Mostefa Bouchachi : "La torture est pratiquée en Algérie"

Mostafa Bouchachi, le président de la Ligue algérienne des droits de l’homme, tient à rappeler que contrairement aux idées reçues, «la torture demeure le seul moyen pour arracher des aveux».
Le militant des droits de l’homme, Yacine Zaïd, a été contraint de se déplacer jusqu’à Batna pour répondre à des accusations sur une prétendue appartenance à un mouvement séparatiste chaoui. Quelle est la réaction de la LADDH ?
C’est une violation du code des procédures. Le pouvoir utilise la justice pour intimider les militants des droits de l’homme. Je considère ces pratiques comme une intimidation exercée sur les membres de la LADDH. Harceler Yacine Zaïd est un message adressé à tous les militants pour les contraindre à cesser leur activité. Les libertés individuelles ne font que régresser en Algérie, alors que d’autres pays ont dépassé ce stade.
Algeria Watch indique que l’ex-sous-officier Bachir Belharchaoui a été torturé ? Avez-vous des données ?
Je l’ai appris comme vous par Internet. Mais ce qui est certain, et au niveau de la LADDH nous l’avons affirmé : oui, et je le répète, la torture est pratiquée en Algérie. Nous vivons dans un Etat de non-droit où il n’y a pas de démocratie. Donc, la torture est le moyen d’avoir des aveux. La justice est instrumentalisée et il n’y a aucun respect des procédures. La justice en Algérie se privatise. Elle devient l’objet de nuisance pour certains et d’impunité pour d’autres. Les procédures sont engagées d’une manière sélective. Lorsque le parquet est sous tutelle du ministère de la Justice, les poursuites sont engagées contre qui on veut. A titre d’exemple, dans l’affaire Khalifa, des personnes ont été poursuivies, alors que d’autres ne sont pas inquiétées. Aussi, dans l’affaire Sonatrach, où Chakib Khelil est, dit-on, au cœur de la corruption, c’est le silence total. Dans un pays qui se respecte, la justice ouvre une enquête à partir de telle déclaration ou de tel témoignage.
Face à ces cas d’impunité, pensez-vous que la frustration gagne les citoyens ?
Oui, évidemment. Tous les ingrédients de l’explosion sociale existent : corruption à grande échelle, hogra, injustice, aucune règle de droit n’est respectée. L’Algérie se dirige tout droit vers une situation catastrophique.
Commentaires (7) | Réagir ?
La torture dites vous! Le gouvernement algérien, hacha nwen, pratique la torture! wow ! « Jami !» - « moustahil ! » en langue d’Abou Nouas. Désormais, les services secrets, ceux du pape inclus, vont prendre note…! Les organisations non gouvernementales vont réagir sous peu pour désigner les barbouzes de Navarre, comme étant responsables de la pression exercée sur les Kabyles depuis 1962 pour faire taire la voix des justes. Celles des humbles. Celles des incorruptibles. « Hamdoulilah » en religion des musulmans; Une religion avec laquelle je ne suis pas en odeur de sainteté. Je suis juste Chrétien. Pourquoi ? Echeuh. Que cela plaise ou pas aux catholiques qui m’agressent au quotidien. Que les musulmans lancent une « fetwa » pour peser le poids de mes c…. Ils vont triompher! Ça sera le triomp?e des Bachagha aurait écrit Benchicou, dans le mensonge de Dieu. Sadi, Ferhat, Ait larbi le marabout, Ali Yahia et des dizaines d’autres Kabyles avaient créé la première ligue algérienne des droits de l’homme, pendant les années de braises, pour permettre à M. Bouchachi, trente ans après de dire la torture est pratiquée en Algérie ? Merci encore une fois M. Bouchachi, pour votre prouesse…Chrétiennement votre
Évidemment que la torture est toujours pratiquée en Algérie ! Nous la subissons ici même sur le matindz chaque fois qu'un article est accompagné des tronches de Boutéflika, Ouyahia, Belkhadem, Zerhouni, Ghalam-Ellah, Khalida Toumi, Bouchachi et tutti quanti.
Je ne sais pas vous, mais Ouellah el-Aâdhim que je me sens étouffé à la moindre vue de ces faces patibulaires ! Asphyxié par le poids de l'arrogance qu'ils dégagent de façon proportionnelle à leur illégitimité ! Vite de l’air !