Le juge français Marc Trévidic : les terroristes islamistes ne recrutent plus dans les mosquées

Les bouleversements que sont en train de vivre de nombreux pays musulmans ne sont pas sans conséquence sur l’évolution des mouvements terroristes qui ont toujours su tirer leur épingle du jeu. L’éclatement de la Libye constitue sans doute l’une des formidables opportunités pour les terroristes d’Aqmi et autres groupuscules intégristes dans la région pour s’approvisionner en armes et jouer les trouble-fêtes dans la région.
Mais au-delà, d’autres inquiétudes autrement plus complexes semblent surgir dans le sillage de la révolution des peuples de la rive sud de la Méditerranée. Dans un entretien accordé vendredi à l'Associated Press, le juge français spécialisé dans les dossiers de lutte antiterroriste confie qu'il ne croit pas à une attaque d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sur le sol français mais redoute surtout une résurgence du terrorisme d'Etat à la libyenne.
Changement du mode de fonctionnement
Selon lui, depuis les attentats du World Trade Center, le mode de fonctionnement des mouvements terroristes islamistes ont énormément évolué avec l’évolution des technologies de la communication. La façon dont les intégristes musulmans enrôlent des apprentis terroristes n’est plus la même. "Avant, on était recruté dans les mosquées, aujourd'hui, il n'y a pas un seul dossier où les membres du groupe n'aient pas été recrutés par Internet".
Contre toute attente, ces intégristes armés qui prône le retour au VIIe siècle ont détourné à leurs fins propres l’un des plus extraordinaires inventions du XXe siècle : internet. Le tournant numérique pour ces mouvements a commencé avec la guerre en Irak en 2003. "On a vu cette montée en puissance de l'outil Internet, d'abord comme propagande puis après pour passer des messages et faire du recrutement", observe le juge d'instruction au pôle antiterrorisme.
Il a constaté une "explosion" du nombre de jeunes qui voulaient partir combattre les Etats-Unis jusqu'en 2008. Mais actuellement, "il n'y a plus de filière irakienne", assure-t-il. "Maintenant, on voit resurgir des filières vers la zone pakistano-afghane." A cette différence près qu'il est "plus difficile de vendre le Waziristan à des jeunes musulmans que de vendre l'Irak". Il estime à près d'une vingtaine le nombre de résidents français partis s'entraîner là-bas.
Interrogé sur les cibles potentielles en France, il souligne que les terroristes islamistes éprouvent un "attrait" pour l'attentat aveugle commis à l'explosif. "Il leur faut des lieux publics fréquentés (...) Et du coup, ce sont les moyens de transport qui sont assez ciblés traditionnellement". Les attentats de Madrid en 2004 ont frappé des trains, ceux de Londres en 2005 des métros et un bus.
Le juge Trévidic ne croit pas à une attaque bioterroriste car "il faudrait des moyens très perfectionnés pour faire autant de dégâts qu'une attaque traditionnelle".
Le magistrat n'accorde aucun crédit non plus aux menaces proférées par Al-Qaïda au Maghreb islamique contre la France. "L'AQMI n'arrive qu'à taper dans sa zone en enlevant ou tuant des touristes et on n'a rien vu poindre comme opération extérieure importante en Europe", relève-t-il.
Retour du terrorisme d’Etat ?
Quel que soit le groupe terroriste, le juge se montre sceptique quant à l'éventualité d'une attaque contre un édifice gouvernemental, religieux ou touristique. "A Paris, ce n'est pas forcément évident d'avoir un camion bourré d'explosifs pour faire sauter un bâtiment public", observe-t-il. "Il faudrait vraiment quelque chose d'envergure, avec des gros moyens et je ne sais pas s'il y a un groupe aujourd'hui qui est capable de ça".
Ce que redoute le juge français c’est le terrorisme d’Etat, allusion faite sans doute à la Libye qui l’a longtemps pratiqué. "Moi, j'ai toujours en arrière-plan l'idée qu'on peut aussi avoir un terrorisme d'Etat qui revienne, c'est-à-dire non pas des petits groupes de la mouvance d'Al-Qaïda mais des attentats comme on en a connus, beaucoup plus violents et structurés parce qu'ils sont télécommandés par un Etat", s'inquiète-t-il. "Vu le côté un peu flou aujourd'hui de ce que va être le Moyen-Orient et le Maghreb demain, on peut avoir des soucis de ce côté-là", estime le juge Marc Trévidic. Quand on sait le rôle joué par Mouammar Kadhafi dans le financement de certains groupuscules terroristes dans les années 1980, le souvenir de l'attentat de Lockerbie, entre autres, ne peut que revenir en surface.
Y. K/A P
Commentaires (4) | Réagir ?
@Kacem Madani, vous me faites rappeler une anecdote d’un écolier qui n’avait pas appris sa leçon de choses sur « la chenille » ; par contre il maitrisait bien la leçon sur « l’éléphant ». Le jour du contrôle écrit, il n’avait pas de chance car la question reposait sur « la chenille ». Pour s’en sortir, et ne voulant pas remettre sa copie sans rien dessus, il commença à écrire : « La chenille ; la chenille est un insecte de la forme de la trompe de l’éléphant. L’éléphant est un pachyderme etc… et il continua sa narration sur l’éléphant. Sa feuille a été bien remplie ; mais le problème c’est qu’il était hors sujet !
Dame nature et ses lois extrêmes : Après l'interaction folle entre le champignon et la fourmi zombie (relatée sur le matindz l'an dernier) voici que les scientifiques dévoilent le mystère des coccinelles "zombies" Une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal a percé le mystère des coccinelles "zombies". Le phénomène est en réalité lié à l’infection d’une larve de guêpe, Dinocampus coccinellae, qui parasite le corps de ces coléoptères et modifie notablement leur comportement. Un article récent, publié dans la revue Biology Letters, explique le mystérieux comportement des coccinelles "zombies". Dirigée par Jacques Brodeur et son équipe de scientifiques, l’étude révèle l’existence d’un processus d’infection exécuté par une espèce de guêpe parasite baptisée Dinocampus coccinellae.
Le spécimen accomplit son cycle de vie de la manière suivante : un individu adulte injecte dans le corps d’une coccinelle préalablement paralysée, un œuf qui, en peu de temps, éclot et libère une larve. Celle-ci se développe alors dans l’abdomen de son hôte en créant une petite cavité. Quelques jours plus tard, la larve émerge du corps de l’insecte et tisse un cocon entre ses pattes.
La coccinelle devenue "zombie " se met à défendre son parasite
Si le développement de Dinocampus coccinellae, ressemble à celui d’un parasite classique, les chercheurs ont toutefois noté une particularité étonnante. Selon les observations effectuées sur le terrain, 30 à 40% des coccinelles infectées survivent à l’émergence de la larve. Les coléoptères vivants qui reposent sur le cocon de leur hôte subissent alors un changement caractéristique de leur attitude. Semblables à des "zombies", ils agitent agressivement leurs pattes lors de l’approche d’intrus.
Selon les scientifiques, cette altération comportementale est due à l’injection de poison convulsif au moment où la larve émerge et commence à construire son cocon. "Le parasite prend le contrôle du comportement de son hôte. On parle de manipulation" explique Jacques Brodeur au National Geographic.
Pour illustrer ce phénomène, les chercheurs ont effectué une expérience en laboratoire. Des chrysopes, insectes prédateurs, ont été déposés sur des cocons de guêpes dont certains étaient couverts par des coccinelles vivantes, d'autres par des coccinelles mortes, et d'autres non couverts. Les résultats montrent que les chrysopes ont moins de succès en attaquant les cocons protégés par une coccinelle transformée en "zombies".
Un lien entre la manipulation de l’hôte et la fertilité du parasite
Selon les scientifiques, le temps nécessaire à une larve pour manipuler son hôte varie en fonction de la coccinelle infectée. "Dans certains cas, celle-ci reste alerte jusqu'à ce que la larve sort du cocon, et devienne une guêpe. Dans d'autres cas, la coccinelle est sous le contrôle du parasite pendant quelques jours" précise Jacques Brodeur.
??L'équipe a également observé que les larves de guêpe qui investissent plus de temps et d'énergie dans le contrôle de leur hôte, déposent moins d’œufs une fois adultes que leurs congénères qui n’ont pas eu besoin de le faire. "C'est la première fois que les scientifiques révèlent l'existence d'une relation directe entre la manipulation de l’hôte et la fertilité" conclut le chercheur.
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Le virus de la grotte aussi fonctionne sur ce même schéma de principe pour transformer des millions d'hommes en zombies, croyant à toutes les sornettes du monde grâce à une manipulation de l'esprit qui s'effectue surtout la nuit, quand les "klebs eddouar" de notre ami Kateb Yacine se mettent à hurler pour mettre fin à la phase de sommeil paradoxale, si importante pour l'homme. Dans ce cas, ce n'est pas le corps qui est atteint, comme pour la fourmi et la coccinelle, mais le cerveau. Est-il besoin d'en rajouter ?