L'étau se resserre inexorablement sur Tripoli

L'étau se resserre inexorablement sur Tripoli

Les partisans du colonel Kadhafi perdent chaque jour du terrain. Et les rebelles du Conseil national de transition font mouvement à partir du sud, de l'ouest et de l'est vers la capitale libyenne.

Pour autant, le colonel Kadhafi et ses partisans ne perdent pas pour l’instant leur morgue. Mais jusqu’à quand ? Les rodomontades et autres menaces de Kadhafi n’ont plus aucune influence sur l’inexorable avancée des rebelles du CNT vers Tripoli.

Déjà lundi, les rebelles du CNT ont pris le contrôle de la plus grande partie de Zawiyah, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale libyenne. Les partisans du "guide" sont retranchés à l’est de la ville. Des combats de rues ont lieu depuis. Un jour avant, dimanche, c’étaient les petites villes de Sorman et Gharyane, tout aussi proches de la capitale libyenne que les pro-Kadhafi ont dû abandonner aux insurgés. Trois villes qui dénotent du début de l’encerclement de Tripoli. En ce qui concerne le front Est, la cité pétrolière de Brega semble être aussi sous le contrôle des insurgés du conseil national de transition.

"Bientôt nous libérerons tout le sud de la Libye. Nous espérons fêter la victoire finale en même temps que la fin du ramadan", a déclarait mardi Mansour Saif Al Nasr, représentant en France du CNT. Il ne faut pas mésestimer les forces militaires de Mouammar Kadhafi qui peut compliquer sérieusement la conquête de Tripoli. Des brigades entières demeurent sous le commandement de ses enfants et proches. La déclaration est trop optimiste, voire hâtive, quand on sait que le CNT ainsi que la France ne donnait que quelques semaines de pouvoir au colonel Kadhafi.

Au lendemain de l’assassinat du général Younès, un sérieux doute avait gagné les rangs du CNT et de ses soutiens occidentaux. Les derniers succès militaires redonneront certainement espoir à une rébellion qui combat depuis déjà plusieurs mois.

Des négociations secrètes qui ne disent pas leur nom 

On ne nous dit pas tout sur les contacts entre des membres du CNT et les émissaires de Kadhafi. Cependant malgré les démentis, des pourparlers ont bien eu lieu entre responsables loyaux au colonel Kadhafi, des représentants du CNT et sans doute de tierces parties : Abdel Ilah El Khatib, émissaire de Ban Ki-moon (SG de l’ONU) et du Venezuela (dont le président Chavez est un des derniers soutiens à Kadhafi). Le contraire nous aurait étonnés. La preuve ? La confirmation de ces négociations par l’ancien premier ministre français, Dominique de Villepin. "J'étais effectivement là-bas, mais je ne peux faire aucun commentaire, car ce serait compromettre les chances de succès et d'efficacité de ces discussions", déclarait-il ce matin. L’ancien premier ministre français s’est rendu lundi à Djerba pour prendre part aux négociations afin de trouver une porte de sortie au "guide" libyen.

Crainte d’une "boucherie à Tripoli"

Dans un entretien au quotidien Acharq El Awsat paru jeudi, Moustapha Abdeljalil le chef des rebelles libyens a affirmé que l'étau se resserrait autour de Tripoli, tout en affirmant craindre un massacre dans la capitale en raison du refus de Mouammar Kadhafi de partir,

"L'étau se resserre autour de Tripoli, depuis les montages de l'Ouest, à Sorman, à Zawiyah et sur le flanc est de Tripoli", a affirmé Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT). Abdeljalil a exprimé ses craintes sur le fait qu’une bataille pour la prise de Tripoli ne tourne à "une véritable boucherie au vu du comportement de Kadhafi".

Au-delà de son caractère factuel, cette déclaration sous-entend au moins que les négociations avec Kadhafi sont dans l’impasse. Elle souligne également que le chef du CNT est en possession d’informations qui voudraient dire que le guide libyen ne serait pas prêt à quitter la capitale. Du moins pour le moment.

Le chef de la rébellion, joint par téléphone par le quotidien panarabe Asharq al-Awsat, a par ailleurs réaffirmé les revendications des insurgés. "Nous n'accepterons de négocier qu'avec le départ de Kadhafi et de ses fils comme préalable", a expliqué M. Abdeljalil, qui a une nouvelle fois démenti toute négociation directe ou indirecte avec le régime.

"Kadhafi ne quittera pas facilement le pouvoir, il le fera dans le désastre, un désastre dont lui et sa famille seront les premières victimes", a-t-il prédit, soulignant que le monde entier réclame le départ du colonel Kadhafi, qu'il a accusé d'actes "arbitraires» et de «terrorisme".

Il a par ailleurs critiqué le Jordanien Abdel Ilah Khatib, envoyé spécial pour la Libye du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, lui reprochant de ne pas prendre en compte la revendication principale des rebelles d'un départ du dirigeant libyen. "Toutes les initiatives de M. Khatib font fi de cette revendication. Il est venu en Libye trois ou quatre fois et il n'a jamais rencontré Kadhafi mais ses fils et son entourage", a déclaré le chef du CNT.

Sofiane A. / Agences

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (3) | Réagir ?

avatar
Bora Bora

Encore une fois l'Algérie s'est trompé de camp et le train de l'histoire est parti sans elle... En soutenant le schyzophrène Kadhafi et en invoquant la non ingérance alors qu'un peuple subissait les pires exactions, l'Algérie s'est faite un futur pays non ami...

avatar
Rachid Della

La Jamahiria libyenne c'était Moussa Koussa. L'ex-vrai patron des services libyens, le reste n'est que du folklore.... ! Game is Over.

visualisation: 2 / 3