Hosni Moubarak et ses proches dans la cage des accusés

En Egypte, le temps est suspendu au procès du siècle : celui de son ancien président. Hier, a eu lieu le procès de l'ancien président chassé du pouvoir le 11 février. à l'issue de quatre heures de débats, il a été reporté au 15 août. Mais au-delà de toutes les conjectures, le procès d'un président est une première dans le monde arabe.
Qui l’eût cru ? Un dirigeant arabe qui, hier, tutoyait les puissants du monde, est jugé en direct à la télévision par ses concitoyens. En effet le procès de Hosni Moubarak, retransmis en direct, donne à voir au monde entier un homme usé, cacochyme. Quel triste spectacle qu’offre cet homme allongé dans une cage qui, il y a quelques mois, tenait d’une main de fer l’immense pays égyptien ! Quelle fin pour un homme qui a régné sans partage pendant 29 ans sur l’Egypte ! On ne méditera jamais assez le procès qui a lieu aujourd’hui.
Le conseil militaire qui dirige actuellement la transition a par-là frappé fort. Car, rares ceux qui hier encore croyaient que le «pharaon» pouvait être jugé. Mieux encore (ou pire), en décidant de donner ainsi en spectacle le Conseil va sans doute retrouver aux yeux des Egyptiens la crédibilité dont il souffrait il y a quelques jours. Il a sacrifié un homme et son clan pour sauver le reste, tous les officiers, ministres, hauts responsables qui ont participé au règne absolutiste de Hosni Moubarak.
La scène de Moubarak et ses proches derrière les barreaux d’un tribunal cairote comme de vulgaires parias devrait donner à réfléchir aux dictateurs encore rivés au pouvoir. A Mouammar Kadhafi, à Bachar Sadate dont l’armée tire à l’arme lourde sur la population. Aucun dirigeant n’est à l’abri. Zine El Abidine Ben Ali a échappé à cette humiliation en se réfugiant en Arabie Saoudite. Mais il reste que ce procès aura un impact sur le monde arabe qui assiste pour la première fois à un tel procès.
Bien sûr, on trouvera toujours à dire que tous les personnes impliquées dans la répression, notamment les tortionnaires ne sont pas au box des accusés. Mais faire passer en jugement tout le système répressif mis en place depuis une trentaine d’années peut s’avérer difficile à mettre en place pour le moment quand on sait que la transition a quelque peine à se faire dans le calme. L’urgent est sans doute de remettre sur les rails de la démocratie l’Egypte. Elire une assemblée, un président mais surtout relancer une économie plongée dans le coma depuis plusieurs mois.
Yacine K.
Commentaires (8) | Réagir ?
Je rêve de voir tous les membres du régime algérien, et tous les autres régimes arabes y compris les monarchies traitresses dans des cages, comme celle de Moubarak pour être jugés.
Bonjour Mr Kamel Dior. Moubarek, afin de léguer le trône à son fils était prêt à sacrifier tout son peuple.