Blocages en série à l'assemblée nationale

Blocages en série à l'assemblée nationale

Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le député de Bouira, Ali Brahimi pointe les dérives autoritaires des différents segments de l’assemblée nationale. "La session de printemps de l’APN s’achève sur le même ostracisme développé tout au long de cette législature contre l’opposition. Retranché derrière une «majorité factice» produit de pratiques autoritaires et frauduleuses, le pouvoir bloque systématiquement toute velléité d’initiative institutionnelle autonome, en violation flagrante des lois".

Le député de Bouira précise que quatre initiatives parlementaires réunissant de 22 à 29 députés signataires que le président, le Bureau de l’APN et l’Exécutif « ignorent superbement en toute illégalité ». Manifestement la pratique parlementaire est à sens unique. Autrement dit dans le sens du pouvoir et ses clientèles. « Deux de nos propositions de lois déposées respectivement les 14 mars et 19 avril 2011 pour un amendement de l’article 87 bis du code pénal et l’enseignement obligatoire de tamazight, ont été transmises par le Bureau de l’APN au gouvernement qui ne veut pas communiquer sa position officielle ». Seulement le président de l’APN n’en fait qu’à sa tête, en multipliant les blocages. Ainsi, il « n’a pas cru devoir déférer ces deux propositions de loi devant les commissions permanentes concernées malgré l’écoulement du délai de 2 mois », précise Brahimi. Une troisième proposition de loi pour favoriser l’accès des institutions électives aux femmes, jeunes et candidatures indépendantes, déposée le 21 mars est, « depuis, empêchée par le président de l’APN ». Par ailleurs, Ali Brahimi attend depuis 2008 une réponse sur sa question concernant un service national réduit à 6 mois.

Commission d’enquête passée à la trappe

Selon le député Brahimi, la résolution signée de 27 députés demandant, une commission d’enquête parlementaire sur l’exercice des droits civils et libertés publiques en Algérie, a elle aussi subi la loi des sicaires de l’APN puisqu’elle «est arbitrairement soustraite à l’examen du Bureau de l’Assemblée ». Aucune réponse n’est donnée au groupe de députés signataire de la résolution. C’est dire le mépris avec lequel traite le gouvernement et ses sous-traitant à l’assemblée les parlementaires.

La culture du deux poids deux mesure ne rébute aucunement la majorité au pouvoir. A preuve ? «Une autre demande d’enquête émanant des partis du pouvoir a été acceptée en une semaine à la même période. Elle visait, il est vrai, quatre mois après la révolte populaire tragique de janvier dernier, à convaincre les opinions nationale et internationale que les Algériens n’ont pas de problèmes autres que ceux de… la cherté et de la pénurie de l’huile et du sucre », écrit le député de Bouira.

Pratique paradoxale s’il en est, «toutes ces obstructions, observe Ali Brahimi, au fonctionnement normal de l’instance parlementaire surviennent au moment où les tenants du régime promettent, sous la pression nationale, régionale et internationale, de réhabiliter le Parlement … après… la prochaine révision de la Constitution.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Sid Ali Brahimi

les Algériens n’ont pas de problèmes autres que ceux de… la cherté et de la pénurie de l’huile et du sucre. Cet extrait du texte de l'honorable Monsieur BRAHIMI, illustre on ne peut plus clairement le mépris ou, l'absence de connaissance du gouvernement algériens des multi-crises que traverse notre nation, qui se demande encore si leur nation a un Etat. Le premier ministre dans son extrême arrogance dépeint la crise algérienne comme un simple malaise social, pis encore, une affaire de ventre. De tout les stratagèmes dont use le Pouvoir pour calmer les crises combien nombreuses, en allant de l'écolier aux scandales des autoroutes et des faramineuses dépenses du métro d'alger, il y aura certainement une fin. Autant accepter maintenant ses échecs, puisque l'histoire rattrape tout. Et tout à son prix !

En attendant, ça pourrit partout !

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walid loulou

La démission est une autre façon de se faire entendre. Mais l'appât du gain apparemment bride beaucoup de gens. On est en Algérie, rien n'étonne.