Loi de finances 2012, rétropédalage à la présidence

Le gouvernement Ouyahia s’est penché durant deux jours, vendredi et samedi dernier sur l’examen de l’avant-projet de loi de finances pour 2012. Avec, comme ligne directrice, la stabilisation du front social, véritable hantise du pouvoir.
"En recevant Karim Djoudi à l’occasion des auditions du Ramadan, Bouteflika a particulièrement insisté sur l’importance vitale pour le pays de stabiliser le front social. En l’espèce, éviter le recours à toute nouvelle taxe", nous confie une source sûre. Chat échaudé craignant l’eau chaude, Bouteflika, comme a tenu à nous le rappeler notre source, n’a pas oublié que "début janvier dernier, les violentes émeutes qui ont failli embraser le pays, ont éclaté immédiatement après l’entrée en vigueur de la loi de finances 2011 et ses implications immédiates sur les prix des produits de large consommations".
Dès le 5 janvier 2011 en effet, de violentes émeutes avaient frappé de nombreux quartiers d’Alger et s’étaient propagées très vite à travers quasiment toutes les wilayas du pays. Il s’en était fallu de peu pour que l’Algérie connaisse un scénario à la tunisienne ! Ce, avant même que cela ne bouge en Égypte avec le résultat que l’on sait. "La paix sociale n’a pas de prix", aime à répéter d’ailleurs le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. N’est-ce pas qu’après avoir été tétanisé aux premiers jours suivant le soulèvement de début janvier, Bouteflika avait réagi en rétropédalant, abandonnant complètement l’esprit de la loi de finances de l’année dernière qui se voulait l’entame de l’introduction de normes de rigueur dans l’économie nationale. Tout fut remis en cause dès février et, mieux encore, à l’argument financier pour calmer la contestation sociale.
De gigantesques programmes d’urgence sont lancés, dès lors, par le gouvernement et dans tous les secteurs : emploi, logement, agriculture, santé, PME-PMI, éducation, sports etc. avec des enveloppes budgétaires astronomiques rendant, tout simplement, caduque la loi de finances 2011. "La loi de finances 2012 est certainement la plus difficile à confectionner depuis 1999. Car il fallait, tout à la fois, maintenir les taxes à leur niveau actuel, encadrer au niveau budgétaire le programme d’urgence du président, prendre en considération comme chaque année le financement du programme quinquennal et maîtriser les finances publiques", ajoute la même source. Il était également question de budgétiser les différentes augmentations des salaires dont ont bénéficié de nombreux secteurs durant l’année 2011. "Il était vraiment difficile d’arbitrer en plus entre les différent secteurs ministériels, qui, tous, cherchent à obtenir toujours plus."
D’ailleurs, si la première réunion du gouvernement consacrée à la loi de finances, tenue vendredi dernier dans l’après-midi, n’a duré que quelques heures, la seconde, celle du lendemain samedi, s’est déroulée de 10h jusqu’à 18h. "Tous les ministres, sans exception, ont défendu chacun sa quote-part budgétaire, car nul ne souhaite se retrouver avec une contestation sociale dans son secteur dans quelques semaines." Ceci étant, l’autre préoccupation majeur du gouvernement en confectionnant la loi de finances, c’est celle du maintien des grands équilibres macroéconomiques. "Sur ce point, le gouvernement ne lâchera rien." Tout comme au sujet des crédits à la consommation bloqués depuis 2009. "Le gouvernement n’a même pas évoqué cette question", affirme la même source.
K. A
Lien : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/08/08/article.php?sid=121211&cid=2
N. B : le titre est de la rédaction.
Commentaires (2) | Réagir ?
Je parie que n'importe quel quidam rencontré dans la rue, renseigné sur les données comme le sont ces individus, pourra présider le Conseil des ministres algérien. Alors pourquoi évoquer l'économie, la politique, ... qui ont quand même une certaine noblesse, quand on évoque la réunion de cette bande de cleptomanes.
"Il s’en était fallu de peu pour que l’Algérie connaisse un scénario à la tunisienne ! Ce, avant même que cela ne bouge en Égypte avec le résultat que l’on sait. " notre pauvre Algérie n'est pas concernée par ce printemps arabe, l'Algérie est entre les mains des islamistes et donc y a aucun risque de démocratie et de modernité pour les Algériens. Rien ne perturbera la sérénité et la stabilité du système. tout est sous contrôle. En Algérie y a aucun espoir de démocratiser et de moderniser l'état grâce a un travail arabe bien fait de boutef. boutef a remis l'Algérie entre les mains de l'internationale islamiste. ce qui s'est passé particulièrement en Egypte et en Tunisie, en fait, est un avortement d'un processus de démocratisation de ces deux pays. par ces (révolution sans tête ni queue) les deux pays ont étés remis aux islamistes plus aptes a faire courbettes aux européens et aux américains. ces islamistes n'ont aucune fibre nationaliste. les richesses du pays seront mises au service des occidentaux de tout bord, et ils feront tout faire des citoyens de leurs pays respectifs, des esclaves et des soumis et c 'est le but recherché. les tunisiens et les Égyptiens avaient l'espoir d'aboutir à un changement qui aurait permis une démocratisation et une modernisation de leurs pays et peuples et surtout une maîtrise de leur destin. mais le hasard a agit autrement. et a tout remis en cause. la volonté du changement était chez la majorité des Tunisiens et Égyptiens. pour l'Egypte les élections de septembre 2011 aurait pu permettre soit une révolution orange ou l'apparition d'une opposition démocratique avec un ou plusieurs leaders qui aurait pesé de tout son poids et qui ferait tomber le système moubarek mais le hasard a décider autre chose. idem pour la Tunisie les démocrates montaient en puissance. La démocratie en Tunisie et en Egypte a été remis aux calendes grecs, alors le projet démocratique algérien à été enterré un certain 16 avril 1999.