Maroc : des manifestations pour des réformes politiques

Maroc : des manifestations pour des réformes politiques

Plusieurs milliers de jeunes du Mouvement du 20 Février, qui revendique des réformes politiques au Maroc, ont manifesté pacifiquement dans plusieurs villes du Maroc dimanche pour exiger des changements, sans que la police n'intervienne pour les disperser.

A Rabat, Casablanca, Tanger (nord du Maroc) mais également à Safi (350 km de Casablanca) où Kamal Omari, un islamiste du Mouvement est décédé jeudi suite à ses blessures, la police a laissé les jeunes marcher pour plus de démocratie et une limitation des pouvoirs du roi Mohammed VI. Les marches d’hier dimanche avaient été interdites par les autorités. Lors des précédentes manifestations, les 15, 22 et 29 mai, les forces de sécurité avaient fait usage de la force pour disperser les jeunes.

Pour le politologue Mohamed Darif, "le fait que les manifestants aient décidé de ne pas manifester dans les quartiers populaires a sans doute conduit les autorités à ne pas recourir à la force". "Les dernières critiques de l'Union européenne ont également joué un rôle important dans cette décision (des autorités) d'éviter la violence", a-t-il estimé.

La Commission européenne avait appelé lundi dernier le Maroc "à la retenue dans l'usage de la force et au respect des libertés fondamentales", après les incidents qui avaient émaillé les rassemblements du 29 mai. "Nous manifestons pour revendiquer une véritable démocratie, où le roi règne et ne gouverne pas et pour mettre un terme à l'injustice sociale", a déclaré à l'AFP Ahmed Mediany, l'un des membres de la section de Casablanca du Mouvement du 20 Février.

Les islamistes reprennent la rue

Une partie des manifestants à Casablanca étaient des militants du Mouvement islamiste Justice et bienfaisance, l'un des plus importants au Maroc, venus dénoncer le décès jeudi du jeune Kamal Omari. Un responsable du ministère de l'Intérieur, joint par téléphone, a indiqué pour sa part à l'AFP que "près de 2.500 personnes ont participé à cette manifestation (de Casablanca)". Et, selon lui, "plus de la moitié sont des islamistes". Pour les manifestants, le nombre des participants "a dépassé 10.000 personnes" à Casablanca.

"Nous voulons une vraie démocratie", "Nous sommes des citoyens, pas des sujets", "Je n'ai pas peur", "Un roi qui règne et ne gouverne pas", scandaient les manifestants. A Safi (350 km au sud de Casablanca), où le jeune Kamal Omari est décédé, des milliers de personnes ont également manifesté pour demander "toute la vérité sur les circonstances de cette mort", a indiqué à l'AFP un témoin qui a requis l'anonymat. Près d'un millier de personnes avaient également manifesté pacifiquement dimanche matin à Rabat pour revendiquer des changements politiques au Maroc et une limitation des pouvoirs du roi Mohamed VI. Ces manifestations interviennent 10 jours avant la remise au roi Mohammed VI, par une commission consultative nommée en mars, de propositions pour une prochaine réforme constitutionnelle. Le 9 mars, le roi Mohammed VI a annoncé d'importantes réformes constitutionnelles prévoyant notamment le principe de séparation des pouvoirs et un renforcement des pouvoirs du Premier ministre.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Driss Nacer

En Algérie, le vrai pouvoir c'est l'administration, (banques, ministères, sociétés nationales, Sonatrach). Les politiciens se succèdent profitent mais aucun pouvoir. La preuve quand ils ont refusés le FIS tout a chamboulé en leur faveur aujourd'hui à Alger on ne parle que le français comme les années 1970. Ouyahia chargé de cette mission a accompli et réussi son programme à 99%. "Le proverbe dit "Drabni ou bka ou sbakni ouchka" Il m'a battu et a déposé plainte en pleurant

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mohand ait ouadou

C'est le même système qu'en Algérie là bas aussi c'est une seule région qui est à la tête de toute les institutions du pays. Leur Tlemcen a eu c'est Meknès.