Vingt-cinq manifestants hostiles à Saleh tués à Sanaa

Les snipers ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés
Les snipers ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés

Vingt-cinq personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées dimanche à Sanaa lorsque les manifestants qui campent depuis des mois à Sanaa pour réclamer la démission du président Ali Abdallah Saleh se sont lancés en direction des forces de l'ordre.

Un correspondant de Reuters sur place a vu des policiers tirer sur les contestataires depuis les toits, tandis que d'autres tentaient de les contenir à l'aide de gaz lacrymogène et de canons à eau. "Pourquoi restez-vous assis là ? Allez, vous tous, bougez-vous ! Allez défendre l'honneur des martyrs !", a lancé à la foule l'un des meneurs de la place du Changement où des d'opposants du chef de l'Etat au pouvoir depuis 33 ans campent depuis huit mois.

Plusieurs centaines de manifestants, armés pour certains de bâtons ou de cocktails molotov, se sont alors élancés aux cris de "Dieu est grand ! Liberté !" pour aller affronter la police. Les heurts se poursuivaient dans la soirée en tête du cortège qui s'étirait sur quatre kilomètres. "C'est le jour le plus noir que j'ai vu depuis trois mois. On s'attend à ce que le bilan s'alourdisse", a déploré le Dr Djamal al Hamdani, qui a soigné des dizaines de blessés.

Les médecins ont dénombré 342 blessés touchés par balles, dont 36 se trouvent dans un état grave. L'un des tués a selon eux succombé à un tir de roquette. Le président Saleh, en convalescence prolongée en Arabie saoudite depuis une tentative d'assassinat en juin, s'accroche au pouvoir malgré huit mois de contestation contre son régime.

L'opposition en appelle à l'Onu

"Allons plus loin!", ont scandé ses détracteurs, fuyant les forces de l'ordre déployées en nombre dans les rues de la capitale. Après une longue trêve, les opposants n'avaient pas caché leur intention de radicaliser le mouvement. Certains des organisateurs interrogés par Reuters avaient même anticipé une reprise des violences. L'optimisme était pourtant de mise parmi les diplomates et les responsables politiques, qui s'attendaient à ce que le vice-président signe prochainement l'accord de transition conclut sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe et dénoncé à trois reprises par le chef de l'Etat.

"Ce massacre ne restera pas impuni (...) Nous exhortons les Nations unies à sortir de leur silence et à prendre les décisions nécessaires pour protéger le peuple yéménite", dit le Conseil national formé par l'opposition, dans un communiqué.

Avant la manifestation, des affrontements avaient éclaté près du domicile d'un grand chef tribal hostile au président situé dans le quartier de Hassaba, théâtre de plusieurs semaines de combat depuis le début, en mai, d'un soulèvement contre le chef de l'Etat. D'après la famille de Sadek Al Ahmar, chef de la tribu, le secteur a été bombardé par une unité de la Garde républicaine commandée par le fils d'Ali Abdallah Saleh.

La semaine passée, la tension qui couvait dans la capitale avait débordé à deux reprises et, jeudi, des médiateurs saoudiens sont intervenus pour tenter d'arrêter des combats de rue, les plus féroces de ces dernières semaines, dit-on de sources diplomatiques.

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