L'UE tourne la page Kadhafi et met en garde Al-Assad

Catherine Ashton.
Catherine Ashton.

La fin du régime de Kadhafi se rapproche, a estimé lundi l'Union européenne, en appelant à des élections libres rapides en Libye et en jugeant que l'effondrement du pouvoir à Tripoli donnerait un nouvel élan au printemps arabe, alors que la contestation continue en Syrie.

Nous assistons à la fin du régime de Kadhafi, a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, dans un communiqué. J'appelle Kadhafi à quitter le pouvoir immédiatement et éviter que davantage de sang ne soit versé, a-t-elle ajouté.

La Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères a aussi exhorté la rébellion libyenne à garantir la protection des civils, à respecter pleinement le droit humanitaire et les droits de l'Homme internationaux et à agir avec le sens de la responsabilité en vue de maintenir la paix et la stabilité dans tout le pays, a-t-elle dit.

Dans la même veine, les présidents de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont souhaité une transition démocratique (...) basée sur la justice, l'inclusion et l'intégrité territoriale, alors que certains diplomates redoutent une possible partition du pays. Les Européens craignent que la chute du régime du colonel Kadhafi, après plus de quatre décennies d'un régime autoritaire, ne donne lieu à des règlements de comptes qui compliqueraient les efforts de réconciliation nationale.

Nous ne voulons voir aucune représaille, nous voulons que chacun en Libye puisse être impliqué dans le processus de reconstruction du pays, y compris ceux qui pourraient avoir été identifiés par certains comme liés au régime de Kadhafi, a souligné le porte-parole de Mme Ashton, Michael Mann.

L'UE a aussi insisté pour que le colonel Mouammar Kadhafi, son fils Saïf Al-Islam et le chef des services de renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi, qui font l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, soient transférés à La Haye après leur arrestation. Ils ont été inculpés par la Cour internationale et nous espérons qu'ils lui seront remis afin qu'ils puissent être jugés, a déclaré Michael Mann.

Tous les responsables européens ont promis l'aide de l'Europe pour soutenir la mise en place de nouvelles institutions démocratiques et faire repartir l'économie nationale exsangue.

Sur le plan politique, un porte-parole de la Commission, Olivier Bailly, a rappelé que l'exécutif européen avait déjà depuis longtemps demandé au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne basé à Benghazi, de travailler à l'organisation et la supervision d'elections libres aussi vite que possible. L'UE souhaite également la création d'un système judiciaire et d'un système administratif efficace, le développement d'une société civile et de médias libres ainsi qu'une réforme du secteur de la sécurité, public ou privé, a dit ce porte-parole, Olivier Bailly.

Dans ce dernier domaine, des projets sont déjà en cours menés par l'UE depuis le mois juillet, a-t-il dit. Plus largement, l'UE a adressé un avertissement voilé au président syrien Bachar Al-Assad, qui a rejeté dimanche l'exigence des pays occidentaux à le voir quitter le pouvoir. Les développements en Libye donnent un nouvel élan au printemps arabe. La quête des peuples de la région pour la liberté et la dignité va continuer, ont souligné MM. Van Rompuy et Barroso.

AFP

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