Libye : la question des ressources pourrait devenir critique pour l'Otan

Selon le secrétaire américain à la Défense, les alliés occidentaux manquent d'investissement militaire et de volonté politique.

Les forces de l'Otan postées en Libye disposent actuellement de moyens suffisants, mais la situation pourrait changer si leur présence se prolonge. Selon le commandant suprême allié pour la transformation de l'Otan, le général français Stéphane Abrial, "pour le moment, les forces engagées ont absolument tous les moyens nécessaires pour conduire les opérations". Mais "si les opérations durent plus longtemps, bien sûr que la question des ressources deviendra critique", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse accordée à Belgrade, en marge d'une conférence de l'Otan consacrée aux partenariats de l'Alliance atlantique.

Cette déclaration intervient après la mise en garde, vendredi, du secrétaire américain à la Défense Robert Gates aux alliés occidentaux de l'Otan sur leur manque d'investissements militaires et de volonté politique. Ces "lacunes" pourraient "compromettre" l'efficacité de la mission en Libye, selon Robert Gates. Mardi, le chef de la Royal Navy, l'amiral Mark Stanhope, a par ailleurs estimé que les priorités devront être repensées si l'opération lancée par l'Otan durait plus de six mois. Cette campagne aurait été en partie moins onéreuse et "beaucoup plus réactive" si la Grande-Bretagne disposait toujours d'un porte-avions opérationnel, a-t-il également déploré.

"Problème de ressources humaines"

Pour sa part, le chef d'état-major de la marine française, l'amiral Pierre-François Forissier, a évoqué la semaine dernière "un problème de ressources humaines". "Quand on est en opération, on ne fait plus d'école, plus de formation", avait-il souligné. Si le porte-avions Charles de Gaulle "était engagé en Libye jusqu'à la fin 2011, il ne travaillerait plus du tout en opération en 2012", essentiellement pour des raisons de maintenance, avait-il souligné.

Huit des 28 pays de l'Otan - Belgique, Canada, Danemark, États-Unis, France, Italie, Norvège et Royaume-Uni - participent aux frappes aériennes en Libye. La moitié des États membres de l'Alliance atlantique n'apportent aucune contribution. D'autres participent de manière limitée, comme l'Espagne ou les Pays-Bas, qui font seulement respecter la zone d'exclusion aérienne.

AFP

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