Mokdad Sifi dit niet au «pouvoir illégitime»

Mokdad Sifi dit niet au «pouvoir illégitime»

L’ancien chef du gouvernement ne se fait pas d’illusions sur les consultations. Pour lui le problème n’est pas juridique mais « éminemment politique ».

Dans une lettre que TSA a obtenue, l’ancien chef du gouvernement de l’ère Liamine Zeroual a décliné, mercredi, l’invitation de la Commission de consultations sur les réformes. Il considère la méthode « inappropriée». Sifi refuse de la « cautionner ». « Je ne souhaite pas, en vous rencontrant, cautionner, par ma présence, la démarche retenue dans le cadre de vos consultations, démarche que je considère inappropriée face à l’enjeu éminemment politique », écrit M. Sifi qui ajoute que les réformes projetées ne pouvaient « être le produit de réaménagements de textes de loi ».

Pour Mokdad Sifi, « le problème du pays n’est donc pas d’ordre juridique, mais d’essence politique. Il découle de la volonté délibérée et déclarée du pouvoir, illégitime d’ailleurs, de se situer au?dessus de la loi, allant à contre courant des aspirations légitimes du peuple et notamment de la jeunesse, y compris universitaire, abandonnée, brimée, désemparée, sans projet, sans perspectives, sans possibilité de recours et poussée, ainsi, à tous les extrémismes(…) ».

Aux yeux de l’ancien chef du gouvernement, le régime n’a rien compris aux énormes évolutions politiques qui ont lieu dans la rive sud de la Méditerranée car « en réduisant la solution de cette crise à de simples réformes juridiques, le pouvoir algérien, par cécité politique et culturelle, incompétence et léthargie, n’a pas saisi la véritable nature ainsi que la portée de la révolte des peuples arabes ». Il propose par ailleurs l’instauration d’une période de transition conduite par un gouvernement de transition, adossé à un conseil de sages chargé d’amender la Constitution, d’organiser des élections présidentielles et législatives et de veiller à libérer les champs politique et médiatique.

Incisif, il avertit enfin : « La démarche retenue dans le cadre de vos consultations est susceptible, par ses atermoiements et temporisations, d’exacerber et de précipiter un dénouement violent de la crise, dénouement que nous voudrions tous éviter à notre Nation et à notre peuple ».

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Commentaires (8) | Réagir ?

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Sid Ali Brahimi

Cet homme est très honnête, ce que confirme son niet à la nomencratoura. En plus, je me rappelle qu'avant de partir de son poste de premier ministre que " tous les clignotants économique" étaient bons. A mon sens, aucun parti ni dirigeant politique n'ira à ces soi-disant consultation pour réformer la Constitution. Pour qu'elles soient crédibles, ces consultations devaient être précédées par le départ de tout le gouvernement actuel. "Ce n'est que de la poudre aux yeux". Ce fait n'est malheureusement pas confirmé, car les hommes qui ont mené le pays à la faillite en tous domaines prétendent "parachever la démocratie". Victor Hugo disait : " Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après la philosophie, il faut l'action ; la vive force achève ce que l'idée a ébauché. "

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laid baiid

Bensalah, issu de la fraude électorale, dirige les débats et il n'est même pas Algérien de souche ! Qui a dit blad Mikey ? Vous avez raison.

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