Yémen: Saleh revient au plan du Golfe, l'opposition maintient la pression

Yémen: Saleh revient au plan du Golfe, l'opposition maintient la pression

A Sanaa, le Forum commun, qui réunit l'opposition parlementaire, a appelé dans un communiqué à "accroître la révolte pacifique pour chasser ce qu'il reste de ce gang (...) et mettre fin à sa prise en otage d'un pouvoir qui n'appartient qu'au peuple".

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, hospitalisé à Ryad, a déclaré dimanche que le plan de transfert du pouvoir présenté par les pays du Golfe offrait "une issue" à la crise de son pays, où l'opposition a appelé à de nouvelles manifestations contre son régime.

Dans le même temps, M. Saleh a reçu John Brennan, conseiller du président américain Barack Obama pour l'antiterrorisme, qui lui a demandé de signer le plan défendu par le Conseil de coopération du Golfe (CCG), selon la Maison Blanche.

"L'initiative du Golfe (...) représente une issue pour sortir de la crise actuelle", a reconnu M. Saleh, qui avait toujours refusé de signer ce plan accepté par l'opposition parlementaire, selon le site internet du ministère yéménite de la Défense.

M. Saleh a aussi renouvelé son appel à "un dialogue national qui intègre toutes les forces politiques afin de (...) préserver l'unité, la sécurité et la stabilité du Yémen", selon le ministère.

Le plan de sortie de crise élaboré par le CCG prévoit que M. Saleh, au pouvoir depuis 1978 et vivement contesté dans la rue depuis janvier, démissionne un mois après sa signature en échange d'une immunité pour lui-même et pour ses proches.

Dimanche, la télévision yéménite a diffusé des images montrant la visite de M. Brennan auprès du président yéménite, soigné à Ryad après avoir été grièvement brûlé par une explosion dans son palais présidentiel début juin.

Sur ces images, M. Saleh, 69 ans, semblait en bien meilleure forme que lors d'un discours diffusé jeudi, où il était apparu assis, raide et couvert de bandages. Vêtu cette fois d'un costume, de gants et de pantoufles, il a bougé les pieds et les mains, même si les brûlures étaient toujours visibles sur son visage.

"Pendant la rencontre, M. Brennan a appelé M. Saleh à tenir rapidement sa promesse de signer l'accord élaboré par le CCG pour une transition politique pacifique et constitutionnelle au Yémen", a annoncé peu après un communiqué de la Maison blanche à Washington.

"Les Etats-Unis pensent qu'une transition au Yémen doit s'amorcer immédiatement de façon à ce que les Yéménites puissent concrétiser leurs espoirs", a ajouté la présidence américaine.

A Sanaa, le Forum commun, qui réunit l'opposition parlementaire, a appelé dans un communiqué à "accroître la révolte pacifique pour chasser ce qu'il reste de ce gang (...) et mettre fin à sa prise en otage d'un pouvoir qui n'appartient qu'au peuple".

L'opposition, qui réclame depuis le départ du président pour Ryad la mise en place d'un conseil intérimaire pour empêcher son retour, a aussi souhaité que le régime soit traduit en justice et "puni pour les crimes qu'il a commis contre notre peuple et qui n'ont toujours pas cessé".

Cette déclaration est intervenue alors que la Garde républicaine, dirigée par un fils du président Saleh, Ahmed, a bombardé un quartier de la ville de Taëz, un bastion de l'opposition, faisant deux morts et 10 blessés parmi les civils, selon des habitants.

Dans la ville portuaire de Hudaydah, partisans et opposants du président Saleh se sont affrontés dimanche avant que la police n'intervienne pour disperser les combattants à l'aide de gaz lacrymogènes, selon des témoins. Des sources médicales ont fait état de 10 blessés.

La révolte populaire lancée en janvier contre M. Saleh avait dégénéré en mai en affrontements armés sanglants à Sanaa entre les forces fidèles au président et celles d'un puissant chef tribal, tandis que dans le Sud, de violents combats opposent l'armée à Al-Qaïda.

AFP

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