Que sont devenues les archives du FLN/ALN ?

La problématique des archives algériennes détenues en France était revenue il y a semaines par la bouche de Mohamed Harbi. L’historien savait de quoi il parlait, quand il évoque la pertinence de ces documents au cours d’un entretien au quotidien El Watan. Que cela soit ceux saisis par l’armée française au cours d’opérations militaires ou alors les rapports rédigés suite à des interrogatoires ou bien les enquêtes menées par l’armée ou les services psychologique de l’armée française pendant la guerre de libération.
Certaines des archives ont été exploitées, donc consultables depuis pas mal d’années, auprès du service historique de l’armée à Vincennes (Paris) ou alors dans les archives détenues à Aix-en-Provence (sud de la France). D’autres le seront l’année prochaine, après 50 ans d’indépendance. Mais il y en aura, certainement, que les historiens ne pourront pas de sitôt éplucher, lire et décortiquer. Eu égard à leur sensibilité et à ce qu’elles recèlent comme secrets.
Mais …
Mais ce qu’on a tendance à oublier dans cette affaire récurrente des archives et qui passionne beaucoup d’Algériens, ce sont plutôt toutes ces tonnes de documents qui sont restés au sein des structures de l’ALN. Ceux des six wilayas, du GPRA, des différents ministères, comme la Défense, les finances, la diplomatie, etc. Eh oui ! l’ALN écrivait beaucoup contrairement à ce qu’on pourrait penser. Elle était procédurière. Chaque qasma, secteur, région, zone et wilaya couchait sur du papier les moindres faits et gestes de la lutte. L’un des plus précieux de ces structures est sans doute le livret journalier qui retrace au quotidien la marche d’une unité donnée de moudjahidine. A les consulter, on retrouvera tout sur les hommes, les villages et l’organisation en général. De vraies mines d’informations.
L’armée de l’extérieur avait également ses archives. Que sont devenus tous ces documents ? Sont-ils accessibles pour les chercheurs ? Quelles sont les conditions de leur archivage ? Ces questions méritent d’être posées car ces documents constituent un trésor inestimable pour notre pays et les générations futures. Ils sont fondateurs de la lutte d’un peuple pour son indépendance.
A notre connaissance, rares ceux qui ont eu accès à ces archives. Seule Madame veuve Anissa Boumediene avait eu accès à ces archives pour dresser un portrait panégyrique de son époux, le colonel Boumediene, dans la presse nationale dans les années 1990.
De fil en aiguille, cela me replonge dans les années 2000 quand je faisais quelques recherches sur les premières années de l’indépendance. Je suis allé aux archives nationales avec l’espoir de consulter la presse internationale. Quelle fut ma surprise de découvrir que toutes les pages qui parlaient de l’Algérie de l’époque ont été déchirées. Depuis, je ne sais qu’en est-il ? Mais quand j’observe le véto que le ministère des moudjahidine met sur les films qui traitent de la guerre de libération, il y a lieu de s’inquiéter sérieusement sur ces mémoires de la lutte du peuple algérien.
Par ailleurs, j’ai appris de Yaha Abdelhafidh, officier de l’ALN dans la wilaya III et ancien responsable du FFS que la première chose que les unités de l’ANP avaient faite quand elles sont arrivées en Kabylie début octobre 1963, lors des affrontements avec le FFS, c’était de récupérer les archives de la wilaya kabyle et de les embarquer dans des camions pour le ministère de la Défense. Depuis, aucune nouvelle.
Ce sont en fait tous ces faits qui nous poussent à nous interroger sur les archives de l’ALN restées entre les mains des Algériens.
K. Y.
Commentaires (12) | Réagir ?
@ Mass petit Omar : tout le plaisir est pour moi, de m’avoir adressé votre question. Je vais essayer de vous répondre du point de vue technique,
Je ne suis pas a la hauteur de juger le côté psychologique et subversif de la guerre d’Algérie, je laisse le soin aux acteurs de la guerre d’Algérie que d’ailleurs doivent mettre sur papier tous ce qu’ils ont vécu durant.
Effectivement d’après une note du général Foret du 21 Avril 1977 N 0002855/DEF/8H/C émanant du ministre de la défense – service historique Français, effectif supplétifs (harkis, moghaznis) incorporés en Algérie environ 200 000. Supplétifs emprisonnés par le FLN, 2500, supplétifs disparus ou exécutés par le FLN environ 150 000.
Vous pouvez télécharger la note sr le site rubrique Bilans http://guerredalgerie. fr/.
Un peu de mathématiques, si on fait une soustraction, on trouve qu’a la fin il restait a peu prés 50 000 Harkis, Moghaznis ; si on exlue les harkis rentrés en France en 1962 estimés à peu prés à 20 000 donc l’équation finale nous donne à quelques 30 000 Harkis Moghaznis restés à l’intérieur du pays.
Si vous ajoutez les 7 + 13 bataillons de l’armée des Frontières (7 Maroc, 13 Tunisie d’après Maurice Faivre, les Archives de la guerre d’Algérie) effectif d’à peu prés 25 000 hommes mélanges marocains, algériens, tunisiens même des agents étrangers.
Je me pose une question sur les 150 000 tués par le FLN, est-ce que la France n’a pas intérêt à sortir son jeu favori la subversion ; les tuer sur papier pour les incorporer dans l’armée des frontières.
Donc, les archives françaises ne peuvent vous donner ce genre d’informations sauf les archives du FLN sur le nombre de harkis exécutés par le FLN. Ou faire carrément un travail titanesque de recoupement avec les anciens maquisards sur le nombre de harkis exécutés par le FLN en 62.
Mais est-ce qu'ils ont rejoint l'ANP après 1962?
Attention, je vous livre un petit témoignage d’un ancien harki que j’ai lu sur un site concernant les exécutions des harkis. Les acteurs des tueries sur les harkis n’étaient autres que des officiers de l’ALN, beaucoup d’entre eux ont peur d’être démasqués par les harkis justement, ces deniers connaissaient tous les collaborateurs de l’armée Française, c’est pour cela la meilleure façon d’avoir son grade d’ancien maquisards, effectivement c’était d’éliminer les témoins. Voici une anecdote, C’est vraiment compliquer Mass Petit Omar.
Certainement beaucoup d’entre eux, étaient des collaborateurs de l’armée Française, comme les hommes du Général SHCMITT (voir Ighilahrez) comme Hani Ahmed avec le général Leger (affaire la Bleuite), difficile de voir clair. Les seules archives qui peuvent éclairés sont ceux du SDECE, DST ; même pas l’armée Française à part quelques généraux qui ont leurs archives personnelles ne peut statuer sur les officiers de l’ALN de l’époque. Les Harkis est facile puisque ils étaient répertoriés dans les listings de l’armée Françaises.
Pour votre question concernant l’origine de l’aristocratie, marocaine et Tunisienne?
Il ya avait avant 62, certaines familles musulmanes aisées comme les Benchicou que je me permets de citer, qui sont pas de mèche avec la France surtout dans l’Algérois, mais les familles de certains Kaids sont versés dans gain facile par toutes évidement, les nouveaux riches sont venus d’horizons différents.
Certes les premiers se sont sucrés avec les bijoux de nos mères et grands-mères. Les cotisations détournées par certains, pas beaucoup de cas durant la guerre.
En 63, après la signature par Bouteflika des accords avec la France sur le Pétrole et les pipelines qui sont restés propriétés de la France, L’aristocratie est née avec la corruption pétrolière. Sinon l’aristocratie en Algérie n’est pas trop répondue sauf dans le milieu religieux avant 62 (cotisations des fidèles).
Pour l’origine, je pense qu’il y a un peu de tout le monde, Marocains, Algériens, Tunisiens même certaines familles de l’Egypte, Syrie, Irak se sont sucrés sur le dos des Algériens qui n’arrêtent pas de s’appauvrir.
Amicalement Dahmane.
A Dahmane Amzigh:
Bon retour à vous, Dahmane, encyclopédie lumineuse. Dahmane. Vous parlez de 200 000 goumiers, Moghaznis. Mais est-ce qu'ils ont rejoint l'ANP après 1962?.
Mon message à la suite de l'article de A. K. ''49 ans après... ''est le suivant'':
-A Y. K
votre phrase: ''l’EMG recrutait sans discernement parmi les réfugiés et même les tribus des frontières. ' '1) - Réfugiés: Entre 1954 et 1962, les frontières entre l'Algérie et le Maroc ainsi qu'entre l'Algérie et la Tunisie était fermées par des barbelés électriques et des mines enfouies dans le sol rendant de ce fait toute migration massive d'Algériens vers ces deux pays, impossible. Le peu d'Algériens qui se sont installés le long des frontières étaient des membres de l'ALN extérieur chargés de réceptionner les armes et de les faire rentrer en Algérie. Donc, parler de réfugiés algériens dans ces deux pays ne relève-t-il pas du mythe?
2) _Tribus des frontières : tribus tunisiennes et tribus marocaines. Ce point est abordé dans le site:aristote-algéria. com dans l'article ''Marocains et Tunisiens dans l'Armée des frontières' (texte 31) 'dont le nombre selon Benyoucef Benkhedda dans son livre ''la crise de 1962'' est de 36 000 soldats. De fait, après 49 ans d'indépendance ''sommes-nous gouvernés par des Algériens? (question posée par Saad Lounès (voir site : Saad Lounès et le Matindz) ou bien comme l'insinue aristote-algeria par des Marocains et des Tunisiens ?Après son installation, le pouvoir de Boumeddienne s'est renforcé en recrutant certains anciens vrais moudjahidines et peut-être d'anciens harkis. Mais ces dernières catégories étaient soumises à l'Armée des frontières, commandée par Boumedienne, donc sans aucun pouvoir. Le pouvoir était entre les mains de l'Armée des frontières qui allaient constituer, sous Boumedienne, la nomemklatura et ensuite, sous Chadli et Bouteflika l'aristocratie. Vous, Dahmane pensez-vous que cette aristocratie est d'origine marocaine et Tinisienne, comme le mentionne aristote-algeria. com? merci