Egypte: HRW accuse l'armée de faire taire les critiques

Egypte: HRW accuse l'armée de faire taire les critiques

Human Rights Watch (HRW) a accusé mercredi l'armée égyptienne de mener une campagne destinée à réduire au silence les critiques, après sa décision de juger une militante accusée d'avoir insulté les généraux qui dirigent le pays depuis le départ de l'ancien président Hosni Moubarak.

L'une des figures de la révolte populaire du début de l'année, Asmaa Mahfouz, accusée d'avoir "diffamé les forces armées", va être jugée par un tribunal militaire, avait indiqué mardi une source judiciaire. Elle a été interrogée dimanche après "avoir parlé de manière inappropriée du Conseil suprême des forces armées (CSFA), avoir insulté et lancé des propos diffamatoires contre le Conseil sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter", a précisé la source. La militante avait ensuite été libérée après avoir payé une caution de 20.000 livres égyptiennes (environ 2.300 euros). "La décision du procureur militaire de juger la jeune militante Asmaa Mahfouz pour "insultes à l'armée" représente une grave escalade des efforts des dirigeants militaires pour faire taire les voix critiques", a estimé Human Rights Watch dans un communiqué. Le CSFA dirige le pays depuis la chute de l'ex-président Hosni Moubarak le 11 février.

L'armée égyptienne est très critiquée par des organisations de défense des droits de l'Homme parce qu'elle défère des civils devant la justice militaire et a convoqué des journalistes afin qu'ils s'expliquent sur leurs articles. (MUA)

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