La marche des médecins résidents violemment réprimée à Alger

La marche des médecins résidents violemment réprimée à Alger

15 h 50. Une dizaine de blessés ont été enregistrés dans les rangs des médecins résidents, a révélé mercredi à elwatan.com, le docteur Omar Sahnoune, porte-parole du collectif autonome des médecins résidents (Camra). "Pour le moment, deux personnes ont été évacuées en urgence à l'hôpital pour des soins. Toutefois, les autres blessés ont subi plusieurs points de sutures au visage après avoir subi des coups de boucliers de la part des policiers venus en grand nombre pour nous empêcher de sortir de l'hôpital", explique notre interlocuteur.

15 h 30. Les médecins résidents manifestent à nouveau dans les rues d'Alger. Escortés et surveillés par un important dispositif policier, les médecins résidents ont décidé de retourner à l'hôpital Mustapha Bacha, en arpentant le boulevard Hassiba Ben Bouali, après qu'une délégation de leurs représentants ait été reçue par des députés à l'APN.

14 h 45. Près de 500 médecins résidents se sont rassemblés devant le siège du Parlement, l'APN, à Alger, confie elwatan.com, Omar Sahnoune, l'un des porte-parole du Camra. Après avoir marché sur le Boulevard Hassiba Ben Bouali et la place de la Grande Poste, les médecins résidents ont réussi à contourner le cordon sécuritaire de la Police pour atteintre le siège de l'APN où ils ont exigé de rencontrer Abdelaziz Ziairi, président de l'APN. Pour les bloquer, des centaines de policiers ont été mobilisés afin de les ceinturer et de les empêcher de continuer à marcher dans les rues d'Alger. "Nous avons été blessés par les déclarations du Premier Ministre, Ahmed Ouyahia, qui a remis en cause notre patriotisme. Aujourd'hui, nous avons marché à Alger pour clamer notre colère et défendre notre dignité", affirme encore le docteur Sahnoune selon lequel la protestation des médecins résidents est un mouvement apolitique qui revendique l'amélioration du système sanitaire et ne s'oppose à aucun responsable.

"Nous avons été durement réprimés par les forces de police quand on a essayé de sortir de l'hôpital Mustapha Bacha. Nous avons déploré plusieurs blessés. Au moins deux de nos camarades ont été transférés vers les urgences après avoir subi des coups de matraques. Mais malgré ça, nous continuerons à lutter pour notre dignité et pour un meilleur système de santé dans notre pays", explique encore à elwatan.com, le représentant des médecins résidents.

Pour rappel, mercredi, vers midi, une centaine de médecins résidents ont réussi à organiser une marche au niveau du boulevard Hassiba Ben Bouali. "Barakat El Hogra, Barakat", ont crié en chœur ces jeunes médecins habillés en blouses blanches. A la surprise générale, ils ont trompé la vigilence de l'impressionnant dispositif sécuritaire déployé à Alger. Tout a commencé lorsque près de 3000 médecins résidents se sont rassemblés à l'intérieur du CHU Mustapha Bacha pour tenir un sit-in en réponse à l'appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Mais rapidement, un groupe de médecins a tenté de forcer le cordon sécuritaire pour sortir de l'enceinte de l'hôpital. Et après quelques violents affrontements avec les forces de l'ordre, prés de deux cents médecins résidents ont réussi à forcer un passage pour marcher à Alger à partir du Boulevard Hassiba Ben Bouali jusqu'à la place de la Grande Poste. Et pendant ce moment-là, un autre groupe s'est rassemblé à la Place du 1er Mai.

Prises au dépourvu, et dépassées par la détermination et la volonté des médecins protestataires, les forces de sécurité ont vite réagi en ceinturant les manifestants pour les empêcher de quitter la Place du 1er Mai. Les policiers ont également bloqué l'accès à la porte d'entrée de l'hôpital Mustapha Bacha afin d'empêcher que d'autres médecins résidents rejoignent leurs camarades dans la rue. Il est à signaler que la circulation automobile a été sérieusement perturbée dans les alentours de la Place du 1er Mai. La route qui mène vers les hauteurs d'Alger en passant par la Place Addis-Abeba a été, quant à elle, fermée à la circulation par la police.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Sid Ali Brahimi

Alors que notre Premier ministre déclare ironiquement "le parachèvement de la démocratie", des médecins reçoivent des coup de matraque. Aussi, je me demande si le Premier ministre regardait par sa fenêtre ce qui se passait juste sous sa fenêtre. Le matraquage des médecins soudainement lui vient à l'esprit une déclaration laquelle, au lieu de s'inspirer de sa conscience (s'il en a une), le parachèvement de la démocratie, dans la continuité (je n'ai jamais pu comprendre ce terme) du matraquage ! Les forces qui matraquent ces pauvres médecins pacifistes pourtant, pourraient eux aussi faire usage de la violence. La violence des intellectuels est beaucoup plus farouche que de simples diarchimistes. Ceux là qui en protesté par la violence avant d'accéder à leur relogement in fine!

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amazigh zouvaligh

Voilà la vraie nature du pouvoir algérien, la force. C'est tout ce qu'il sait faire ; l'animalité, quand on bastonne la crème de son pays et qu'en parallèle on fait semblant de dialoguer avec l'opposition squelettique qui a accepté l'invitation. C'est qu'on dévoile ses véritables intentions. Inutile d’espérer le moindre bien de cette secte. Il faut appeler à la désobéissance civile.

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