Libye: les rebelles revendiquent la prise de Brega, contacts diplomatiques pour le départ de Kadhafi

Libye: les rebelles revendiquent la prise de Brega, contacts diplomatiques pour le départ de Kadhafi

L'Otan de son côté a annoncé mardi avoir procédé la veille à 129 sorties, au cours desquelles une dizaine de véhicules armés ont été atteints autour de Brega. Dans les environs de Tripoli, une pièce d'artillerie, un radar et un lance-missiles ont été touchés, de même que six pièces d'artillerie près de Misrata, enclave rebelle dans l'Est.

Le "compte à rebours" a commencé pour un départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a estimé mardi le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, pendant que, sur le terrain, les rebelles poursuivaient leurs mouvements tactiques en direction de Tripoli.

Les rebelles avaient affirmé lundi s'être emparés du port pétrolier de Brega, dans l'Est libyen, après plusieurs jours de combats, ce qu'a démenti peu après le régime.

"Le gros des forces de Kadhafi s'est retiré à Ras Lanouf", à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Brega, a déclaré Shamseddine Abdelmolah, un porte-parole des rebelles, précisant qu'il restait 150 à 200 loyalistes bloqués sur le site pétrolier.

"Brega est complètement sous le contrôle de nos forces, aidées par les tribus et les volontaires, et tout ce qui a été annoncé par le soi-disant Conseil national de transition (organe des rebelles) relève du mensonge et de la désinformation", a rétorqué lundi soir le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim.

Selon lui, les rebelles ont "tenté de reprendre la ville, mais ont été repoussés".

L'AFP n'était pas en mesure mardi matin de vérifier les affirmations des deux camps sur ce point.

La conquête de Brega, à 800 km à l'est de Tripoli et à 240 km au sud-ouest de Benghazi, fief des rebelles, dans l'Est, représenterait une victoire majeure pour les insurgés et leur permettrait de se saisir d'infrastructures, notamment pétrolières, vitales pour l'avenir économique du pays.

Le ministre français de la Défense, dont le pays est l'un des piliers de la coalition engagée aux côtés des insurgés, a fait preuve mardi d'optimisme.

"Je pense profondément que le compte à rebours est engagé et que, dans ce type d'opération, les choses peuvent aller plus vite qu'on ne le pense", a dit M. Longuet dans un entretien télévisé.

"Mais je suis d'une prudence de Sioux parce que (Mouammar) Kadhafi n'est pas rationnel et qu'il peut opter pour la stratégie du bunker en prenant en otage la population civile de Tripoli".

"Cela bouge sur le terrain"

"Des femmes et des hommes qui n'ont jamais été des combattants ont décidé de s'organiser pour ne plus supporter l'autorité militaire et dictatoriale de Kadhafi et cela bouge sur le terrain après c'est vrai des semaines où des gens se sont préparés à ce qui n'était pas leur métier il y a quelques mois encore", a-t-il souligné.

La situation sur le terrain semblait relativement calme, tant sur les fronts de l'Est et de l'Ouest que dans la capitale Tripoli, ont rapporté mardi matin les correspondants de l'AFP. Dans l'Ouest, les rebelles s'efforcent depuis plusieurs jours de sécuriser les gains territoriaux des jours précédents et de dégager la voie vers la capitale.

A Goualich (ouest), une délégation de responsables de Benghazi a été autorisée mardi par l'Otan à venir en avion malgré l'interdiction de survol en vigueur, a dit le colonel Juma Brahim, responsable du conseil militaire de Zenten. Il a refusé de dire qui étaient ces personnes.

Ces dérogations de l'Otan "ne concernent pas les civils, c'est seulement pour quelques personnes importantes", a-t-il expliqué.

Les forces insurgées se préparent pour la prochaine bataille, a indiqué de son côté le commandant Mokhtar Lakhdar, également à Goualich.

"Nous nous préparons pour la bataille; on espère (qu'elle aura lieu) avant le ramadan (en août, ndlr), si Dieu le veut", a-t-il dit, sans exclure toutefois qu'elle puisse avoir lieu pendant le jeûne.

"Nous attendons l'ordre de Benghazi (quartier général de la rébellion, ndlr). Pour le moment, dans toutes les villes que nous avons prises, nous restons pour organiser nos forces, nous prenons du temps pour terminer ça. Nous attendons la permission et le plan (de bataille) de Benghazi", a poursuivi ce responsable.

L'Otan de son côté a annoncé mardi avoir procédé la veille à 129 sorties, au cours desquelles une dizaine de véhicules armés ont été atteints autour de Brega. Dans les environs de Tripoli, une pièce d'artillerie, un radar et un lance-missiles ont été touchés, de même que six pièces d'artillerie près de Misrata, enclave rebelle dans l'Est.

Parallèlement, les contacts diplomatiques destinés à dénouer le conflit libyen se multiplient dans plusieurs directions.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov recevra mercredi son homologue libyen Abdelati Obeidi à Moscou, et tous deux évoqueront notamment le rôle de médiation de l'Union Africaine dans le conflit, a rapporté l'agence officielle russe Itar-Tass.

Par ailleurs, de hauts responsables de la diplomatie américaine ont récemment rencontré des représentants du régime de Mouammar Kadhafi, hors de Libye, pour exhorter le dirigeant libyen à céder le pouvoir, a indiqué lundi une responsable américaine ayant requis l'anonymat.

Les discussions ont été confirmées par un porte-parole à Tripoli, selon qui il s'agissait d'"une première étape du dialogue" avec les Américains. Ces derniers ont au contraire déclaré qu'aucune nouvelle rencontre n'était prévue, puisque "le message a été adressé".

AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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abdelaziz kalédo

Avec 129 sorties de l'OTAN, il est indéniable que Brega soit prise par... l'OTAN suivi par l'armée supplétive de Mr Longuet, l'un des piliers de la coalition engagée à reconoliser la Lybie, aux côtés de la horde de collabos.