L'Algérie renvoie aux peuples la responsabilité de juger Al-Assad et Kadhafi

L'Algérie renvoie aux peuples la responsabilité de juger Al-Assad et Kadhafi

L'Union européenne et l'Algérie ne semblent pas sur la même longueur d'ondes concernant le sort à réserver aux dirigeants syrien et libyen.

Le traitement de la situation en Syrie et en Libye a montré l'inefficacité voire la démission de la diplomatie dite arabe. Depuis le début du printemps arabe, la Ligue arabe a éclaté en mille morceaux, devenant inaudible voire inexistente. A ce titre, le silence, les retournement de veste de certains pays arabes sont symptomatiques du malaise qui paralysent les anciens amis de ces pays. En la matière l'Algérie, à défaut parfois de garder le silence, cultive un discours par trop consensuel. Avec l'objectif de ne pas se mettre sur le dos les organisations internationales ni d'ailleurs de décevoir les pays "amis". Au cours d'une réunion avec l'UE à Luxembourg, le ministre des affaires étrangère Mourad Medelci a déclaré : "si tel ou tel leader doit ou pas perdre sa légitimité, qu'il s'agisse de la Syrie ou de la Libye, ceux qui sont principalement responsables pour répondre à cette question ce sont les peuples eux-mêmes" de ces pays.

"Cette question n'est pas du ressort de l'Algérie", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, en réponse à une question sur la nécessité ou pas pour le président syrien Bachar al-Assad et pour Mouammar Kadhafi en Libye de quitter le pouvoir. Dans le même temps, le chef de la diplomatie algérienne a assuré à propos de la Syrie que son pays était "très préoccupé par ce qui se passe dans ce pays frère". "Ce qui s'y passe n'est pas acceptable, c'est clair", a-t-il dit. Sans condamné donc la terrifiante répression menée par l'armée, le ministre algérien prend des gants pour juste se contenter d'exprimer "une préoccupation".

Le ministre hongrois des Affaires étrangères Janos Martonyi, qui représentait l'UE à la réunion, a, à l'inverse, tenu un langage très ferme au sujet du colonel Kadhafi. "La position de l'Union européenne est très claire (...) le régime de Kadhafi a perdu toute sa légitimité et toute solution politique pré-suppose le départ du dictateur et de sa famille du pouvoir", a-t-il dit.

Al-Assad poursuit sa fuite en avant

Le discours télévisé de Bachar Al Assad est apparu à des années lumières des attentes populaires. Maniant tantôt la menace et l’aménité, le président syrien a déclaré que son pays est confronté à un "complot" qui le rendra "plus résistant", ajoutant que la Syrie se trouve à un "tournant" après des "jours difficiles". Poursuivant son déni de la réalité des revendications populaires, Bachar Al Assad a traité les manifestants de comploteurs. Il a par ailleurs appelé à un « dialogue national » qui a très peu de chance d’aboutir. Après avoir bombardé des villes, lancé son armée contre les populations civiles, Bachar junior le dit bien dans un passage qui n’est pas un lapsus, « le dialogue est le slogan de la prochaine étape ». Ainsi donc pour ce jeune président arrivé au pouvoir par héritage, le dialogue demeure un slogan rien d’autre. Ce discours est loin de répondre aux attentes des milliers de syriens qui manifestent depuis trois mois. Que cela soit l’opposition structurée ou les simples manifestants, les revendications sont tout autres. Ils réclament la fin de quarante de règne des Assad et du parti baath et des élections très rapidement. Autiste, le régime syrien s'enferme dans un argumentaire que la terrible répression de l'armée contre la population a rendu caduc. A peine le discours de Bachar Al Assad terminé que les ministres européens des Affaires étrangères comptaient publier une déclaration dans la journée, à l'issue d'une réunion à Luxembourg. Selon des diplomates, elle devrait aborder la question de la légitimité de Bachar al-Assad. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a appelé lundi le président syrien Bachar al-Assad à engager des réformes pour démocratiser son pays ou à "se retirer" du pouvoir.

Même si au Conseil de sécurité, le régime syrien peut compte sur la Russie et la Chine qui bloquent les résolutions de sanction, les Européens sont en train de préparer un nouveau train de sanctions contre le pays, visant des entreprises liées au régime.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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ali Foughali

C'est également au peuple algérien de prendre la décision pour juger la mafia et à leur tête le tyran d'El Mouradia.