Un fils de Khadafi affirme que Tripoli négocie avec Paris

Un fils de Khadafi affirme que Tripoli négocie avec Paris

Saif al Islam assure ne pas traiter directement avec les rebelles mais avec le gouvernement français.

Le gouvernement libyen de Mouammar Kadhafi mène des négociations avec le gouvernement français, déclare Saif al Islam, un fils du colonel dans un entretien accordé à la presse algérienne, à paraître lundi. "La vérité est que nous négocions avec la France et non avec les rebelles", affirme Saif al Islam dans le journal El Khabar, lors d'une interview réalisée à Tripoli. "Notre émissaire auprès de (Nicolas) Sarkozy a indiqué que le président français a été très clair et lui a dit, "nous avons créé le conseil (des rebelles) et sans notre soutien, notre argent et nos armes, le conseil n'aurait jamais existé'", ajoute al Islam. "La France a dit: 'lorsque nous serons parvenus à un accord avec vous (Tripoli), nous obligerons le conseil à cesser le feu'", a dit encore al Islam.

Ces déclarations interviennent quelques heures après que le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a conditionné la fin de l'intervention alliée sous l'égide de l'Otan à la mise en place d'un dialogue entre le gouvernement libyen et les rebelles représentés par le Conseil national de transition (CNT) installé à Benghazi. Paris, qui a été en pointe sur l'intervention militaire en Libye, semble avoir fait évoluer sa position sur le conflit, signe d'une impatience croissante à l'égard des maigres progrès enregistrés sur le terrain.

Au terme de quatre mois de frappes en Libye en vertu d'une résolution de l'Onu visant à protéger les civils, l'heure d'un règlement politique est venue, a estimé le ministre français de la Défense. "Nous avons arrêté la main qui avait frappé et nous leur demandons de parler entre eux", a-t-il déclaré sur BFM-TV. "Il va falloir se mettre maintenant autour d'une table." "On s'arrête de bombarder dès que les Libyens parlent entre eux et que les militaires de tous bords rentrent dans leur caserne, et ils peuvent parler entre eux puisqu'on apporte la démonstration qu'il n'y pas de solution de force". "Même si Kadhafi n'est pas parti ?", lui a demandé un journaliste. "Il sera dans une autre pièce de son palais avec un autre titre", a répondu Gérard Longuet.

Engager une feuille de route

Interrogé sur France Info, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a expliqué que le processus devait commencer par un "cessez-le-feu qui en soit véritablement un, sous contrôle des Nations unies"."Il faut ensuite engager un processus de négociations inclusif : le Conseil national de transition mais aussi les acteurs libyens, et en particulier ceux qui à Tripoli ont compris que Kadhafi n'avait pas d'avenir, et puis engager la feuille de route d'un processus démocratique", a-t-il ajouté. Pour le chef de la diplomatie française, "la difficulté aujourd'hui est de savoir comment provoquer la mise à l'écart de Kadhafi de toute responsabilité politique et militaire".

Le département d'Etat américain n'a pas tardé à réagir à cette prise de position française, affirmant dans un commniqué qu'il n'était pas question d'envisager un compromis. "Ce sont les Libyens qui décideront eux-mêmes la manière dont la transition doit s'accomplir, mais nous restons fermes dans notre conviction que Kadhafi ne peut pas rester au pouvoir", affirme le département d'Etat. Le communiqué ajoute que les Etats-Unis entendent poursuivre leurs efforts, dans le cadre de l'Otan, pour protéger les civils contre les attaques. La diplomatie américaine estime que l'Alliance participe à faire peser une pression décisive sur le colonel Kadhafi.

REUTERS

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (0) | Réagir ?