Avec la désertion de plusieurs casernes, la Libye est devenue un "dépôt d'armes à ciel ouvert", a encore ajouté Messahel, soulignant que les récents attentats terroristes en Algérie n'"étaient pas le fait du hasard". L’information n’est toutefois pas un scoop en soi. Un responsable des services de sécurité déclarait début avril dernier à Reuters que des terroristes d’Aqmi étaient en Libye pour se procurer des missiles sol-air. Cet officier avait donné des informations d’une précision stupéfiante. "Un convoi de huit pick-up parti de l'est de la Libye a traversé le Tchad et le Niger avant de gagner le nord du Mali où il a livré ces derniers jours une cargaison d'armes", a-t-il dit. Parmi ces armes figureraient des lance-grenades antichar RPG 7, des Kalachnikov ainsi que des munitions. Abdelkader Messahal confirme donc les déclarations qu'avait fournies cet officier sous couvert d'anonymat. Celui-ci avait confié que des missiles russes sol-air Strela ou Sam-7 sont aux mains des groupes d’Al Qaida au Maghreb. L'acquisition de ce genre peut s'avérer dangeureuse pour l'aviation civile. Car le Sam 7 est une petit missile portable à guidage infrarouge avec une portée de 5 kilomètres, donc capable d'atteindre un avion en décollage par exemple.

Bref, Abdelkader Messahel a par ailleurs démenti la présence de prétendus mercenaires pour le compte de l’Algérie dans le conflit libyen. Ahmed Ouyahia avait déjà accusé, dimanche, au cours d'une conférence de presse, "les lobbies marocains" d'être derrière ces rumeurs de mercenaires algériens envoyés en Libye.