Jusqu’à quand vivra-t-on dans la terreur ?

Jusqu’à quand vivra-t-on dans la terreur ?

Qu’on se le dise : on n’est pas près de sortir de l’ère du terrorisme. Les groupes islamistes armés sont toujours, le doigt sur la gâchette, à nos portes. Prêts à lâcher leur haine dans une salve de balles.

La fin n’est donc pas encore écrite. Les déclarations d’officiels qui se cabrent dans le déni ne changeront rien à la triste réalité que voici.

Un garde communal âgé d'environ 45 ans, originaire de Oued Djemaâ (extrême sud-est de wilaya d’Aïn Defla), est tombé dans un guet-apens meurtrier tendu par un groupe armé. A Zemmouri (Boumerdès), Lemnouar Khiari, le chef de la garde communale, a été lâchement assassiné jeudi peu avant la rupture du jeûne pas loin de chez lui. Lemnouar Khiari était âgé de 55 ans.

La Kabylie a vécu une semaine particulièrement sanglante. Il y a eu d’abord l’attentat à la voiture piégée qui a visé un commissariat et causé 33 blessés et d’importants dégâts aux immeubles. Puis, le meurtre d’un policier et d’un civil lors d’une embuscade. Il y a eu également l’attentat qui a visé à Azzefoune un officier de l’armée. Il s’en est sorti avec quelques blessures légères. Et puis, il y a eu l’attaque contre El-Vir, un village de la commune de Maâtkas.

La garde communale que le ministre de l’Intérieur comptait désarmer a eu aussi son lot de victimes. C’était dans la nuit de jeudi, à Ouled Foudhil (Bouira). L’explosion d’une bombe artisanale au passage d’une patrouille a causé la mort d’un garde communal et des blessures à deux autres. L’engin de la mort a été actionné à distance, ce qui a laissé aux tueurs le temps de filer après leur triste forfait.

Contrairement à toutes les dénégations du premier ministre et de son ministre de l’intérieur, on ne peut pas dire que le terrorisme vit ses derniers jours. Bien au contraire, au grand désespoir de tous les patriotes qui se sont battus pied à pied avec les hordes islamistes armées pendant la décennie rouge.

Biaisée et perpétuelle, la politique de la concorde civile a montré ses limites. A preuve, a-t-on un jour entendu un ancien terroriste regretter ses actes ? Jamais. Bien au contraire. De repentis donc, il n’y en a eu point. La réconciliation décidée par le président Bouteflika dès son installation à El Mouradia a été une porte ouverte à l’arrogance et à la surenchère de nombreux groupes armés. Mais pas seulement, elle a aussi redonné un crédit perdu à une mouvance radicale revenue de son maquis conquérante.

Mustapha Hammouche écrivait dans sa chronique parue dans l’édition de Liberté jeudi que "c’est cette solution providentielle qui, après la “concorde civile”, devait nous dispenser de résistance et nous convertir au bon accueil des “repentis” qui a réduit les sanguinaires terroristes à de pauvres “égarés”. Avant d’ordonner aux institutions et à la société de se mettre en position de réserver le meilleur accueil matériel et psychologique aux “égarés” de retour.

S’il y a une relative “quiétude” des terroristes aujourd’hui, ils ne la doivent certainement pas à la population, mais au travail de sape du discours de la “réconciliation” et au désarment par l’État, même s’il n’est pas clairement assumé, des citoyens engagés dans la lutte contre le terrorisme ou mobilisés pour leur autodéfense".

Les victimes du terrorisme ainsi que leur famille méritent mieux que l’ombrageux silence des autorités. Ou les mensonges répétés à longueur d’antenne. Et l’indifférence affiché par les canaux officiels ne fait qu’accentuer un fossé déjà profond entre les citoyens et le régime.

Yacine K.

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Commentaires (9) | Réagir ?

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Simply

Je n’oublierai jamais la douleur du peuple Algérien en général et celle de cette honorable compatriote, en particulier. Cette image m’a marquée. Cette image avait fait, à l’époque, le tour du monde.

Les responsables de ces crimes contre l’humanité (200 000 morts), commis en Algérie seront traduits devant non seulement le TPI, mais aussi devant d’autres tribunaux à travers le monde, pour leur signifier qu’ils le paieront très cher, d’abord dans la vie, ensuite dans l’au-delà, demain, devant dieu.

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khelaf hellal

Jusqu'à quand vivra-t-on dans la terreur ? Nous qui croyions avoir défait et mis hors d'état de nuire la bête immonde, voilà qu'elle se redresse, se consulte et s'organise en vue de perpétrer d'autres crimes et d'autres atrocités comme si les ravages et la terreur qu'elle a déjà semés par le passé n'ont pas suffi. Nous nous devons tous et toutes de réagir comme en 1992 contre le fait accompli de cette réconciliation nationale minée sur tous les plans et qui veut remettre sur scène les fanatiques sanguinaires qui ont juré de nous exterminer jusqu'au dernier des Mohicans pour s'accaparer du pouvoir. Il faut briser la fatalité de cette prétendue réconciliation qui nous mène à l'enfer de la soumission, une soit-disante réconciliation nationale qui a donné lieu à de sordides calculs politiques pour faire revenir sur scéne les faux-dévôts agitateurs et des repentis qui ont été à l'origine de tous nos malheurs. Il faut mettre le holà aux intrigues des apprentis-sorciers et des judas de la sphère politique qui veulent nous imposer leur idéologie obscurantiste comme la voie unique et la seule solution pour notre pays.

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