Importation du gas-oil : corruption et raffineries désuètes

Importation du gas-oil : corruption et raffineries désuètes

Ce n’est guerre un paradoxe que l’Algérie importe du gas-oil et même de l’essence sans plomb

En plus de ces produits pétroliers connus du grand public, l’Algérie importe beaucoup d’autres produits pétroliers et gaziers que ce même grand public utilise tous les jours sans se poser de question sur leurs origines. Pour rappel, l’Algérie importe plus de 50 % de ses besoins en lubrifiants (huiles moteurs et graisses industrielles), env 90 % de ses besoins en bitume (routier et oxydé pour le bâtiment). Elle importe 100 % de ses besoins en polymères (plastiques) etc.

L’importation de gas-oil et d’essence sans plomb est due aux faiblesses suivantes :

- Sous-capacités totales de raffinage. Les 15 millions de tonnes /ans environ des années 70 sont toujours les même.

Je dirai, sans risquer de me tromper, qu’elle est même moindre. Vue la vétusté et l’âge des raffineries qui ne tournent plus à leur plein régime. Usines dont le fonctionnement doit coûter les yeux de la tête en pièces de rechange et en arrêts imprévus (pannes)

- Inadaptation des process de raffinage. On ne produit pas de l’essence plombée avec le même process (et donc équipements) que l’essence sans plomb. Même si la phase intiale du raffinage est la même. Comme l’âge moyen minimum des toutes les raffineries algériennes est de 35 ans, leurs unités de raffinage en produits blancs (GPL -essence - kerosène - gas oil etc.) doivent être adaptées techniquement pour pouvoir produire aussi de l’essence sans plomb. A mon savoir adaptations techniques jamais réalisées.

Quelques adaptations primaires (revamping) ont été réalisées sur quelques raffineries pour améliorer la capacité de production. Cela demeure réellement du domaine du «bricolage industriel» L’achèvement de la raffinerie de Béjaia début des années 1980 (usine payée d’ailleurs à hauteur de 75 % de la totalité de sa valeur) aurait bien changé le visage des choses.

Mais à l’époque les gangsters du Far West, (comme aujourd’hui d’ailleurs) ont préféré tenir les Kabyles dans l’indigénat industriel, quitte a importer de l’essence sans plomb quelques décénies plus tard.

L’importation de l’essence sans plomb et du gas-oil peut être acceptable compte tenu que c’est Sonatrach ou une de ses filiales qui réalisent les opérations. Donc la réalité et l’honnêteté des prix et quelques règles et principes de déontologie commerciales peuvent être espérées.

Par contre, que les journalistes aillent fouiner un peu du côté de l’importation du bitume routier et oxydé, ou bien des lubrifiants et des plastiques. Ils découvriront des choses intéressantes et ahurissantes à la fois. Ils comprendront comment fonctionne la mécanique du partage de la rente à la manière de Djehha.

Rabah Benali

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Commentaires (1) | Réagir ?

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FERHAT AIT ALI

Pour sortir de l'importation intégrale de tout et de rien, il faudra détruire la machine à importer des corrompus sans foi ni loi ni origine évidente, qui s'est emballée depuis un certain temps, tout le reste suivra de lui même une fois ce problème reglé.

Je serais tenté d'aller en enfer rien que pour y rencontrer le dénommé Boumediène et lui empoisonner l'autre vie là bas comme il a empoisonné la nôtre ici