Des groupes islamistes africains se rapprocheraient

Trois organisations islamistes africaines menaçant de viser des Occidentaux ont commencé à coopérer entre elles, ce qui marque une étape "très inquiétante" vers la formation d'un vaste réseau opérant de l'Algérie au Nigeria, selon le général américain Carter Ham qui est à la tête du commandement Afrique de l'armée américaine.
Trois organisations islamistes africaines menaçant de viser des Occidentaux ont commencé à coopérer entre elles, ce qui marque une étape "très inquiétante" vers la formation d'un vaste réseau opérant de l'Algérie au Nigeria, estime le général américain Carter Ham.
D'autres responsables américains de la Défense, s'exprimant séparément et sous le sceau de l'anonymat, sont convenus que des groupes islamistes africains coopéraient effectivement, mais ils minimisent la probabilité de voir se former une telle alliance.
Selon le général Carter Ham, qui est à la tête du commandement Afrique de l'armée américaine, trois organisations islamistes africaines menacent les intérêts américains et plus généralement occidentaux: Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), basé principalement en Algérie, Al Chabab, actif avant tout en Somalie et Boko Haram, au Nigeria.
"Chacun de ces trois groupes présente à mes yeux, indépendamment l'un de l'autre, une menace importante non seulement pour les pays dans lesquels ils opèrent en premier lieu mais sur un plan régional et aussi pour les Etats-Unis", a déclaré le général mercredi à des journalistes. "Ces trois organisations ont exprimé l'intention, de façon très claire et en public, de viser des Occidentaux et des Américains".
Il a dit avoir quelques doutes quant à leur capacité à mettre leurs menaces à exécution, mais, en revanche, n'en a aucun quant à leur intention de le faire, jugeant cela "très inquiétant". Le plus troublant, ajoute-t-il, est leur volonté de collaborer plus étroitement et de synchroniser leurs efforts. "Nous constatons que cette intention est exprimée le plus clairement du monde par Aqmi et Boko Haram", dit le général. "Ils ont manifesté leur intérêt pour des entraînements communs, des opérations communes. Et cela me paraît très, très inquiétant".
Aider les Africains
Un rapprochement avec Al Chabab est "probablement plus idéaliste que réaliste, à ce stade", a ajouté le général Ham, "mais le fait qu'ils veuillent nouer des liens est préoccupant". "Si nous n'y faisons pas face, nous pourrions nous retrouver avec un réseau qui s'étend de l'Afrique de l'Est jusqu'au Sahel et au Maghreb, et je pense que cela serait très, très inquiétant", a-t-il dit.
Les responsables militaires américains qui surveillent l'activité des groupes islamistes en Afrique disent avoir constaté un certain degré de coopération entre eux mais minimisent la probabilité d'une véritable alliance qui les unifierait.
"Nous remarquons effectivement une 'pollinisation' croisée, au niveau des techniques, des stratégies et des procédures", dit l'un d'eux. "L'un des exemples les plus éclatants, c'est Boko Haram, et tout ce qu'il a 'emprunté' à Aqmi", ajoute-t-il.
A ce stade, souligne-t-il, rien ne laisse penser qu'une alliance plus étroite voit le jour. "En ce qui concerne une collaboration regroupant tout le monde au sein d'une super-organisation, je ne vois rien qui aille dans ce sens".
"Ces organisations, déclare un autre responsable militaire, ont plus de différences sur le plan idéologique, par exemple, que de points communs". Selon Carter Ham, le meilleur moyen de faire face à l'émergence d'une "internationale" panafricaine de l'islamisme consiste à aider les partenaires régionaux de Washington à se doter de la capacité à affronter ces problèmes par eux-mêmes.
"Les Africains sont mieux à même que nous d'y faire face. Dans certains cas ils ont besoin d'une assistance, et quand nous serons en mesure d'y répondre, nous le ferons", souligne-t-il en citant l'exemple du Mali, où les Etats-Unis ont fourni entraînement et matériel aux forces de sécurité pour contrer Aqmi.
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