Vendredi sanglant en Syrie

Vendredi sanglant en Syrie

Trois manifestants ont été tués et treize autres blessés, vendredi 26 août, dans l'est et le sud de la Syrie, ainsi que dans la banlieue de Damas.

C'est le lourd bilan de ce dernier vendredi du ramadan, selon des militants des droits de l'homme, alors que des milliers de personnes ont défilé à la sortie des mosquées pour les désormais traditionnelles manifestations hostiles à Bachar Al-Assad. "Deux personnes ont été tuées par des balles tirées par les chabiba [miliciens pro-régime] alors qu'elles sortaient manifester après la prière de la mosquée Ali ben Abi Taleb, à Deir Ezzor", une ville située à 460 km au nord-est de Damas, a déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, installé en Grande-Bretagne), Rami Abderahmane. "Un autre a perdu la vie et trois autres ont été blessés lors d'une manifestation après la prière de la mosquée Mohammadi, à Nawa", selon la même source.

Selon la Ligue syrienne des droits de l'homme, un manifestant a également été blessé par balle à Kisweh, dans la banlieue de Damas. Les comités locaux de coordination ont, pour leur part, fait état de six blessés à Qseir, près de Homs (Centre), d'un à Daraya (banlieue de Damas), d'un à Homs et d'un à Qouriya (près de Deir Ezzor).

Selon Karim Al Rihaoui, de la Ligue des droits de l'homme syrienne, des manifestations ont eu lieu dans un quartier de la deuxième ville de Syrie, Alep, ainsi qu'à Aïn Al Arab, une ville à majorité kurde, à 150 km à l'est d'Alep, et dans plusieurs localités aux environs de Deraa, dans le Sud, où était née, en mars, la contestation contre les autorité. A Homs, une ville industrielle devenue la place forte de la contestation, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs quartiers, selon l'OSDH. Par ailleurs, selon Omar Idlibi, porte-parole des comités locaux de coordination, des manifestations ont eu lieu à Bou Kamal (à la frontière avec l'Irak), et à Qamishli, dans le Nord-Est, une région peuplée en partie par des Kurdes.

Les rebelles libyens pour exemple

Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants à Douma, un faubourg de Damas. "Des manifestants nous ont téléphoné pour dire qu'il y avait deux morts, mais nous ne pouvons pas le confirmer", a expliqué à Reuters un opposant joint par téléphone à Damas. Dans la nuit de jeudi à vendredi, selon l'opposition, les forces gouvernementales ont tué huit personnes en réprimant des manifestations encouragées par les victoires des rebelles en Libye.

"Félicitations au peuple libyen", pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants jeudi soir à Kissoueh, au sud de Damas. "Dieu est avec nous. La révolution rassemble les gens libres", scandaient d'autres manifestants dans la station balnéaire de Zabadani, près de la frontière libanaise. D'après les Nations unies, la répression du mouvement de contestation a fait deux mille deux cents morts depuis le mois de mars.

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