Vingt chars et véhicules de transport de troupes ont été déployés samedi matin dans la ville côtière de Lattaquié (nord-ouest), faisant craindre une opération militaire d'envergure, ont annoncé des militants sur place. "Vingt chars et véhicules de transport de troupes ont été déployés ce matin près du quartier d'Al-Raml al-Jounoubi à Lattaquié, d'où un grand nombre d'habitants, en particulier des femmes et des enfants, ont commencé à fuir par crainte d'une opération militaire", a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un communiqué.

Ces derniers jours, ce quartier avait été le théâtre de manifestations massives réclamant la chute du régime du président Bachar Al-Assad, confronté à un mouvement de contestation inédit depuis près de cinq mois. "Des tirs nourris ont retenti dans la matinée du côté de certains quartiers (Mouaskar Talae et Chalihat Jounoubia)", ont ajouté les militants. En outre, les forces de sécurité, appuyées par deux chars, ont aussi pénétré samedi matin dans le village de Joussiyeh, à la frontière avec le Liban, dans la région de Homs (centre), selon un militant dans le secteur. "De nombreux habitants fuient vers les localités voisines et vers le Liban", a affirmé ce militant.

Des véhicules militaires ont aussi pénétré dans des villages proches de la ville de Qousseir (près de Homs) et ont procédé à des arrestations, y compris de femmes et d'enfants, selon les militants. "Dix camions militaires, sept voitures de la sécurité et quinze bus remplis de miliciens fidèles au régime ont pénétré dans ces villages", a affirmé l'OSDH. Vendredi, seize personnes sont mortes lors des manifestations organisées dans plusieurs villes après la prière de midi, comme chaque vendredi depuis le début du mouvement à la mi-mars. En ce deuxième vendredi du ramadan, le slogan était : "Nous ne nous soumettrons qu'à Dieu". La mobilisation contre le régime reste vive en Syrie, en particulier pendant ce mois de ramadan, qui voit tous les soirs des défilés pour la démocratie et la liberté à la sortie des mosquées après la prière des Tarawih. Et les appels internationaux pour faire plier le régime et arrêter les violences sont de plus en plus pressants.

AFP