Libye : les rebelles intensifient leurs attaques avant le ramadan

Libye : les rebelles intensifient leurs attaques avant le ramadan

Sur le terrain, les rebelles ont indiqué tenter de pénétrer plus avant dans le site pétrolier stratégique de Brega après des combats meurtriers ces derniers jours autour de la ville, mais le régime a affirmé avoir repoussé leur offensive.

Les rebelles libyens ont intensifié mercredi leur offensive d'avant le ramadan, obligeant les troupes de Mouammar Kadhafi à battre en retraite dans l'est du pays, tout en préparant une attaque par le sud de Tripoli.

Entre-temps, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a estimé que le colonel Kadhafi pourrait rester en Libye s'il se mettait à l'écart de la vie politique, en faisant une condition préalable à un cessez-le-feu dans le conflit qui dure depuis plus de cinq mois sans solution en vue.

En visite à Moscou, son homologue libyen Abdelati Obeidi a rétorqué que "la question du départ de Kadhafi n'est pas sujet à discussion".

Pour sa part, Washington répète que ce sera "aux Libyens de décider" du sort de Mouammar Kadhafi lorsqu'il aura quitté le pouvoir.

Les insurgés ont affirmé mercredi qu'ils avaient chassé la majeure partie de l'armée loyaliste de Brega, tandis qu'ils encerclaient des soldats terrés au milieu des installations pétrolières dans le nord-ouest de ce port.

La progression des rebelles à Brega a été ralentie par la grande quantité de mines antipersonnel posées par les militaires fidèles au régime pendant leur retraite, et par les difficultés à attaquer les kadhafistes y étant retranchés, dont le nombre est évalué à 200 et qui se battent au milieu d'installations pétrolières vitales au plan économique.

La mort de 24 combattants mardi soir témoigne de ces difficultés. Il s'est agi de la journée la plus meurtrière pour les insurgés depuis le début de la bataille de Brega il y a presque une semaine.

Des sources militaires rebelles ont indiqué que des soldats du colonel Kadhafi tiraient des roquettes au-dessus de Brega, à partir de Bishr, vers des positions rebelles, tandis que la majeure partie des unités loyalistes s'étaient repliées à Ras Lanouf, ville située plus à l'ouest.

Une autre source militaire de la rébellion, citant des conversations radio interceptées, a affirmé que de nombreux militaires avaient été abandonnés sans véhicules et avaient été avertis qu'ils seraient abattus s'ils reculaient.

Dans le Golfe de Syrte, près de Misrata, enclave tenue par les insurgés dans l'Ouest, "au moins sept de nos combattants sont tombés en martyrs et 13 autres ont été blessés dans d'intenses combats avec les troupes loyalistes", ont indiqué les rebelles à l'AFP.

"Un avion a décollé de l'aéroport civil de Misrata à 14H00 (12H00 GMT), pour rejoindre Benghazi avec à son bord des blessés", a assuré la rébellion dans un communiqué, ajoutant qu'"il s'agit du premier vol depuis la libération de la ville".

"L'approvisionnement de Kadhafi est interrompu"

Dans l'Ouest, les loyalistes continuent de bombarder les positions rebelles autour de Zliten, afin d'empêcher les insurgés d'avancer vers le centre de cette agglomération, a indiqué la rébellion.

Les insurgés ont indiqué qu'ils attendaient le feu vert pour déclencher une offensive à partir du Djebel Nefoussa, au sud-ouest de Tripoli.

"Désormais, nous nous concentrons sur le Djebel Nefoussa, c'est la région (libérée) la plus proche de Tripoli", a déclaré à l'AFP le général Omar El-Hariri, chargé de la coordination entre le Conseil national de transition (CNT), dont le siège est à Benghazi, et "l'armée" des rebelles.

Au sud-ouest de Tripoli, la rébellion se prépare pour la prochaine bataille, a assuré un commandant dans le hameau de Goualich. "On espère qu'elle aura lieu avant le ramadan" en août, a-t-il dit, sans exclure qu'elle puisse avoir lieu pendant le mois de jeûne musulman sacré.

La prochaine cible des rebelles est Al-Assabaa, à 80 kilomètres au sud de la capitale, dernier obstacle entre les rebelles et la ville de garnison de Gharyan.

Pour avancer vers Tripoli, "nous préférons passer par Al-Assabaa", plutôt que par Al-Ghanam, a indiqué à l'AFP le colonel Mohamed Ahmed, chef du conseil militaire de Zenten.

"Nous n'avons pas encore attaqué Al-Assabaa parce qu'il y a encore trop de civils, mais, quand nous attaquerons, les civils devront être prêts à nous aider", a-t-il expliqué, estimant que "l'Otan n'avait pas encore détruit assez de blindés".

"Si nous contrôlons Brega et si les forces de Kadhafi s'enfuient, (...) nous contacterons les rebelles de Misrata et avancerons ensemble", a ajouté le colonel.

Côté diplomatie, plusieurs chefs militaires rebelles de Misrata ont réclamé mercredi au président français Nicolas Sarkozy davantage d'aide de la France pour conquérir la capitale, affirmant être en mesure de faire tomber le bastion de Mouammar Kadhafi.

Optimiste, Washington a affirmé que le dirigeant libyen contrôlait "de moins en moins de territoire" et que l'opposition était "à l'offensive dans de nombreux endroits du pays".

De son côté, Mouammar Kadhafi a assuré qu'il ne céderait pas. "Nous marcherons sur ces villes (Benghazi et Misrata) contrôlées par les traîtres et les mercenaires de l'Otan pour les reprendre", a-t-il dit dans un nouvel enregistrement sonore.

AFP

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