Des opposants syriens forment un "Conseil national"

Les manifestations se poursuivent en dépit de la répression en Syrie.
Les manifestations se poursuivent en dépit de la répression en Syrie.

Après quatre jours de discussion à Istanbul, différents leaders de l'opposition syrienne ont décidé de coordonner leur lutte.

Des personnalités de l'opposition syrienne réunies à Istanbul ont annoncé mardi avoir mis sur pied un "Conseil national" destiné à coordonner leur lutte contre le régime de Damas. La décision a été prise au terme de quatre jours de discussions dans cette métropole turque, ont précisé plusieurs de leurs participants au cours d'une conférence de presse. "Nous avons eu des martyrs et certains d'entre nous ont été blessés (...) Mais ces efforts et ces sacrifices ont permis d'aboutir à une unité", a souligné l'un des militants, Ahmad Ramadan, en annonçant la formation du "Conseil national", dans des propos en arabe traduits en turc.

Les discussions d'Istanbul qui devaient initialement durer deux jours, samedi et dimanche, ont été prolongées jusqu'à mardi. "Le Conseil doit se réunir dans environ deux semaines afin d'élire les membres de sa direction et son secrétaire (...) Lorsqu'il se réunira, il adoptera aussi ses statuts", a indiqué Louay Safi, un politologue vivant aux États-Unis.

Le conseil mis sur pied regroupe des représentants de l'ensemble de l'opposition syrienne, de l'intérieur et de l'extérieur de la Syrie, ont tenu à insister les participants. "L'union de tous les groupes d'opposition est une nécessité en dépit des dangers. Les fondateurs de ce conseil appartiennent à des tendances politiques opposées", a souligné Halis Halihi, qui a lu la déclaration finale, adoptée au terme des réunions. "Vous pouvez considérer ce conseil comme une étape vers la création d'un organe représentatif" de la révolution syrienne, a souligne de son côté Yaser Tabbara, un avocat habitant aussi aux États-Unis, présent à Istanbul. "Notre principale priorité est la chute du régime du président Bachar el-Assad", avait dit ce même militant dimanche.

La Turquie cherche la solution

La réunion d'Istanbul était survenue au lendemain de l'annonce par l'opposition syrienne de la formation d'une coalition baptisée "Commission générale de la révolution syrienne". La "Syrian Revolution General Commission" (SRGC) est le fruit de la fusion de 44 groupes et comités de coordination qui animent depuis cinq mois la contestation en Syrie. La SRGC avait toutefois appelé "dans l'intérêt national et l'intérêt de la révolution syrienne au report de tout projet qui vise à représenter l'ensemble du peuple syrien, tant qu'il n'y a pas d'accord entre les différentes composantes du peuple", vraisemblablement un message adressé aux opposant réunis à Istanbul.

Plusieurs réunions d'opposants syriens ont été organisées jusqu'à présent en Turquie. Partageant une longue frontière avec la Syrie, la Turquie a appelé le régime de Damas à la retenue et à des réformes, sans pour l'instant réclamer le départ du président Al-Assad. Lundi, le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a fait état de 2 200 personnes tuées en Syrie depuis le début de la crise en mars.

AFP

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