Importation massive du gasoil en 2011 par Sonatrach

Importation massive du gasoil en 2011 par Sonatrach

Faute d'un management stratégique, la compagnie nationale est réduite à une augmentation de ses importations en gasoil.

A partir du constat que l’Algérie importait entre 200 millions de dollars de gasoil entre 2005/2006 (ce montant a été de 300 millions de dollars en 2009), que le parc automobile national tendait à la "diesilisation" avec un accroissement de 27 à 30% du nombre de véhicules Diesel d’une augmentation de la consommation et après avoir analysé la répartition par secteur d’activité et à partir de comparaisons internationales faisant ressortir durant cette période que le gasoil était à travers le monde à raison de 35 DA le litre, alors qu’en Algérie son prix était fixé à 13,70 DA, un prix qui vient loin derrière ceux pratiqués pour les autres carburants, en 2006 j’avais présenté personnellement un projet opérationnel reposant sur des comparaisons internationales réussies, à la demande du ministère Energie/Sonatrach en tant qu’expert international sur la stratégie à mettre en œuvre en matière de carburants et ce devant la commission économique de l’Assemblée populaire Nationale APN en présence de son président, des députés des différentes formations politiques.

Pour cette étude réalisée sous ma direction, qui a permis la parution d’un ouvrage collectif sous ma direction, j’avais été assisté du bureau d’étude international américain Ernest Young, de l’ensemble des cadres de Sonatrach et d’experts et professeurs d’Universitaires algériens. Ce dossier avait été transmis et étudié en conseil du gouvernement de l’époque et par les plus hautes autorités du pays.

Faiblesse de la politique énergétique et manque de visibilité

Hélas, nos recommandations n’ont pas été prises en compte et nos pronostics se sont avérées juste puisque via les traders 330.000 tonnes de gasoil seront importées en juillet et août 2011, l’Algérie important presque tout (75% des besoins des entreprises et des ménages) et exportant une seule ressource (98%) à l’état brut ou semi brut les hydrocarbures. Du fait du blocage systémique, cela montre une faiblesse évidente de la politique énergétique nationale, intimement liée au manque de visibilité et de cohérence de la réforme globale renvoyant à l’urgence d’une bonne gouvernance pour réaliserune véritable transition politique et économique au profit exclusif de l’Algérie.

J’avais mis en garde le gouvernement sur les risques d’une importation massive du gasoil. J’avais préconisé une réorientation de la politique en relation avec notamment le ministère des Finances, le ministère des Transports et d’autres secteurs consommateurs notamment l’agriculture, les boulangers à travers des taxations ciblés, la création d’une chambre de compensation au niveau de la chefferie du gouvernement, à travers des taxations ciblés et la création d’une chambre de compensation au niveau de la chefferie du gouvernement, les subventions devant être budgétarisées au niveau du gouvernement après l’aval de l’APN et du Sénat afin de permettre une comptabilité claire et donc une transparence des comptes d’exploitation des sociétés et proposé un nouveau modèle de consommation énergétique plus optimal.

Cette étude opérationnelle avait préconisée l’utilisation du Bupro qui ne nécessite pas de séparation du gaz naturel et donc pas de nouvelles unités d’unités de liquéfaction, à travers l′utilisation du GNC qui devait constituer un carburant principal dans notre paysage énergétique national à côté du GPLC. C’est que l’Algérie est un pays gazier et non pétrolier devant éviter l’épuisement de cette rente éphémère. La politique des prix doit être revue d’éviter le gaspillage intérieur et les fuites hors des frontières comme le démontre la forte consommation de gaz qui selon les prévisions du CREG au départ devait représenter 70% des exportations algériennes entre 2015/2020 avant d’être révisé à la baisse par l’abandon de bon nombre de projets restructurants à 50%. Ce qui laisse supposer que l’on a privilégié l’exportation du gaz brut au détriment de sa transformation au niveau du marché intérieur.

500 milliards de dollars de dépenses entre 2004 et 2013

Mais comme le note le FMI dans son rapport de juillet 2011 cela est une solution transitoire avec un rythme effrénée de la dépense publique (500 milliards de dollars entre 2004/2013), 70% allant aux infrastructures et très accessoirement au savoir et à l’entreprise, pourtant pilier du développement avec des impacts mitigés et des risques de tensions inflationnistes comprimés artificiellement par des subventions et des salaires sans contreparties productives.

En effet, à moins d’un miracle de découvertes rentables financièrement, pour 4500 milliards de mètres cubes gazeux de réserves (2,5% des réserves mondiales de gaz conventionnel contre 30% pour la Russie, 15% pour l’Iran) et au vu de la révolution du gaz non conventionnel notamment aux USA à travers le forage horizontal qui permet de diminuer les coûts, le prix de cession sur le marché libre fluctuant actuellement à 4/5 dollars le MBTU alors que pour l’Algérie, du fait des coûts élevés et la déperdition des cadres, Medgaz et Galsi nécessitent une cession minimum de 9/10 dollars et 14 dollars pour les GNL et tenant compte également des nouvelles mutations énergétiques mondiales, nous aurons une durée de vie ne dépassant pas 25 ans (contre 16 ans pour le pétrole), la durée de vie des réserves se calculant selon le couple dialectique coût intérieur/prix international.

Cette exploitation, comme d’ailleurs toute production de valeur ajoutée, est liée à un bon management stratégique et à la ressource humaine, comme en témoigne le poste services (assistance étrangère) qui est passé de 4 milliards de dollars en 2004 à plus de 11 milliards de dollars en 2010, Sonatrach ayant perdu entre 2004/2010 plusieurs milliers de ses meilleurs cadres et techniciens.

Abderrahmane Mebtoul

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Commentaires (6) | Réagir ?

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rabah Benali

Bonjour

Cette situation oh !!!!! combien sérieuse d’importer du gas oil et des produits pétroliers était très lisible depuis la fin des annés 70.

A L’époque l’Algérie avait une capacité de raffinage d’env 15 millions de tonnes/ an

(2 à Arzew – 2 à Alger – 2 à Hassi messaoud – 2 à In ammenass et 7 à Skikda) soit env 300 000 barils /jour sur une production d’env 50 millions de tonnes/ an équivalentes à env 1 million de baril / jour. Donc juste 1/3 de la production était raffiné en Algérie.

A cette époque aussi, et ce à décharge de la politique catastrophique de l’industrie industrialisante si chère à Boum boum et sa clique, il était projeté d’augmenter les capacités de production de la raffinerie d’Alger et celle de Hassi messaoud par ce qu’on appelle en termes pétrolier des revamping et surtout construire une raffinerie de 2, 5 millions de tonnes /an à Bejaia.

Debut 80, ce projet de Bejaia était arrivé à sa phase finale soit le montage. L’engineering était achevé, les équipements achetés. Donc environ 75 % de sa valeur était dèjà débourssée.

Cette usine aurait dynamisé considérablement toute la région, créé des centaines d’emplois disrects et des milliers indirects.

Elle aurait surtout donné plus d’autonomie et d’indépendance au pays en matière de produits pétroliers. Produits considérés comme sensibles et stratégiques autant que l’armement. Car que ferait un pays de ses avions et de ses chars les plus sofistiqués sans les carburants nécessaires pour le sfaire fonctionner ???

Malheureusement à l’époque, deux évenements majeurs sont venu contrarier ces plans.

D’une part les cours du brut commencaient a fléchirent considérablement donc les caisses du pays se vidaient vertigineusement. D’autre part, la mort subite de boumboum a fait que la nouvelle équipe de sorciers révolutionnaires ont sauté sur l’oportunité pour mettre a jour leur haine et leur peur à la fois du Kabyle et de sa région. Ils ont stoppé net la réalisation de ce projet. Projet qui coutera in fini plus que la totalité du montant prévu.

Aujourd’hui cette usine aurait certainement évité l’importaion de gas oil.

Je me rappelle qu’a l’époque, la sonatrach de part ses divisions opérationnelles était en mesure d’achever la réalisation de cette usine sans l’assistance d’aucune partie étrangère. Si ce n’est celles de quelques spécialistes d’équipements notamment tournants et l’instrumentation.

Elle disposait de moyens humains et matériels assez compétents et expérimentés capables même de réaliser seul et complètement ce genre d’installations.

Au lieu de tout celà, à l’époque nos apprentis sorciers de gouvernants fanfaronnaient d’avoir envoyé quelques techniciens qualifiés et expérimentés dans le domaine du raffinage en Mauritanie pour aider ces « frères » à demarrer une épave neuve de raffinerie que Bouboum avait financée à Oul Dada juste pour emmerder Hacene 2 du Maroc.

Financer une raffinerie a un pays comme la mauritanie dont le parc automobile y compris les chamaux et les chèvres ne dépassait guerre celui d’une entreprise moyenne Algérienne et qui disposait de 40 Km de routes asphaltée était une stupidité unique en son genre dans l’histoire de l’humanité.

Par ailleurs, ce qui est en 2011 en Algérie réalité stupide pour le gas oil aussi stupidité pour les autres produits pétrolier et gaziers. On importe bien prèsque la totalité du bitume, plus de 50 % des lubrifiants,, 100 «% des polymers plastiques etc…..

Mais celá est une autre histoire qu’on racontera un jour à nos enfants et petits enfants pour qu’ils comprennent pourquoi en 2011, il doivent faire le plein de leurs vehicules avec du gas oil venu d’ailleurs.

Quelle Honte !!!

Benali

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sadek Oumasseoud

Le jour ou il n y aura plus de petrole et de petrodollars, personne ne s'interessera à l'islam sauf peut etre quelques chefs de tribus qui regnent sur de pauvres malheureux.

C'est l'argent qui decide de tous et c'est lui qui finance l'islamisme.

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