Assassinat de Boudiaf : une commémoration à la hussarde !

Assassinat de Boudiaf : une commémoration à la hussarde !

Le 29 juin était assassiné Mohamed Boudiaf à Annaba par un Boumaârafi Lembarek, des hommes censés le protéger. Avant-hier, a eu lieu une commémoration de son assassinat à Annaba, en l'absence des autorités.

Mercredi, il était preque midi, le soleil était haut. Une poignée hommes au souvenir immense se sont retrouvés pour se recueillir sur le lieu même où, il y a 19 années, avait été assassiné Mohamed Boudiaf, président du Haut comité de l'Etat. Homme des moments difficiles, révolutionnaire de Novembre, Boudiaf a répondu présent pour apporter son engagement à sauver le pays, alors que certains hommes, sollicités se sont dérobés devant la titanesque tâche.

Mohamed Boudiaf avait été appelé, clandestinement, par Ali Haroun, un de ses compagnons de lutte pour sauver l’Algérie. Il était venu avec l’espoir de donner au peuple algérien une réponse définitive à sa célèbre interrogation «Où va l’Algérie ?» En répondant à l’appel de son pays, l’espoir de tout un peuple renaissait. Ses discours, ses déclarations politiques et son jusqu’au-boutisme à ouvrir des dossiers épineux, notamment ceux ayant trait à la corruption et aux passe-droits, et sa détermination à traduire devant la justice les auteurs, avaient laissé espérer en une Algérie meilleure. Sa visite de travail à Annaba avait été annoncée pour le 29 juin 1992. Le Palais de la culture, où Mohamed Boudiaf devait se rendre dès son arrivée, était pavoisé de ses portraits et des centaines de drapeaux aux couleurs nationales.

Imperméable, le lieu était quadrillé par plusieurs rangs de policiers en uniforme, où il était pratiquement impossible à quiconque d’accéder au palais de la culture, à part les invités badgés. A 11h35, Mohamed Boudiaf entama son discours. 11h40, un léger bruit interrompit le discours de Mohamed Boudiaf. Il tourna son regard et s’inquiéta de ce qui se passait derrière lui. 11h41, une soudaine explosion précéda l’irruption de celui qui allait l’assassiner une minute après. C’était son bourreau, le lieutenant Boumarafi en uniforme bleu. Imperturbable, il tira à bout portant plusieurs balles ciblant la tête de Mohamed Boudiaf avant de vider son chargeur sur les décors. Mohamed Boudiaf venait d’être assassiné. Sa tête sanguinolente gisait sur la scène, où il avait martelé auparavant l’évidence de redresser l’Algérie. Dix-neuf années après, les Algériens sont encore dans l’attente de la vérité sur cet assassinat ; cette affaire n’a pas livré tous ses secrets.

C’est toujours avec cette même interrogation que ces personnes, avant-hier, ont déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle de Mohamed Boudiaf au palais de la culture de Annaba, baptisé en son nom. Parmi les présents, maîtres Hchaichia Hmaïda et Khaldi, membres fondateurs de la fondation Mohamed Boudiaf, qui, en l’absence et l’indifférence des autorités locales, ont tenu à rappeler pour que nul n’oublie : « Mohamed Boudiaf, président honnête appelé clandestinement à la rescousse pour sauver l’Algérie en déperdition, avait été assassiné en ce lieu. Et nous commémorons aujourd’hui l’assassinat de ce grand chahid clandestinement en l’absence des autorités locales.»

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (8) | Réagir ?

avatar
Ali Mansouri

Pour faire justice à ce grand homme, il faut faire une levée de fonds auprès de tous les Algériens qu'ils soient en Algérie ou à l'étranger pour relancer cette affaire de crime mafieux qui ne doit pas passer dans les oubliettes, et resté impuni. Si chaque Algérien versait l'équivalent d'un seul $, nous pourrons nous payer les meilleurs enquêteurs et avocats internationaux pour clarifier les circonstances de ce crime, et juger les commanditaires que tout le monde connait, et du coup fragiliser encore plus le régime qui est déjà prêt à être cueilli comme un fruit pourri. Il faut que justice soit rendue contre ce crime commis par le régime contre un révolutionnaire authentique.

avatar
amir tata

Mr Zeghloul Amabo je suis à 200% d’accord avec toi ; les Algériens mérite un gouvernement à notre image. Marhoum Boudiaf est un Homme de grande valeur et on ne le mérite pas.

visualisation: 2 / 8