon nombre d'entre-eux ont été coupés des réseaux électrique, de gaz et d'eau.

"C'est une situation infernale que les autorités nous imposent mais malgré cela, nous continuons de refuser les F2 qui nous ont été attribués sans tenir compte du facteur relatif au nombre de personnes composant les familles", affirme un des locataires qui ajoute avec rage : "Je ne comprends pas pourquoi les autorités se sont permises de nous octroyer des F2 sans tenir compte de l'éclatement familial."

Depuis, ces 13 familles demeurent sur les lieux en dépit de l'insistance des autorités à vouloir les évacuer vers les logements de Birtouta. "Des personnes ont investi les caves pour être relogées, mais il faut dire que trois d'entre-elles y habitent depuis bien longtemps", témoigne un des résidents récalcitrants, avant d'ajouter que "les forces de police ont délogé les indus occupants mais ont été indulgents envers les familles qui y résident depuis longtemps de même qu'en direction de deux familles qui, depuis des années, ont bricolé des abris dans les cages d'escaliers".

"Une adolescente dont le père est cordonnier et réside en compagnie de ses frères a tenté de s'immoler après s'être aspergée d'essence", témoigne un jeune qui évoque la grande panique et la confusion qui régnait cette nuit. "Un autre jeune a tenté de se suicider en voulant se jeter du haut du troisieme étage", affirme un autre témoin qui précise que "ce jeune dépressif qui en est à sa deuxième tentative a été dissuadé par les voisins".

Par mesure de précaution, les policiers ont préféré rebrousser chemin et abandonner l'opération de délogement. Pour l'heure, les 13 familles attendent la réponse des autorités. Il est à rappeler que pas moins de 500 autres familles résidant dans la deuxième partie de Diar Echems seront concernées par le relogement.

Après les trois tranches (399 logements) traitées par les autorités, cette quatrième tranche promet d'être houleuse au vu des conséquences découlant des précédentes tranches et dont les 13 familles ne voient pas encore d'issue.

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