Alger disposée à reconnaître le Conseil national de transition

Après avoir longtemps tergiversé, l’Algérie compte donc reconnaître le Conseil national de transition libyen. Mourad Medelci l'a évoqué jeudi à demi-mot.
Présent aujourd’hui à Paris, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a confié à la radio Europe 1 que l’Algérie est disposée à reconnaître le conseil national de transition libyen dès qu’il aura annoncé un nouveau gouvernement. Ce qui se fera sans doute rapidement, car l’ancien gouvernement provisoire a été dissous début août suite à l’assassinat du général Abdelfatah Younès. Les pressions sur l’Algérie ont été nombreuses ces derniers jours. Même la Elle est pratiquement l’un des derniers pays de l’espace méditerranéen à bouder le CNT, même la Russie, autrefois soutien inconditionnel de Mouammar Kadhafi, vient de reconnaître le CNT comme "représentant légitime" du peuple libyen. Par conséquent, exit l’exigence évoquée la semaine dernière, par Alger, sur la nécessité pour le CNT de combattre avec vigueur le terrorisme.
Par ailleurs, Mourad Medelci affirmait ce matin que "le CNT est porteur de volontés d’émancipation et de plus grandes libertés du peuple libyen". Ajoutant que l’hypothèse d’accueillir Kadhafi "n’a jamais été examiné chez nous". Le revirement est plutôt spectaculaire. L’Algérie va donc rentrer dans les rangs après des mois de suspicion, d’accusation et d’"ambiguïté", pour reprendre l’expression d’Alain Juppé.
Jusqu’à il y a quelques jours, l’Algérie revendiquait une stricte neutralité dans le conflit armé qui se déroulait à ses frontières. Mais après avoir offert l’asile à une partie de la famille Kadhafi et ensuite à 500 Touaregs, pourchassés par les insurgés sous l’accusation de soutien au « guide » déchu libyen, la position d’Alger ne pouvait plus tenir. Elle a été impliquée de fait dans le conflit. La reconnaissance du CNT fera peut-être taire les voix qui dénonçaient l’accueil des fils de Mouammar Kadhafi, voire relancera les relations avec les nouveaux hommes au pouvoir à Tripoli.
Le ministre des affaires étrangères français affirmait jeudi matin "regretter" qu'Alger ne reconnaisse pas encore le CNT. Plus loin il ajoutait "Ce que nous aimerions, c'est que l'Algérie s'engage à fond, avec nous d'ailleurs, avec la Mauritanie, le Mali, le Niger pour lutter contre Al-Qaida au Maghreb islamique". Cette déclaration sonne comme un aveu de mésentente dans la lutte contre les groupes d’Aqmi au Sahel, une région où l’armée française a commencé à revenir. Notamment à l’occasion des recherches des otages français.
Yacine K.
Commentaires (7) | Réagir ?
Je découvre avec beaucoup d'interrogations les commentaires des lecteurs, qui dans leur majorité, expriment des dénigrements sans retenue envers l'Algérie. D'une part, avec le développement des réseaux sociaux sur la toile, on se demande bien s'ils sont vraiment du cru, et d'autre part, étant un observateur de la politique internationale, je peux affirmer que les commentaires algériens sont pratiquement les seuls qui jouent contre leurs propres intérêts. On dirait une espèce de "qui va vendre au moins offrant" son pays !!!! Beaucoup de qualificatifs sont d'usage dans les propos des intervenants, et très peu d'arguments entourent les interventions, ce qui ne donne pas beaucoup de crédits aux interventions. Franchement, si la démocratie ce sont les insultes, les invectives, comme en Europe, qui d'ailleurs aboutiraient immédiatement à des poursuites judiciaires, alors beaucoup n'en veulent pas.
Il me parait important de faire la différence entre la démocratie et la médiocratie.
Pour revenir au vif du sujet, qu'est le la reconnaissance du CNT libyen, il n'est quand même pas normal, de ne pas trouver une information objective et contradictoire, et qui est que l'Algérie fait partie de la majorité des nations du monde (plus de 160 pays) qui n'ont pas reconnus cette instance. Il y a une minorité de pays (une soixantaine, et encore...) qui ont reconnu le CNT. Par conséquent, l'Algérie a adopté la position majoritaire des nations.
Par ailleurs, lorsque le feu prend chez votre voisin, vous devez quand même vous assurez des intentions des pyromanes, ce qui est tout à fait naturel, si vous ne voulez pas voir le feu se propager chez vous. Et là, on ne voit aucun élément qui pourrait faire relever cette prudence qui anime tous les pouvoirs dans n'importe quel pays du monde. C'est vraiment étonnant.
Pour terminer, je voudrais simplement souligner que la démocratie est une utopie vers laquelle il faut certainement tendre, mais elle n'existe nulle part dans le monde, et surtout pas en France. Il serait important de créer à travers les énergies locales la force de changement nécessaire, seule initiative salutaire et constructive, et en aucun cas importer un système étranger qui a montré (dans le passé) que sa présence n'était que l'approfondisement du pillage des peuples.
Bonne journée.
Quel toupet!!!
Il est bien choisit ce Medelci vu sa tronche. "Il est décapé"