Conseil des ministres : Bouteflika face à ses "réformes politiques"

Ce conseil des ministres donnera le signe des véritables intentions du pouvoir.
Ce conseil des ministres donnera le signe des véritables intentions du pouvoir.

Le président Abdelaziz Bouteflika tranchera dans plusieurs dossiers d’une extrême importance, au cours d’une réunion du Conseil des ministres qu’il présidera aujourd’hui, dimanche.

Il s’agit d’abord de l’examen et de l’adoption de deux textes que présentera le ministre des Finances, Karim Djoudi. Un projet de loi portant règlement budgétaire pour l’exercice 2009 et, surtout, l’avant-projet de loi portant loi de finances pour 2012. Une loi de finances marquée cette année par ce souci obsessionnel du pouvoir de prévenir la moindre hausse des prix des produits de large consommation, du genre de celle qui, l’an dernier, a failli provoquer un embrasement social général dès début janvier et l’entrée en vigueur des dispositions de la loi de finances 2011. Sur instruction d'Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement a donc préparé un avant-projet de loi de finances où ne figure aucune nouvelle taxe. Un texte qui, par ailleurs, budgétise les dépenses faramineuses du plan d’urgence engagé par le président en mars dernier pour faire face à la violente contestation sociale. "Il est aussi à prévoir, dans la nouvelle loi de finances, toutes les dépenses supplémentaires liées aux différentes augmentations salariales, celles déjà engagées et celles à venir, à l’issue de la prochaine tripartite de fin septembre", nous confie une source bien informée. Ceci pour le volet économique. Car, convient-il de préciser, la réunion du Conseil des ministres d’aujourd’hui aura un volet éminemment politique. Il s’agit, en fait, d’épuiser les lois liées "aux réformes politiques" de Bouteflika.

Projet de loi sur l'information

Par ailleurs, le projet de loi sur l’information sera lui aussi soumis à l’étude du conseil des ministres de dimanche, selon le site internet TSA. Ce dernier révèle un certain nombre d'articles phares de cette réforme de l’information. Exemples : deux autorités de régulation sont prévues par ce nouveau texte de lois. La première s’occupera de la presse écrite et la seconde du volet audiovisuel. En sus, un Conseil supérieur de la déontologie sera aussi installé. Contrairement à l’actuelle réglementation, selon l’article 11 du nouveau texte, précise TSA, la publication de tout nouveau périodique doit faire l’objet d’un dépôt d’autorisation préalable de la part du responsable de la publication auprès de la nouvelle autorité de régulation 60 jours avant l’édition du premier numéro.

L’autre nouveauté de cette mouture est que les peines d’emprisonnement seront remplacées par des amendes allant de 100 000 à 500 000 dinars.

L’article 93 précise que l’autorité de régulation de la presse écrite est un organisme indépendant financièrement et par sa composition. Il veillera entre autres à prévenir une concentration de publications sous l’influence de l’argent. L’autorité aura la charge de définir les règles d’une distribution équitable de la manne publicitaire. Une question qui nous brûle les doigts : cela voudra-t-il dire que l’Anep va perdre son monopole sur cette formidable manne ? Le pouvoir, à travers l’Anep, arrose toute une pléthore de titres sans consistance, dont la seule ligne éditoriale est d’applaudir à tout rompre toute décision du régime. Mais attendons de voir, car la publicité a été et demeure le nerf de la guerre du pouvoir, qui rétribue sans compter ses laudateurs patentés et ferme les vannes à toutes les publications qui lui sont hostiles.

Avec Le Soir d'Algérie et TSA

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Commentaires (3) | Réagir ?

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madjid ali

Un président à vie, des ministres à vie, un secrétaire de l'Ugta à vie. Vous parlez de réformes. Ne poussez pas le peuple plus loin regradez la Libye et la Syrie.

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ali belkacemi

Wallah je n'y crois pas!!!!! Boutef capable de faire du bien ? Impossible, il nous cache quelque chose encore.

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