Libye: les jours de Kadhafi sont comptés, estime Washington

Libye: les jours de Kadhafi sont comptés, estime Washington

Les rebelles libyens estiment être "dans une phase décisive" après des succès militaires contre les troupes de Mouammar Kadhafi dans plusieurs villes clés, au prix de pertes importantes, Washington estimant que les jours du dirigeant libyen sont "comptés".

"Nous entrons dans une phase décisive, bientôt nous libèrerons tout le sud de la Libye. Nous espérons fêter la victoire finale en même temps que la fin du ramadan", fin août, a déclaré mardi Mansour Saif Al-Nasr, représentant en France du Conseil national de transition libyen (CNT). "Nos forces contrôlent totalement Zawiyah, qui ouvrira la porte vers Tripoli. Ceci permettra à la population de s'y révolter", a-t-il ajouté. "La population à l'intérieur de Tripoli prépare ce soulèvement", a-t-il dit, assurant que les conditions de son succès étaient réunies: les pro-Kadhafi "n'ont pas de forces aériennes, pas de chars et nos forces sont à l'entrée de Tripoli".

Lundi, les rebelles avaient annoncé contrôler la "majeure partie" de Zawiyah, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Tripoli, ainsi que les villes de Gharyane et Sorman, situées respectivement à 50 km au sud et à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale libyenne.

Les insurgés ont fait état de 23 tués lundi, essentiellement par des tirs de mortier. Mardi, ils contrôlaient toujours la plus grande partie de la ville, selon un correspondant de l'AFP.

Des combats étaient néanmoins toujours en cours, avec des tirs de mortier et à l'arme automatique autour du centre et dans le nord-est de la ville encore contrôlée en partie par les pro-Kadhafi. Plusieurs civils ont été blessés mardi par des tirs de mortier, selon le correspondant. La zone était survolée par des avions de l'Otan, qui ont bombardé des positions des kadhafistes dans les environs de Zawiyah, selon des habitants. A une dizaine de km à l'ouest de la ville, les rebelles tiennent également une grande partie de la soixantaine d'hectares du site stratégique de la raffinerie, a constaté le correspondant.

La conquête de villes stratégiques

La conquête de Zawiyah, Sorman et Gharyane a permis également aux rebelles de contrôler un segment de la route côtière et de couper la ligne d'approvisionnement entre la Tunisie et Tripoli, essentielle pour le régime de Mouammar Kadhafi, confronté depuis six mois à une rébellion transformée en conflit armé.

Les insurgés ont aussi progressé ces derniers jours à Brega, poste avancé depuis avril des pro-Kadhafi dans l'Est. Les combats, qui se poursuivaient mardi, ont fait 15 morts dans les rangs des insurgés depuis lundi, mais les rebelles contrôlent désormais la quasi-totalité de la zone résidentielle.

Pour la première fois, les forces pro-Kadhafi ont lancé dimanche un missile balistique "de type Scud" contre des lignes rebelles, a confirmé un porte-parole de l'Otan, évoquant un geste "irresponsable" et "désespéré" du régime. L'engin est tombé à 5 km à l'est de Brega, "dans une zone actuellement sous contrôle des forces anti-Kadhafi" sans faire de victime, a-t-il précisé. Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney a estimé lundi soir qu'"il devient de plus en plus clair que les jours de Kadhafi sont comptés, que son isolement est de plus en plus important chaque jour".

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait cependant déjà déclaré en juin et en juillet que les jours du régime libyen étaient "comptés". A Tripoli, le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, s'est toutefois montré optimiste, assurant que l'armée avait le "contrôle total" de Zawiyah et de Sorman et qu'elle était en train de "traiter la situation" dans plusieurs autres localités de la région en proie à des "bandes armées".

De leurs côtés, les présidents vénézuélien Hugo Chavez et iranien Mahmoud Ahmadinejad ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié d'"agression impérialiste" de l'Occident en Libye et en Syrie, selon un communiqué publié à Caracas après une conversation téléphonique entre les deux hommes.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye Abdul Ilah al-Khatib a quant à lui quitté la Tunisie mardi après une visite de 24 heures au cours de laquelle il a rencontré des représentants libyens dans un contexte de confusion autour d'éventuels pourparlers entre rebelles et pro-Kadhafi. Il a indiqué à l'agence tunisienne TAP avoir rencontré "des représentants du CNT et du gouvernement libyen, sans que ce soit dans le cadre de négociations officielles". Il n'a pas dit qui il avait rencontré ni si ces rencontres avaient eu lieu séparément et a précisé "ne pas être informé de négociations en cours" entre représentants des insurgés et du régime.

Selon plusieurs sources concordantes, des pourparlers secrets se sont déroulés dimanche à Djerba, non loin de la frontière tuniso-libyenne. Mais la rébellion a catégoriquement démenti: "Il n'y a pas de négociations, directes ou indirectes, avec le régime de Kadhafi", a affirmé le président du CNT Moustapha Abdeljalil, à Benghazi (est), rappelant que le CNT exigeait le "départ du colonel Kadhafi du pouvoir et du pays".

AFP

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Katebtageblog

Une carte sur un journal algérien !!! Un événement rare.