S’achemine-t-on vers l’ouverture de l'audiovisuel en Algérie ?

C'est la question qui taraude bien des esprits depuis pas mal de temps. C'est à l'aune de cette ouverture ou pas (entre autres) que le nouveau projet de loi sur l'information sera apprécié par les professionnels.
Après un silence qui aura duré des semaines, Ahmed Ouyahia, premier ministre, a évoqué de nombreux sujets mais avec un habillage lexical qui laisse cependant sur la faim ceux qui s'attendaient à être rassurés.
Tout d’abord l’avant-projet de loi sur l’information. Le premier ministre a fait comprendre, que les fuites (organisées) dans la presse sur cette nouvelle loi ne correspondaient pas du tout au fond de l’avant-projet. Mauvaise pioche ? Ce n’était donc que des leurres pour jauger voire tromper l’opinion. Sinon pourquoi alors le gouvernement a laissé courir de fausses informations sans les démentir ?
Cela dit, Ouyahia a déclaré que l’avant-projet porté par Nacer Mehal a été revu et corrigé de fond en comble, précisant qu’«il n’y a plus de dispositions privatives de libertés dans le projet de loi relatif à l’information». Ce qui veut dire que le brouillon du ministre de l’information, Nacer Mehal, touchant à l’emprisonnement de journaliste pour délit de diffamation a été entièrement biffé.
En attendant que le texte soit rendu public, la bonne nouvelle en revanche est celle-ci : «Pour la première fois, nous aurons une législation qui parlera de l’ouverture des médias lourds», a répondu Ouyahia aux journalistes en marge de la session d’automne du Conseil de la nation.
Enfin, le premier ministre a précisé que désormais les délivrances d’agréments pour les périodiques ne relèveront plus de la justice ou du ministère de l’information, mais une autorité à mettre en place : “Les agréments des journaux ne seront plus soumis au contrôle de l’administration ou de la justice mais seront soumis à une autorité supérieure de la presse écrite qui sera instituée”.
Reste à savoir qui y sera dans cette autorité de l’information et quelle sera son degré d’indépendance par rapport au pouvoir.
Ahmed Ouyahia a enfin déclaré que “dans une semaine à dix jours, nous allons examiner les projets de loi sur les partis, l’information, les associations, les finances et le règlement budgétaire”.
Yacine K./Presse
Commentaires (13) | Réagir ?
Quand ils ont fini de piller le pays et réduit en cendres, ils pensent à ouvrir le champ de l'audiovisuel. Mais que ne commencent-ils maintenant à libérer la parole à la télé, la radio et El Moudjahid? Sales menteurs! !
Faut-il faire la fine bouche et tout rejeter ? Le chef du gouvernement propose une ouverture du champ médiatique. Personnellement j'applaudis et me réjouis d'apporter mon expérience, mon expertise. Et mon savoir-faire à mon pays. Je ne suis pas naïf et ne me berce pas d'illusions mais si une fenêtre s'ouvre, à nous d'entrer et de nous installer. Rien ne se fera si nous attendons que "tout" change. Cela se fera a petites touches et je pense que nous avons tout à gagner. Je suis bien placé pour connaitre les enjeux que représentent les médias lourds en créant en 1990 Maghreb Numéro 1, première radio privée du monde arabe.
Votre idée de ne pas faire de rejet systématique est respectable, mais il faut avoir à l'esprit que l'expérience du passée démontre que le pouvoir n'a aucune volonté de changement mais cherche juste à utiliser l'effet de l'éponge pour absorber le mécontentement et il cherche la participation et l'adhésion des opposants à son projet pour jouer à la vitrine démocratique. Le pouvoir fera en sorte que les adhérents ne feront en faite que de la figuration et ça les décrédibilisera et le pouvoir fera la danse du vente pour jubiler l'ouverture et la liberté.
Le pouvoir ouvrira le champ audiovisuel comme il a ouvert le champ politique en 1988 !
Rester maîtres du jeu, maîtres de tous les jeux, voilà la devise de nos maîtres ! Aziz, vous êtes bien là où vous êtes !
Comment peut-on encore oser faire confiance à ces chenapans ?