Reprise des affrontements à Syrte et Bani Walid, le CNT à la peine

Les deux villes ne se livrent pas aux partisans du CNT.
Les deux villes ne se livrent pas aux partisans du CNT.

Les combats ont repris lundi à Syrte et Bani Walid, deux bastions acquis à la cause de Mouammar Kadhafi, à l'heure où le Conseil national de transition (CNT) rencontre des difficultés pour former un gouvernement.

Selon Jalal al-Gallal, porte-parole du CNT, les efforts déployés par les nouveaux dirigeants ont débouché sur une impasse en raison des plaintes formulées par plusieurs villes qui s'estiment sous-représentées. Résultat : faute d'accord sur certains noms, le CNT n'est pas parvenu dimanche à mettre sur pied un cabinet de 36 membres, douchant les espoirs de progrès tangibles avant la réunion cette semaine de l'Assemblée générale de l'ONU. Après la rupture des discussions, le président du Conseil Moustafa Abdel-Jalil et le "Premier ministre" Mahmoud Jibril se sont envolés pour New York afin de représenter la Libye sur la scène onusienne où le siège de Tripoli a été attribué la semaine passée au CNT.

A la peine sur le terrain politique, les nouveaux dirigeants de Libye rencontrent aussi une forte résistance des combattants fidèles à l'ancien régime dans plusieurs secteurs, quatre semaines après l'entrée des rebelles dans Tripoli le 21 août et la chute de Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans. Lequel Kadhafi demeure introuvable avec une partie de ses enfants et proches collaborateurs.

A Syrte, ville natale du "guide" sur la côte méditerranéenne, les forces révolutionnaires ont tiré lundi des roquettes et échangé des coups de feu avec les combattants loyalistes. Dans l'après-midi, les affrontements avaient baissé, les opposants à Kadhafi déclarant attendre de lancer un nouvel assaut après avoir été mis en déroute deux jours plus tôt. Les commandants affirment cependant gagner du terrain chaque jour.

Outre Syrte, Bani Walid était le théâtre lundi d'affrontements. Pour la deuxième journée, les combattants fidèles à Kadhafi ont tiré à l'arme antiaérienne sur les forces révolutionnaires contrôlant la porte nord de la ville, alors que la frustration grandit dans les rangs des anciens insurgés, après plusieurs semaines de vaine progression.

Les opposants à Kadhafi se sont massés près du bastion kadhafiste, situé à 140 km au sud-est de Tripoli, peu après la prise de contrôle de Tripoli et d'autres régions du pays en août par les partisans du CNT.

Mais assiéger Bani Walid est difficile en raison de l'emplacement même de la ville, perchée dans les montagnes et coupée en deux par une vallée désertique. Dans la partie sud, les loyalistes commandent les sommets des escarpements dominant la ville. Quant aux révolutionnaires, présents dans le secteur nord, toutes leurs progressions ont été suivies d'un repli, sous les tirs de leurs adversaires, vers l'oued de Wadi Dinar, à l'entrée nord de Bani Walid.

A.P.

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