Etre fidèle au serment des martyrs, c’est consacrer la rupture totale avec le système !

Le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) nous a fait parvenir la déclaration suivante :
Le 5 juillet 1962, l’Algérie marque son entrée dans le concert des nations après avoir payé un lourd tribut à la guerre d’indépendance. Enfin libre, grâce au sacrifice de centaines de milliers de femmes et d’hommes et à un combat historique qui a forcé le respect et l’admiration au plan international, l’Algérie croyait s’être affranchie du colonialisme français pour entrer de plain-pied dans la modernité.
Près d’un demi-siècle plus tard, les droits élémentaires des citoyennes et des citoyens sont toujours bafoués et les libertés fondamentales piétinées par un système qui règne sans partage, inhibe la volonté populaire et condamne le pays à la régression. Comme dans le monde arabe, depuis janvier 2011 la société algérienne est dans un état de grande effervescence et s’organise dans de nouveaux cadres de concertation et de combat. Le rapprochement de certaines forces démocratiques culmine par la création de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) sur la base d’une plate-forme de progrès et de rupture avec le système. L’institutionnalisation du rituel des marches du samedi envoie un signal fort à la société mais le pouvoir continue de brandir la matraque et la ruse.
Il « lève » l’état d’urgence pour ne pas s’aliéner le soutien de l’opinion internationale mais déploie au plan intérieur un dispositif policier sans précédent. Il quadrille méthodiquement la moindre rue pour bloquer toute velléité de mécontentement. Mais le recours à la force et aux menaces ne paye pas. L’armada mise en œuvre est incapable de contenir un mouvement social galvanisé par la montée des luttes populaires dans le monde arabe et encouragé par la convergence des courants démocratiques de la société civile. (…)
Face à l’ampleur exceptionnelle du mouvement de masse le pouvoir est acculé à la négociation. Il réajuste par opportunisme le niveau des salaires et satisfait dans la précipitation et la démagogie les revendications de différentes corporations. Son objectif principal est de casser la protesta, et en empêcher l’enracinement dans la durée et surtout de tout faire pour qu’elle ne fusionne par ses différentes composantes en un vaste mouvement politique unifié.
L’instrumentalisation de la rente est dictée essentiellement par des considérations tactiques visant à corrompre le citoyen pour acheter son silence et garantir la survie du système. De tels procédés peuvent momentanément « réussir » et éteindre un temps les feux de la colère mais ils ne conduisent pas à la stabilité sociale et l’essor économique. En faisant du Trésor Public une baguette magique, le pouvoir aggrave au contraire l’inflation, écorche à vif les couches sociales les plus vulnérables et hypothèque dangereusement l’avenir du pays.
Pour donner l’illusion du « dialogue » et faire croire à de prétendues prédispositions à engager des réformes, on assiste à de nouvelles gesticulations du pouvoir. La commission de Bensalah s’agite dans la consultation de la classe politique et le CNES actionne les associations aux ordres pour convoquer des « assises » préfabriquées de la société civile.
Au lendemain des manifestations, le PLD s’était adressé à la société en avançant une alternative de sortie de crise déclinée en dix propositions. Son but essentiel est d’ouvrir la voie pacifique d’une transition démocratique en rupture avec le système et l’islamisme politique et de jeter les bases d’un Etat laïque ouvert aux valeurs universelles et fondé sur la justice sociale. (…)
La solution n’est pas dans l’immobilisme et le statu quo. Plus que jamais, il s’agit de fédérer dans la concertation et l’action toutes les forces républicaines et démocratiques et ce, dans le cadre d’un rassemblement le plus large possible comme l’appelle de ses vœux la société. Notre Histoire est riche d’enseignement. Par elle, nous savons que les libertés s’arrachent mais ne se donnent pas et que l’adhésion populaire se concrétise quand fusionnent union, radicalité et clarté des objectifs. L’heure n’est pas aux atermoiements et aux calculs partisans. Tous nos efforts doivent tendre à unir pour désamorcer le doute et créer de nouvelles synergies en s’appuyant sur la montée du mouvement de masse. L’Algérie à construire ne peut pas être celle du chômage de masse, de la corruption systémique, de la misère grandissante, ni celle d'un Etat miné par le clientélisme et l'affairisme.
L’Algérie ne peut plus s’accommoder de postures à géométrie variable. Il est difficile de prôner aujourd’hui le départ du système puis de s’engager le lendemain dans les choix politiques de l’ennemi d’hier. Continuer de siéger sur les strapontins de l’APN, du conseil de la Nation, des APW ou bien des APC ; revient à perpétuer le système. Celui-ci n’a pas vocation à se réformer de l’intérieur. Il est à combattre de l’extérieur en travaillant à la construction du front des forces démocratiques, condition indispensable à son isolement. Le succès est dans l’unité réelle de toutes les forces vives du pays, loin de toute connivence ou privilège, pour éradiquer le système politique algérien, en finir avec l’islamisme politique, faire entendre enfin la voix d’un pays étouffé depuis sa naissance et se diriger vers un Etat républicain, laïque, démocratique et social.
Alger le 4 juillet 2011,
Le Bureau national du PLD
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MERCI
A Sonatrach en 2011 cette compagnie continue à donner 104 dinars pour prime de transport aux travailleurs habitant moins de 50 km. C'est la honte, cherouati est en train de faire revenir la gestion aux années 60. Les faisants de fonction occupent des postes dépuis des années sans qu'ils puissent être payés en conséquences. Les partenaires se plaignent.