Syrie : au moins 20 morts dans la répression vendredi

Syrie : au moins 20 morts dans la répression vendredi

Les promesses faites par Bachar Al Assad de ne plus réprimer les manifestations ne sont que dérobades et mensonges.

Ce vendredi, des milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans les rues des villes et des villages de Syrie pour dénoncer le régime de Bachar el-Assad. L'armée a encore ouvert le feu sur les manifestants. Bilan : 20 morts, selon les associations de défense des droits de l'Homme. Des rassemblements ont notamment eu lieu à Damas, la capitale, dans les villes de Homs (centre), de Latakia (côte ouest), de Deir el-Zour (est) et dans la province de Deraa (sud), selon les Comités de coordination locaux et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

D'après l'Observatoire, basé à Londres, huit personnes ont été tuées dans le village de Ghabagheb (sud), cinq autres dans le village voisin de Hirak, trois à Homs, deux en banlieue de Damas, une à Inkhil et une à Nawa, deux villages du sud. Les comités de coordination ont pour leur part fait état de 22 morts, dans le sud de la Syrie pour la plupart.

La télévision d'Etat syrienne poursuit sa propagande. Elle a affirmé que des hommes armés ont tué par balles un policier à Ghabagheb et un autre dans la banlieue de Damas. Il était impossible de vérifier ces informations car Damas interdit l'accès à son territoire aux reporters étrangers et restreint la couverture de ces événements par les médias locaux.

Bien que le président Bachar Al-Assad ait assuré, mercredi soir, au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon que les opérations militaires et policières avaient cessé, des soldats, des chars et des blindés de transports de troupes étaient déployés dans les localités contestataires.

Vendredi a aussi vu une nouvelle vague d'arrestations, et ce alors que jeudi, pour la première fois, Washington, Paris, Berlin et Londres avaient explicitement appelé Bachar Al-Assad à quitter le pouvoir. Moscou a pour sa part dénoncé ces appels, et apporté son soutien à son allié de longue date. Le ministère russe des Affaires étrangères a estimé qu'il fallait laisser le temps au président syrien de mettre en oeuvre les réformes qu'il a promises. Pour Moscou, Bachar Al-Assad a déjà montré sa bonne volonté en levant l'état d'urgence - qui était en place depuis des décennies - et en publiant un décret autorisant les manifestations pacifiques.

De son côté, emboîtant le pas aux Etats-Unis qui l'ont eux annoncé jeudi, l'Union européenne étudiait la possibilité d'imposer un embargo sur le pétrole syrien. Ce serait la cinquième série de sanctions européennes contre le régime de Damas. La Syrie tire environ 28% de ses revenus de ses exportations pétrolières, à destination essentiellement de pays européens tels que l'Allemagne, l'Italie et la France.

Selon un rapport de l'ONU qui conclut à la mort d'au moins 1.900 personnes dans les violences à la mi-juillet -soit quatre mois après le début du soulèvement-, les forces syriennes pourraient s'être rendues coupables de crimes contre l'humanité

Source Associated Press

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