Des moudjahidates au DGSN : "Hier c’était l’oppression aujourd’hui c’est la répression"
Dans l’édition n° 6327, du quotidien El Watan, du jeudi 11 août 2011, page 7, la DGSN nie «toutes les accusations de violences émises à l’encontre de leurs éléments», au sujet de la répression qui s’abat sur les habitants de la cité Bois des Pins à Hydra.
Ce "démenti" est l’expression de l’ignorance des événements, très graves, qui se sont déroulés à la cité Bois-des-Pins. Comment oser nier les accusations de violences perpétrées, contre d’innocentes victimes, coupables de vouloir défendre leur espace vert, seul bol d'oxygène dans un ciel pollué ? En plus d’importantes plaies visibles (points de suture, tympan percé, blessures multiples) constatées par des médecins légistes et les expertises médicales faisant foi.
Durant ce mois sacré de Ramadhan 2011, des enfants ont été malmenés et des femmes menacées de viol, à l’intérieur même des appartements dont les portes ont été défoncées, après le saccage des grilles de l’immeuble et des boîtes aux lettres. Ces violences physiques ont été accompagnées, de surcroît, d’insultes grossières, que la décence ne nous permet pas de préciser. Ceux qui ont pour fonction «de sauvegarder et (...) d’assurer les biens privés et installations publiques» sont dans la logique des parachutistes de Massu. Les tortures de toutes natures qui ont été infligées, aux moudjahidates que nous sommes, étaient peut-être une invention de l’esprit ? L’armada des forces policières, instrumentalisées, et la progéniture des magistrats faussaires, aux ordres d’un pouvoir aux abois, ont-elles besoin, aujourd’hui, d’un recyclage pour améliorer leur savoir-faire ? Ils vont, sûrement, apprendre à mieux réprimer ! Hier c’était l’oppression, aujourd’hui c’est la répression. L’Algérie n’est pas le domaine qui appartient à un pouvoir qui manque de légitimité.
Djamila Bouhired, Fettouma Ouzegane, Zoulikha Bekaddour, Louisa Ighil Ahriz, Louisa Oudarène
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En libérant le pays vous l'avez cédé à une mafia qui a tout pillé au nom de la ligitimité historique. Au moins les colons c'étaient des gens qui aimaient le pays et qui travaillaient. Maintenant je comprends les harkis. C'étaient des gens qui avaient une longue vision
Niez l'évidence, voila le nouvel exercice de nos autorités face aux contestations du peuple, et aux répressions qu'il subit dans son quotidien, que ce soit pour se nourrir, se soigner ou défendre son honneur et son territoire. On a massacrés les manifestants des fameux samedis de la contestation, et on a nié les faits, se posant en victimes (c'est les manifestants qui auraient brutalisé les forces de l'ordre). On a attaqué les demandeurs de logements décents au Clos Salembier, et là aussi on a nié les faits. Et aujourd'hui, au Bois des Pins, on a tabassé des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards, et on continue de nier ces actes innommables contre une population qui défend son environnement que des barons veulent détruire au non de je ne sais quelle logique alors que dans d'autres horizons on plante des arbres pour une vie meilleure. Ne les craignez donc point d'êtres ridicules, car il n y a rien de caché qui ne doit etre decouvert, ni de secret qui ne doive être connu. Vous savez pourtant, messieurs que la capitale pullule de correspondants de médias du monde entier qui racontent, filment, écrivent, photographient tout ce qui se passe chez nous! Alors, niez l'évidence, c'est se couvrir de ridicule. Mais l’honnêteté nécessite le courage de l'affirmer, ce que nos hommes du pouvoir ne cultivent hélas pas du tout. Le véritable homme d'Etat disait F. Van Den Bosh, est celui qui s'institue arbitre impartial entre ses ambitions et l’intérêt général. Mais l'humilité n'est pas le fort de nos dirigeants. Car l'humilité est d'attacher plus de prix à un être humble vertueux qu'à un riche orgueilleux, et l'affaire du Bois des Pins est l'exemple même de cet réflexion. C'est devenu le lieu où se confrontent les vertueux défenseurs de d'un Algérie honnête et les riches orgueilleux qui écrasent tout sur leur passage, avec la bénédiction des décideurs. Mais, il ne sert à rien de nier messieurs de la DGSN, puisque, même Washington avait nie avoir laissé faire la torture en Irak, tout comme la France concernant la torture et les exécution sommaires en Algérie, et tout a fini par se savoir. Ayez juste un peu de conscience et reconnaissez vos actes peut-être qu'en ces jours de piété, Dieu pardonnera vos pêchés. Mais, avez-vous seulement une conscience? Car la conscience, si elle n'empêche jamais de commettre un péché, empêche d'en jouir en paix.